Lundi 31 mars 2003

  La maison de Pipo
Je connais un gars qu’on appelle Pipo. Ce n’est pas son véritable patronyme. C’est un surnom.

J’adore les surnoms, en vérité. C’est généralement beaucoup plus vrai que les noms dans lesquels on tombe tout petit sans que personne nous demande notre avis. (Ce qui n’est pas plus mal non plus, parce que notre avis, à cet âge… et même plus tard notre avis à propos des noms qu’on aimerait porter… C’est comme ça que des tas de gens s’appelleraient Loana ou Barbapapa ou Steevy ou Casimir ou je ne sais quoi. Pokémon. Harry Pampers. Sans doute. Bref. Mais nous nous éloignons.)

Pipo est routier. Ainsi que sympa. Je ne sais pas s’il aime bien son boulot, c’est une conversation que nous n’avons jamais eue, mais je sais que si on ne le retenait pas c’est autre chose qu’il ferait. A une autre occupation qu’il consacrerait sa vie. Ce que je sais, c’est que mon pote Pipo aime le bois, et les maisons en bois. Les constructions en rondins, par assemblage, et tout le cirque. Les belles maisons. Il a même fait des stages, Pipo, dans les Alpes – je crois. Ou le Jura. Non, les Alpes. Il est allé apprendre sur place, auprès de ceux qui savent. Ce qui est certain, c’est que construire une maison en rondins assemblés, ce n’est pas de la tarte ni à la portée de n’importe qui.

L’année dernière, Pipo s’est fait la main. Il est arrivé un jour chez mon autre copain d’en dessous de chez moi, qui s’appelle lui Sylvain (et qui doit être un peu son cousin), qui vend du bois et du charbon et aussi des cailloux, vu qu’il exploite une carrière. Avant, cette carrière, c’était ma jungle de quand j’étais petit. C’est là que je piégeais des éléphants. Sylvain est arrivé et il a tout ratiboisé, il a creusé et troué et nivelé, et fait passer tout ça dans des concasseurs et des trieuses qui font un boucan infernal quand ça s’y met, avec le bull et le tracto, une infernale machinerie. Mais bon. Je ne lui en veux pas, je vais vous dire pourquoi: parce qu’il fait son possible aussi pour respecter dans la mesure de la mesure l’environnement, les nuisances, tout le bataclan: il fait vraiment son possible et je lui en sais gré. Mais ceci n’est pas le propos. Le propos c’est que Pipo l’année dernière s’est amené sur le site de l’exploitation de Sylvain, où la place ne manque pas, sa grue sous le bras. Et il s’est comme qui dirait entraîné. Il a construit un chalet, une petite maison de cinq mètres sur six ou sept, en gros. Ça lui a pris une petite année, toujours en gros. Il y travaillait les week-end et pendant ses congés. Il ne s’est pas amusé. Donc il s’est fait la main.

Il a pris son élan.

Et cette fois-ci c’est du sérieux. Pipo construit sa maison. Une vraie et grande maison d’habitation. Dont il a dessiné les plans et fait la maquette. Une maison qu’il va dresser là, assembler, tout. Et la couvrir. De A à Z. Quand elle sera terminée, il la démontera pour aller la reconstruire (la réassembler) sur son terrain qu’il a acheté. Voilà l’aventure. Pour cela, Pipo cesse son travail de routier pendant un an. Je ne sais pas comme ça s’appelle: un congé sabbatique? En tous les cas, pendant une année, il va construire sa maison.
Chouette, non?

Moi je vais suivre ça avec intérêt, je vous le dis.
Pour commencer, il y a les billes de bois. Les troncs. C’est du sapin. De l’épicéa. Pipo est allé repérer les arbres et les a sélectionnés sur pied. On les lui a coupés. Vendus. Livrés. Il a fallu – il faut – les écorcer. Nous en sommes là.

Pipo en a encore pour deux semaines à travailler comme routier. dans deux semaines, hop! la grande aventure commence!
(à suivre)


Mercredi 26 mars 2003

Ailleurs:
Il pleut de la boue et du feu sur Bagdad.
Ici:
Les B52 qui décollent d’Angleterre (et qui y retournent) passent au-dessus de ma tête. Je les entends gronder et faufiler la nuit de leurs sillages. De jour dans le ciel bleu, ils tracent des rubans cotonneux qui s’effacent graduellement et s’effilochent, qui se dissolvent comme des mauvaises pensées, des poisons dans les veines.

Pourtant c’est le printemps. Soleil non stop depuis plusieurs semaines. Les lézards sont sortis (je ne plaisante pas: on ne plaisante pas avec les lézards).

Quand j’entends dire en ce moment cet affligeant maître du monde de foire-fouille, quand je regarde à la télévision sa tête à claques d’illuminé, quand j’entends dire ce qu’on veut bien montrer des grands roquets irresponsables qui l’entourent et le conseillent en le poussant en avant, quand dans un pétrifiant écho j’entends aboyer le fou d’en face et monter sous les bombes la clameur orchestrée de son soi-disant peuple hagard, il me prend comme une grande et terrible désespérance de l’évolution humaine, et je ne puis m’empêcher d’entendre en grondement de fond le ressac ricanant de la pire invention des hommes, la pire des armes bactériologique à destruction massive qu’ils ne se privent pas de brandir à tour de bras et utiliser largement depuis le commencement des temps (ou presque), la plus terrible et la plus lourde et la plus barbare au sens lamentable du terme sous ses affligeants pseudonymes, de Jehova à Allah, tous ces putains nom de dieu qu’on ne brûlera donc jamais, décidément imputrescibles…

Il me vient sans espoir, sans illusions, cette désespérance, une colère qui monte. Avec le terrorisme pour seule échappatoire. En me priant de ne pas envisager pire.

La maison de Pipo – (suite)

Or donc, voilà: ici, Pipo ne s’est pas reposé. Il a poursuivi bravement son travail: les billes sont écorcées et l’emplacement de la maison est défini, tracé au sol. Y a plus qu’à grimper!
Dans une semaine d’après ce que j’ai cru comprendre, il se met au boulot. Pour un an de gros gros boulot. Allez Pipo!

Condoléances et joyeusetés !
Good morning les morts!
Trouvez-moi qui a dit « Bienheureux les pauvres d’esprit » ? pour en faire une devise et un cri de guerre.

Puta de dios.
Y vaya con hombres.

Mardi 4 mars 2003

  Dans quelques minutes
Dans quelques minutes, nous serons mercredi. Enfin je dis « nous », je ne sais pas « vous », mais moi oui. Vous, vous faites ce que bon vous semble.

Si ça vous chante de rester un peu mardi, hein?… Mais moi non. Moi j’aime plutôt bien le mercredi. Je ne sais pas pourquoi. Je m’en fiche, au fond, de savoir pourquoi, c’est comme ça. Ça doit remonter à l’enfance, à cause du lendemain. Le lendemain du mercredi, dans mon enfance, c’était jeudi. Et le jeudi on restait au lit. Je dis « on », là encore, je ne sais pas, en fait. Moi oui. Vous, si ça se trouve, vous étiez du style à vous lever quand même. Envers et contre tous. Vous faites (encore une fois) ce que bon vous semble. Nous vivons dans un pays libre.

Personnellement, je n’ai jamais aimé me lever.

C’est ma confession publique. (Ça fait mieux de dire ça en anglais, mais je ne connais pas l’anglais, cette langue barbare par excellence ). Pas la peine de crier. Je ne vous entends même pas.

Je ne dirai pas non plus mon sentiment sur Bush et sa politique, et son gouvernement de pitbulls.

Je ne dirai rien de la guerre.

Au lieu de quoi:

Ceci étant dit,

jeudi 6 mars 2003

Dans quelques heures nous serons jeudi. Nous venons de faire un bond dans le temps. En vérité nous passons notre vie à sauter. Pas étonnant qu’on se fatigue et que ça use et que vienne la vieillesse.

Vu à la télé

J’ai vu hier soir François Nourissier à la télévision. Dans une émission de Franz-Olivier Gizzzzbert, l’homme avec plein de Z dans son nom. Et Sarkozy, aussi. Qui a écrit un livre (!!??) il y a des siècles et qui repassait par-là sous le prétexte que ledit livre refaisait surface, évidemment. Plein de choses énervantes, donc, dans cette émission sans parler de la collègue de FOG (Fog!!!) qui se la pète toujours grave et le couteau entre les dents, ainsi qu’à son habitude. Sarkozy, l’homme qui n’a qu’un Z dans son nom, comme Zorro, et un seul K aussi, contrairement à kasskouille (qui en a deux) parce que moi je commence à en avoir marre de voir Zorro tous les jours dans mon poste. Dans pas longtemps, il va présenter la météo — sur France 2.

C’est vrai qu’au fond je regarde fréquemment la télé. Le soir. Une heure ou deux. Et les infos de 13h, et à 13h 19 , bing! je pique du nez, sieste d’un quart d’heure au bas mot, je ne vois jamais la fin, le générique du vieil inspecteur germanique me tire des somnolences juste à temps pour me permettre de m’enfuir. Ainsi va ma vie.

Je vous présente Jacky Chat.
 Hé! Jacky!Non, bon, il ne veut pas se retourner.

Actu

Parce que j’ai terminé l’écriture de Big Roman. Je suis en cours de relecture.

C’est sans doute pour cette raison que je me relâche un peu. Et que me revoici.

Alors donc, l’enfant va paraître en septembre. Avec les nageurs de combat. J’ai tout l’été pour m’entraîner et le soutenir sur le départ. Ça fera dans les 800 pages. On surnomme ça un pavé.

Et voilà.

En attendant
En attendant je vous présente Robert. Robert, c’est mon beau-frère. Le frère de mon épouse. Sur la photo, c’était Noël. Robert à Noël, donc.

 

Cosette à Noël
 Et aussi Cosette (toujours à Noël, d’ailleurs) qui s’était couchée sur la canapé quand les rayures n’étaient pas encore sèches. Sacrée Cosette! 

Choses et autres

Cela dit, il fait un temps à pissenlits.

J’ai l’air badin, comme ça, mais je suis très énervé, au fond. Très excité. Sur des charbons ardents. (A cause du roman – il s’intitule C’est ainsi que les hommes vivent, et je ne suis pas mécontent du titre.) C’est parce que je suis très excité que je dis n’importe quoi. Pour me détendre.

J’ai lu un très bon James Lee Burke: La Rose du Cimarron chez Rivages. Et puis aussi et toujours chez Rivages Le Serpent de Sydney. Je vous les recommande. Je vous les offrirais bien mais je n’en ai qu’un exemplaire de chaque. Rien d’autre (je veux dire: je n’ai rien lu d’autre). J’avais du mal à lire quoi que ce soit, ces derniers temps, à cause de l’énervement qui montait. J’imagine.

Par ailleurs, tiens, il se pourrait fort bien que les romans de Dylan Stark soient réédités au Québec — et en anglais! Yeah! l’Anglais, la langue barbare par excellence.

Bon, allez…

Un ami m’avait envoyé la recette des crosnes, mais je l’ai égarée. Zut et zut.

Hasta luego.

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Post scriptum 1):
Je sais parfaitement bien que le nom de FOG s’écrit  » GIESBERT », faudrait pas me prendre pour une trompette, non plus.

Post scriptum 2):
J’ai retrouvé les crosnes! Je ne suis pas si distrait et désordonné que cela!

Dans la rubrique, donc, Courrier du lecteur, une lettre du petit Alain:

À: pierre pelot
Date : lundi 16 décembre 2002 12:10
Objet : Re: retour de bavardages

Je sors des « bavardages ». Ca me manquait et je ne m’en étais pas rendu compte. Un peu comme quand on mange des crosnes, ces petits machins en forme queue de cochon vachement chiant à éplucher. En fait il faut les mettre dans un torchon avec du gros sel et on frotte, ça retire les petites peaux qui adhèrent (aux crosnes pas au torchon). Après, on fait cuire le tout (sans le torchon) comme des salsifis. C’est très bon mais c’est devenu très cher, je sais pas pourquoi? Bref j’ai bien aimé le retour des « bavardages », même sans les crosnes.
Bisques de homard et falbala
Alain

Dimanche 15 décembre 2002

 Le revoilà.

Le revoilà

J’ai beaucoup vissé.

Voilà, c’est dit, c’est avoué, la faute est donc à moitié pardonnée, suppose-je. Sinon bon. Et puis encore faudrait-il que ce soit une faute, ce dont je ne suis pas sûr du tout, en plus. Non mais. Non seulement pas sûr du tout, mais persuadé du contraire.

Or donc c’est ainsi.

J’ai beaucoup vissé, disais-je, et cloué (un peu moins) et limé et boulonné et découpé ferraille et bois, et raboté (bois seulement) et collé, et garni de cuir, et décapé (ferraille et bois again) et verni (ferraille et bois, décidément…)

Pour preuve un morceau du module en cours, c’était en septembre. A ce jour, il est fini, il n’y a plus qu’à le mettre en place.En place dans le bureau qui le recevra, après travaux… Pour preuve… Il y avait ici une cheminée: Il y a maintenant des étagères … 

C’était en août et nous voilà en décembre. En décembre? Voui, le mois de l’enfant Jésus, Nom de Dieu c’est ma foi vrai! Je n’en reviens pas . Enfin si, un peu, mais quand même, je n’en reviens pas.

J’ai beaucoup écrit aussi. J’avance, j’avance, je vois se profiler le bout du tunnel. Un tunnel se profile-t-il? Il vaudrait mieux que non. Il est chaudement recommandé de ne pas se lancer dans un tunnel de profil, ça ne mène jamais bien loin.

Et puis j’ai fait ma choucroute pour l’année.

Bon. Je suis bien content de me remettre à ces bavardages. C’est le premier pas qui compte. Du coup, je vais aller dormir un peu, parce qu’il est 2h30, mine de rien, et que la journée fut longue.

J’en dirai plus demain.

Mais je suis bien content. Lalala, entonna-t-il en marchant vers sa couche.

14/12/02

En vérité, l’heure et la date sont trompeuses. Un jour est passé — hier — sans que je me manifeste. La date précédente est le tout début d’hier en toute fin d’avant-hier. Me suis-je bien fait comprendre? Si tant est que ceci ait la moindre importance. C’est comme ça.

Donc je promets et ne tiens pas.

Continué bricolage, finissage et peaufinage hier matin, et puis écriture hier ensuite. Ça avance. Mais foin des courses de vitesse d’antan. Une page, deux pages, maximum cinq par jour. Un peu plus quand c’est vraiment le miracle. 1 000 000 et quelques centaines de milliers de signes à ce jour. Eh oui. Mais j’aperçois le bout du tunnel (disais-je plus avant) enfin, prévu pour février. Le roman, c’est décidé, sort en mai 2003. S’intitule donc: C’est ainsi que les hommes vivent. Deux ans d’écriture au bas mot. Jamais vécu ça paravant. Jamais « fonctionné » non plus de cette façon sur une histoire — qui m’a vraiment embarqué dans des directions insoupçonnées.

Cette histoire m’attendait au tournant. J’en suis l’élu. Je crois.

Sinon

Sinon? Sinon les chats vont bien. Les chevreuils nés et vironnant dessous chez moi sont toujours là. Pourtant c’est la pleine saison des gros cons.

Ecartages

Mes bricolages matinaux de ces derniers six mois m’ont écarté de mes ballades en forêt quotidiennes. Je ne sais plus à quoi ça ressemble, là-haut. Ça me manque. Je vais remettre ça très bientôt.

News boulot-boulot

J’ai écrit pour la radio, et François Angelier, une dramatique intitulée Saison Poison, qui sera diffusée, me dit-on début 2003, je n’en sais pas plus. Toujours pas payé à ce jour, d’ailleurs.

Les Éditions Verticales doivent en principe rééditer Elle qui ne sait pas dire Je. Toujours pas reçu le contrat prévu il y a un mois au moins, d’ailleurs.

Ces histoires de délais et de machins qui traînent me tuent. Me rongent. M’énervent. je devrais m’y faire, eh bien non, d’ailleurs. Le jour où je serai maître du monde, y en a qui vont pas rigoler.

Projet d’adaptation en BD par Franz de La Piste du Dakota. Projet retardé pour cause de retard. On ne sait pas si l’autre projet d’adaptation en BD de la série Dylan Stark se fera.(In)Considérations

25 millions de personnes me disent qu’il faudrait bien que cette série de romans (Dylan Stark – voir si ça vous chante sur le site Ecrivosges de mon camarade Bernard) soit rééditée. Pas vraiment 25 millions, mais au moins dix — pas dix millions non plus: dix, deux fois cinq, quoi. Parmi ces dix, aucune n’est éditeur.

H.A.N.D.
A propos de BD, le premier tome de H.A.N.D, dessiné par Emmanuel Vegliona (on ne prononce pas le « g », comme dans tagliatelle) est paru, chez Dupuis. Ça s’appelle La peau des ombresCertains qui aiment me l’ont fait savoir, et j’en fus bien heureux. Ceux qui n’aiment pas ne m’ont rien dit — et ils peuvent continuer: ça repose.Le second tome est en cours, et paraîtra premier semestre 2003 je pense. La Jungle de rouille.J’écris bientôt le troisième.

Il faudrait bien que

Il faudrait aussi que j’écrive le number cinq de Vincent, le chien terriblement jaune. Vincent au cirque.

Projet à creuser aussi d’une BD avec mon fils au pinceau. Un truc marrant et top secret.

A midi

A midi j’ai mangé du poulpe. Cuit dans une sauce tomate maison. Pas vilain.

Quand c’était bien

A une époque plus bénie que bénite, je faisais des papiers pour l’Huma. Nité, oui. Faire des papiers, c’est à dire je parlais (enfin j’écrivais) de livres qui m’avaient plu. Histoire de partager mes plaisirs solitaires. Et puis l’Huma pour des raisons riquiquiesques n’a plus passé mes papiers, au moins trois.

En voici donc rien que pour vous, deux:livres livres livres livres livres livres

(si nous avions le temps, le matos, l’énergie, nous ferions défiler ce bandeau façon panneau de pube lumineux à l’aide de quelque logiciel farceur… mais bon)… Par exemple ?

livres livres livres livres livres livres

Choke, par Chuck Palahniuk. 
Éditions Denoël (Denoël & D’ailleurs)

Crépuscule Sanglant de James Carlos Blake
Ed. Rivages thriller

livres livres livres livres livres

PS: Du coup je continuerais bien mes papiers dans un autre canard, moi. Qui c’est qui veut?Samedi

Nom de Dieu, déjà samedi !

Fin de la rubrique Samedi Hiver

Voici l’hiver qui approche à grands pas. Les feuilles ont jauni et sont tombées. La forêt, les samedi et dimanche, jour du saigneur, résonnent de coups de fusils. J’ai déjà dit que c’était la saison des gros cons. Vivement le printemps.

Avant, il va y avoir Noël, le jour de l’An. Je déteste un peu, mais finalement pas tant que les temps d’après les fêtes. Le début de la nouvelle année. Ça, alors là, je gerbe à mort. Depuis toujours. Personne n’imagine à quel point ma vie aura été pénible dans ces moments-là.

Histoire

C’est une histoire qu’un pote m’a raconté:

C’est un type qui retourne chez son toubib après une série d’examens. Le toubib, l’air grave, les résultats des examens à la main, fait asseoir le type et lui dit:

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est qu’on va donner votre nom à une maladie.

Bon. Si vous la connaissiez, fallait pas lire.

Télévision

Je me lasse vite, en vérité. Je regarde un truc, j’aime bien, et puis crac j’aime plus, aussi vite que je me suis installé dans le j’aime bien — aussi vite que les autres s’installent dans leurs habitudes et leurs systèmes.

Mais jusqu’à présent l’émission de Field sur Paris Première les dimanches j’aime bien. C’est quand même autre chose que Durand. Ou Gisberg. Ou Ruquier. Ou Canal. Canal ou la dégringolade.

Tiens, je vais aller voir Caméra Café, c’est l’heure.

Cosette aussi, qui vient de descendre bruyamment de son fauteuil. (Si vous ne savez même plus qui est Cosette, c’est à désespérer.)

Hasta luego.

Samedi 10 août 2002

  Météo plombante

Ce n’est pas un temps pour bavarder. J’entends partout des plaintes et des lamentations. Quand on se lève, le matin sombre, on a envie de se recoucher. Des fois on ne se lève même pas, pour éviter de se recoucher. C’est dire. Et quand on se lève quand même et qu’on regarde par la fenêtre, argh! on a tout à coup le moral dans les tendons (d’Achille).

Ha la la
En plus de ça, j’ai un retard fou dans mon roman à cause d’un truc qui m’a pris deux mois. Deux mois d’absence, eh bien c’est pas terrible au retour. La pagaille. Ha la la. Extrêmement difficile de se replonger dans le bain de cette histoire. Un million et quelques centaines de milliers de signes d’ores et déjà, je ne sais plus combien de temps à être immergé dans cette écriture. Trois siècles au moins, j’ai l’impression.
Ha la la (bis).

Mangeaille
C’est aussi un temps à manger. Ce que nous faisons par moments. Quelquefois en compagnie d’amis. Quelquefois des tartines, quelquefois davantage. Comme par exemple un cassoulet. Ci-après la preuve:


Les trois premiers qui en feront la demande en recevront une part par retour – c’est à peu près tout ce qui reste, et c’est encore meilleur réchauffé.
Le cassoulet est mon dada. Plat typiquement lorrain s’il en est. Pas la peine de rectifier, c’était de l’humour pluvieux. Je vais envisager une choucroute, tiens, autre plat de saison. Ou des pâtes. Je suis assez amateur de pâtes. Même beaucoup. Les vraies, les pas aux oeufs, surtout.
Bon.

Sinon
En un mot, voire trois, tout fait chier, en ce moment. 
Et de plus mon fax vient de rendre l’âme. Damned. Je suis donc preneur d’un fax, celui que vous avez en trop dans un coin du bureau. Ce qui est idiot de ma part de demander ça: vous n’êtes pas au bureau, y a plus de bureau, j’en ai la preuve au courriel que je reçois – vous êtes au moins huit sur dix à utiliser votre courrier électronique du boulot, hein? Ben tiens! Plus de bureau, donc, tout le monde sous la flotte à râler que y a plus de saisons. Ben c’est comme ça. Je peux écrire n’importe quoi, d’ailleurs, personne ne le lira. Je me demande même pourquoi je m’obstine à soliloquer de la sorte sous prétexte de bavardages, alors que les oreilles alentour sont bouchées ou absentes.

N’importe quoi
pobdvdhghtoùs,qghfr « zvnn:lskdyaeyghkw,d;w,x,.K+M;
Voilà. C’était n’importe quoi.

Quoi d’autre?
Quoi d’autre?
Rien. 
Et en plus, des copains qui devaient venir ne sont pas venus, sans dire merde ni ouf, ce qui fait que je suis inquiet et que je n’ose pas les appeler de peur d’apprendre un truc pas rigolo, que par exemple ils sont morts. Ou sur le point de l’être d’ici à cinquante ans.

Menuiserie, mécanique, ferraillage, design, etc.
Je suis en train de faire un meuble, un élément, un machin que j’appelle  » module de travail « . Quand ce sera terminé je vous le montrerai. C’est à partir d’un objet récupéré dans un tissage, une sorte de râtelier sur lequel on rangeait les rouleaux de tissu. Ha-ha! Vous allez voir ça. D’aucuns prétendent autour de moi que ça va crever le plancher de mon bureau, une fois fini. Des d’aucuns pas très marrants, je trouve.

Cinoche
J’ai regardé hier soir le dvd du Seigneur des Anneaux. J’avais pas vu le film en salle. Hé ben dis donc, ça c’est du cinoche!!!
A propos de cinoche, j’apprends par un bruit qui court… mais c’est encore trop tôt pour le révéler, à la réflexion.

A suivre
J’aurais plein de choses à dire, en fait, des choses intéressantes, même, mais ce sera pour la prochaine fois. Dés qu’il fera beau.
hasta luego 

PS:
Et vous, sinon, ça va?

Mardi 11 juin 2002

  Imaginales…

Mais plus pour très longtemps. Dans moins de quelques heures, hop: mercredi 12!

En attendant, il s’est passé des choses, aujourd’hui. Et même hier. Le monde bouge. Par exemple, aujourd’hui, ce matin en France, les Bleus chantent en chœur sur un air connu: On prendra l’avion, on prendra l’avion, on pren-on pren-on prendra l’avion… (Une autre version, même air: On l’a eu dans l’fion, on l’a eu dans l’fion, on l’a-on l’a-on l’a eu dans l’fion… Moins soft, moins élégant, certes.) Bon. Alors voilà ce que c’est que de se prendre pour les champions du monde. Juste « se prendre ». Et moi, à huit heures, comme un tas d’autres couillons, devant mon poste de télé, l’œil pas frais… Mal dormi, debout quand même, au poste devant le poste. Bref.

Bref.

Ça a l’air un peu con, maintenant, toutes ces pubs avec les champions du monde en train de faire des trucs de X-MEN pour vanter je ne sais quelle marque de machins, Lebœuf mangeant du bœuf, des subtilités du genre. Ça fait mal rangé. C’est une impression.

Mais nous avons dit: Bref.

Et à propos de dire, on n’a pas fini d’en dire sur le sujet. Encore un truc qui va me gonfler dans pas longtemps, car je suis décidément teigneux. Même cette pauvre raclure fielleuse de Megret donne son appréciation sur la défaite, sauce xénomégret, bien sûr, j’ai entendu citer l’abject aux infos. Ce qui me fait le plus grincer de la comprenote n’est pas tant que l’individu défèque en public ce genre d’opinion, ça c’est dans la logique du personnage, mais qu’on nous le relaie aux infos, à nous qui n’avons rien fait de mal à priori, ni rien demandé à personne non plus. Là, donnez-moi le mode d’emploi… Qu’un service journalistique d’information décide et choisisse, entre trois millions de nouvelles, d’infliger au sommaire d’un journal ce relent nauséeux, je voudrais comprendre. Comme si c’était de la plus haute importance.

Je vais me coucher, tiens, du coup.

Bonjour, me voilà levé. Donc nous sommes lendemain.

J’ai reçu ce matin au courrier un alboum de mon camarade Lefred-Thouron. L’objet s’appelle Je suis un Gland. Évidemment j’en parle parce que c’est un ami, mais il n’empêche que si ce n’était pas un ami je regretterais de n’en pas parler, au cas où je devrais n’en rien dire, puisque n’ayant pas la raison pour le faire que l’auteur ne m’est pas inconnu. Relisez: c’est simple. A part ça, Lefred-Thouron a un enfant qui se prénomme Zoé, un autre Maurice, une épouse qui se prénomme La Grande et une chienne Brutusse. C’est une belle famille. Ils vivent heureux pas trop loin de chez moi et néanmoins ça fait lurette qu’on ne s’est pas vus ni que nous n’avons fait la frigousse ensemble. Faudrait que ça change. Ceci dit son alboum est comme d’habijours très drôle. C’est chez Fluide Glacial.

Que je vous dise cela va-t-il changer quelque chose?

Bon. Nous voilà, dans la foulée, au sur-sur-lendemain pour le moins. Et même sur-sur. Le temps passe que c’est fou, la vitesse à laquelle.

Par exemple, je suis allé à Épinal. Il y a un moment déjà. C’était une manifestation qui s’appelle Les Imaginales. Premier number. Et bien comme on dit: pour un premier number, c’était une réussite. En tous cas, je trouve. Et pourtant il ne faisait même pas beau — pas trop. Pas comme aujourd’hui où je crève dans mon bureau sous les toits. Sous le toit, un seul suffit. Les Imaginales est une manifestation qui met en présence des tas d’écrivains traitant de l’imaginaire à travers notoirement ces genres sous-estimés par excellence que sont la SF et le Fantastique, d’une part, mais pas mal d’autres aussi. Des illustrateurs, des peintres, des scientifiques aussi, des parleurs, des silencieux, de tout Et puis des gens de la rue, autrement dit de chez eux. Des gens. Brassez-moi tout ça. Et puis des livres. Re-brassez. De l’avis de tous les invités, ce fut un beau moment. Du mien aussi. Et je trouve que mon avis, pour ma part, et en ce qui me concerne en tous cas, est très important. Car c’est ainsi, à travers mon avis, que je peux me faire une idée, un jugement.

(Je ne sais pas vous, qui lisez ces lignes, mais moi je trouve que ça fait longtemps que les BOCALS ne se sont pas manifestés. Et leur esprit. Je dis ça parce que je commence à les sentir dans ces lignes. Je les sens s’immiscer. Pointer du nez. Me perturber. Les BOCALS se sont tus parce que j’ai eu des problèmes mécaniques et techniques de photographie, de numérisation, de bécane, de bazard. Ça va s’arranger. Et puis de temps aussi (les problèmes), et c’est pas négligeable. Ça, je ne sais pas si ça va s’arranger. )

Donc les Imaginales. On y donna des prix, des médailles, des images. Des bons points, en somme. On y récompensa. C’est formidable. Mais j’ai tout oublié. En tous cas moi je n’en ai pas eus, des images ni des prix ni des médailles ni des récompenses. Ce qui n’est que très normal. Si vous voulez être au courant, j’imagine que c’est sur le site. Le site des Imaginales. Comme je ne connais pas l’adresse dudit site et que j’ai la flemme de chercher (c’est fou ce que j’ai la flemme en ce moment), je pense que mon camarade Bernard Visse, s’il lit ces lignes, va vous le donner aussi sec ci-dessous, l’adresse, ou le palmarès, ou une réflexion de son cru, ou rien, selon son humeur, on va bien voir:

Plage Bernard Visse: « Qui lit. Et qui écrit : Pierre, je dirai – pour tenter de donner le début du commencement des prémices d’une explication au fait que tu n’as pas eu de médaille lors des Imaginales 2002 – que tu n’as pas besoin de ça pour être un homme de (grand) prix et pour tout dire : une récompense à toi tout seul, à mes yeux comme à ceux de tous tes lecteurs ! Tu rougis, j’espère…. Bien fait pour toi ! Trêve de plaisanterie : le site des Imaginales se trouve LA. » (ndlc)….

Sinon, les Imaginales est une manifestation conçue et imaginée par le ci-dessus Bernard Visse, justement, et Stéphane Nicot. Et des autres. Et bravo à tous. C’est presque mieux que le Mundial, et c’est vachement moins loin, et on y voit des tas de trucs exotiques. 

Par exemple ça:Et aussi ça:
Et même ça:Et des jeunes femmes asiatiques attendant que les mérous passent (ce qui fait au moins trois private jokes en un).

Alors?

Il parait que l’année prochaine ce sera mieux encore.

Quant à moi, je prépare quelque chose pour cet endroit, dans deux ans, en cas de vie.

D’autre part, comme je sens l’odeur du poulet cuit qui monte jusqu’ici, le pauvre, et que ce soir est le soir du second tour des législatives et qu’il faut que j’aille voir ça (je suis en plus à peu près certain que c’est encore un gros nul de député qui va s’aligner…), nous allons nous quitter, sur cette couverture de la BD qui sortira en octobre, signée Emmanuel Vegliona pour le dessin, et l’autre pour le texte:

Hasta la proxima de vez.

Vendredi 17 mai 2002

  Étonnants Voyageurs…

Étonnant voyageur, c’est bien ce que je suis en ce moment même, je trouve, dans le train où je tapote ces lignes. Un rien m’étonne, je suis donc sur la bonne voie…

… et nous en voilà revenant, braves gens, braves gens: c’est fou comme le temps passe vite! Mardi, déjà!

et puis maintenant:

Mercredi 22 mai 2002

Et comme je ne sais plus ce qui est arrivé juste après que j’aie inscrit cette date qui m’amena à d’autres occupations, nous voilà aujourd’hui:

Jeudi 23 mai 2002

Ça n’en finit plus.

Donc, reprenons. Je suis allé à St Malo. A Étonnants Voyageurs, festival formidable s’il en est, je ne plaisante pas, riche en tout: air du large, écrivains, exposants, conférenciers, mouettes, films, gens, tout. La ville de St Malo est superbe.

Son histoire lui tourne les remparts. Pour quelques restaurants qui prennent les gens pour des cons, il y en a cent autres qui sont exactement le contraire. Le tout est de bien tomber. Comme partout en somme. Nous avions une chambre sur la plage. Le vendredi soir à Paris j’ai dit qu’il ferait beau, j’avais du mérite, c’était sous la pluie, et crac il a fait beau. Le rite, c’est de faire le voyage dans le train de la mort avec un tas d’autres auteurs et éditeurs et petit monde de ce monde-là, et, mon épouse et moi, avec Lionel Hoebeke, l’éditeur, et sa compagne Aline qui ne l’est pas moins. J’adore ces personnes-là.

A St Malo comme il se doit nous avons mangé des huîtres. J’ai déjeuné une fois avec François Guerif qui, lui, a mangé des frites. Et je le prouve.

François Guerif est un type comme on n’en fait plus. Non seulement il sait tout, mais il sait tout. Un monsieur droit dans ses bottes, en plus. Un éditeur hors pair. Amusez vous à regarder les catalogues des éditeurs où il s’est manifesté, et vous verrez si je mens. Et puis il chante Ferré avec une conviction rare. A ce dîner-là, à la terrasse, il a même chanté « Minuit Chrétien », entre le fromage et le café.

Autre repas un autre soir en compagnie de François Angelier et JP Bochet. Gens de radio. Fort agréables. J’ai retrouvé le titre du film que je cherchais: Codine.

On croira à lire ces lignes que nous ne faisons que manger et boire en cette ville malouine, et c’est faux. Il faut bien néanmoins se sustenter par moments. Quant à moi je ne bois pas. Plus. Alors… Et c’est bien entendu à table dans ces moments-là de rencontres que se font les meilleurs échanges. Que passent les meilleurs moments.

Au cocktail Gallimard de je ne sais plus quel jour, Jean-Christophe Rufin trouva le moyen de me présenter à Gonzagues Saint-Bris avec qui il devisait en assurant que nous avons sans doute quelque chose en commun. Regard de Gonzagues. Rufin avait escaladé la veille la face nord (je ne suis plus certain du point cardinal) du Mont St-Michel. Un Goncourt!!! Tout fout le camp, ma bonne dame.

Chaque année à St Malo je retrouve José Manuel Faraldo, qui écrit des bouquins formidables. Ça n’a pas loupé cette année. On se dit quatre mots, on se tombe dans les bras, on s’échange nos livres, on ne se revoit plus avant un an.

Michel Le Bris a reçu la légion d’honneur. Première fois de ma vie que j’assiste à ce genre de manif. Michel ému. Du coup moi aussi. Qu’est-ce que tout cela signifie?
Retour dans le train de la mort.
Aline en pleine forme.
Mon épouse aussi.

Tandis que je vais et viens dans les couloirs.

J’avais le lendemain rendez-vous à Paris avec un réalisateur et Yvan Le Bolloc’h, pour des trucs. A l’aller, c’était avec un autre réalisateur. Je n’en dis pas plus: superstition sans doute.

Sinon, dés demain, vous savez quoi? Je rebondis à Épinal où a lieu un autre festival, les Imaginales, c‘est la saison des « al ». Ça promet d’être pas mal.

Vendredi 10 mai 2002

Un certain nombre de choses se sont passées. D’événements se sont produits. Des jours en tumulte. On dira ça comme ça. Par exemple, pas plus tard qu’avant-avant-hier, une des chattes de Cosette a disparu. La plus petite celle qui est née la première, ma maigrichonne et qu’on appelle pourtant La Grande. Plus personne. Un jour, deux jours, et puis hier soir alors qu’on conjecturait ferme sur ce qui avait bien pu la faire disparaître, et tout y passe ou presque, miaou, la revoilà. Toujours maigrichonne bien entendu et sans doute un brin en plus, affamée, mais pas trop, excitée et électrique comme jamais. Bon, voilà une histoire du chat résolue.

Jours en tumulte donc aussi, ceux qui nous agitèrent tous et toutes entre ces deux manifestations électorales. 

mardi 14 mai 2002

Je ne saurais dire ce qui a provoqué l’interruption du bavardage ci-dessus. Je ne m’en souviens plus. Des choses et d’autres. 

jeudi 16 mai 2002

Par contre, l’interruption de mardi fut provoquée par la venue de Monsieur Macintosh. Pas le vrai, non, celui qui m’a vendu la Petite Bête. La Petite Bête est un iBook blanc du plus bel effet extérieur et intérieur. Me le fallait depuis des lustres, c’est sûr. Bon, je l’ai. Je vais pouvoir travailler dans les dunes, en forêt, grimper au sommet des falaises avec mon bureau sur le dos, que sais-je. Dans les trains, où je vais bien rarement et où généralement je m’emmerde, mais alors je m’emmerde! Lire m’endort et m’endort mal car sitôt que je dors (mal) le contrôleur me tape sur l’épaule pour « pardon monsieur contrôle de billet »… ça ne loupe pas. Et sinon quoi faire? regarder le paysage? Écouter ceux qui téléphonent? Alors là, desorendroit, hop, la Petite Bête! et quant à faire, pourquoi pas, dans le genre je bosse dur, regarder un DVD. Wahou! Les DVD, j’avoue, j’étais passé à côté. Moi qui pourtant fut le pionnier du magnétoscope, quasiment, je n’exagère que peu — je me souviens avoir commandé le premier à Paris: on n’en trouvait point dans ma campagne montueuse — he bien les pionniers fatiguent, il faut croire, parce que le DVD, rien du tout, ça me passait par-dessus la testa, j’avais sans doute autre chose à faire. Sûrement. Des histoires à écrire, des infarctus à soigner, des chats perdus à retrouver, des bricolages à bricoler, des livres à lire, des conneries. Oui et bien dîtes-donc! Mon épouse et mon fils m’ont fait cadeau d’un DVD, quand j’acquis (Chan) la Petite Bête mangeuse de cette nourriture-là. M’offrirent donc Moulin Rouge. Spectaculaire, disais-je, ou si je ne le dis point, le pensai-je, spectaculaire et étonnant à quel point une qualité exceptionnelle d’image et de définition peut faire paraître hors cadre une image soit-disant petite, de douze pouces, en fait.

Je suis ravi. J’ai retrouvé une sensation perdue, oubliée en tous cas: celle d’être un petit garçon recevant un beau, un superbe jouet. Sans rire. En plus c’est un outil. C’est la Petite Bête.

Que je vais sans doute emporter à St Malo. Où je me transporte dans deux jours, pour m’imaginer une fois encore en Étonnant Voyageur.

Mais je me suis égaré, là… L’interruption dans ce précédent bavardage! Causée par la venue de monsieur Macintosh… c’était pour mettre en réseau mon iMac et la Petite Bête. Et c’est fait. Nous eûmes des soucis pour le partage en réseau — cela vient d’une super fragmentation de mon disque dur. Quelqu’un sait comment défragmenter sans faire tout exploser?

Hasta luego!

Mercredi 24 avril 2002

  No pasaran, cela va sans dire

 Eh ben!…

Jeudi, la semaine dernière, vers la fin de l’après-midi, un ami, plus exactement deux, qui travaillent à France Culture m’appellent et me demandent ce que je fais. Je dis. Un des amis me dit: et ça ne te dirait pas d’arrêter quelques jours? Parce que voilà. Et il m’explique. Il s’agirait d’écrire un feuilleton quotidien pour la semaine suivante (c’est à dire cette semaine) entre les deux tours des élections. Un feuilleton sensé jeter un oeil sur l’actualité, essentiellement politique, donc, de l’après premier tour. Super, je dis. Feuilletonniste, moi, j’aurais toujours voulu. Bon alors topons. Et les deux premiers épisodes livrables pour le samedi, afin que le réalisateur puisse quand même voir un peu de quoi il s’agit… Parfait. Vendredi plein pot, donc. Deux épisodes comme prévu. Samedi un autre. Dimanche le quatrième – me voilà bon jusqu’au jeudi de la semaine suivante…

Et puis dimanche soir.

Ce dimanche soir d’avril du premier tour des élections présidentielles 2002. Premières élections présidentielles françaises du siècle.

Non seulement ça décoiffe et ça atterre, mais en plus… en plus ça me fout en l’air tout mon feuilleton. Du coup, dans un état mental d’une disponibilité qu’on imagine, vers les minuit: réécriture du premier épisode. E-maillé un peu plus tard. Première diffusion lundi 22, c’est à dire avant-hier, et toutes ces dates se mélangent vu que pour causes d’événements indépendants de ma volonté voilà que je reprends ce communiqué un autre lundi, le 29, à 12hO1… Nous n’en sortirons pas. Bref, il y eut la semaine dernière un feuilleton sur France Culture chaque jour à 11h et qui délirait, si peu, sur la terrible actualité. Ça s’appelait Qui a tué le 3eme homme ?, voilà, et en parler aujourd’hui ne sert strictement à rien…

Un très bon slogan du moment:

VOTER BLANC , ÇA SERT ARYEN.

Vu dans une émission à la télévision Madame Anémone, actrice, que l’on dit ingérable, et qui a fait un… numéro, oui, un numéro je crois, ça s’appelle comme ça, sur son engagement politique doublé d’un appel à voter blanc « massivement ». Ingérable, donc… ainsi que rien moins qu’ébouriffée dans les raisons données pour ce faire.

Bon.

Nous allons faire court.

Voter Chirac, c’est évidemment voter contre l’autre. Contre l’horreur ricanante et sournoise et menteuse. Contre la dégénérescence au pouvoir. Contre l’inhumanité, très simplement.

C’est évidemment se battre. Parler, dire.

Tandis que voter blanc, c’est être muet, amalgamé dans un même silence avec les déçus du FN et de la révolution prolétarienne — cauchemar…

C’est un vieux libertaire anarchiste dans l’âme et les tripes qui vous le dit et n’en est pas à un paradoxe apparent près.

Sur ce, je m’en vais vers d’autres horizons — surtout d’autres occupations momentanément importantes.

Sinon, en passant, quelques livres fortement intéressants:

Encore un peu de patience, de Valérie Clo , éditions Pétrelle.

Séduisant, émouvant.

 Et puis aussi:

La Cuisine des Flibustiers, de Mélani LE BRIS (Phébus)

Goulayant, truculant, exotique, pimenté.

 Sans parler de:

Vincent et les Évadés du Zoo, de Pierre and Dylan Pelot (Kid Pocket)

Pour tous les enfants de l’électorat lepéniste. Pour ceux de leurs parents aussi qui savent lire. Ou qui apprennent.

Et bien évidemment:

Si loin de Caïn, d’un certain Pierre Pelot, Rivages noirs.

Hallucinant, au bas mot.

 Hasta luego.

Mardi 26 mars 2002

  Mordieu !

Des choses étonnantes, je trouve, au fil de cette campagne électorale que tout le monde s’accorde à trouver terne, et contre laquelle tout ce même monde s’énerve et s’insulte dés que ça s’énerve et s’insulte (si peu).

Image choc au journal France 2: Jean-Pierre Chevènement, en campagne, visite les hôpitaux, et particulièrement les Urgences. On voit notre brave homme, la lippe en avant, déambuler parmi les brancards, adresser un mot, gentil j’imagine, de préoccupation, attentive j’imagine, à un des allongés. On n’a pas la réponse, le candidat s’éloigne. Moi, j’imagine ce pauvre type — pas JPC, le blessé, le malade, l’urgemment admis dans le service. Pour une raison qui ne me regarde pas et que je ne chercherai pas à connaître, ce type et donc admis aux urgence, c’est que ça va mal, c’est qu’il ne va guère penser à autre chose que son triste sort, le pauvre, pour peu qu’il soit tombé dans le cirage, en plus: il se réveille, ou bien il passe, il croit être sauvé, en somme, et crac! qu’est-ce qu’il voit? avec qui il tombe nez à nez? Chevènement.

C’est dur, non?

Il se dit qu’il est mort. Qu’il ne s’en est pas tiré.

Non, mais sans blague: imaginez.

Salon du livre

Je ne suis donc pas allé au Salon, pour les raisons dites (ou pas dites, je ne sais plus, et j’ai la flemme de vérifier, c’est encore un truc  qui m’atteint assez souventement, ça, la flemme de vérifier. Bah.) et j’ai loupé les manifs italiennes. Mais j’ai vu Guillaume Durand à la télé en direct animer son émission dans un vacarme assourdissant et dire quatre ou cinq fois: Quel bordel mais c’est la vie, je vous remercie d’avoir bien voulu participer à cette émission. Pour le reste, je ne sais donc rien. D’ailleurs, je me rends compte de cela et ça m’esbaubit: c’est fou, quand on n’est pas sur place, à quel point on ne sait rien de la chose. A quel point c’est infiniment peu retransmis ou relayé par nos chers médias. Ou alors je regardais ailleurs. Ce qui est fort possible, au fond. C’est le printemps.

J’ai reçu par mail les photos d’un personnage qui se rase la barbe. Je dois le connaître, on a du se croiser, mais ça ne me dit rien, dis-donc. Ça fait bizarre. Parce que là, au fond, et il ne m’en voudra pas, il comprendra, qu’il se rase ou pas, c’est sûrement pour lui l’événement du siècle, je comprends ça, mais de mon côté, bon…. Ou alors ça va me revenir.

J’ai reçu par mail les photos d’une fille plastiquement irréprochable qui enlève ses…

Bon, ça va. 

Furetière

C’est à peine croyable, je sais, mais mes aventures avec les éditions Atlas auxquelles j’ai commis l’erreur un jour de commander (et de payer!) des livres, dont un que je n’ai jamais reçu, cette aventure dont j’ai déjà parlé, eh bien n’est toujours pas terminée . Dîtes-donc! Ça fait deux ans que ça dure!!! — sinon plus. Je prends mon élan et j’y reviens dans le détail plus tard — aujourd’hui, je n’ai pas la tête à ça. Les Éditions Atlas me minent. A l’heure actuelle et sauf changement de dernière minute, je suis niqué de deux mille balles environ et de plus un seul de mes dicos que je leur ai retournés pour remboursement, à leur invitation. Eh bien ça y est, en gros j’ai tout dit. Merci Atlas.

Meubles

Le gars qui m’avait donné la biblio-placard pourri que j’ai transformé en bibliothèque d’entrée m’a amené avant-hier des super-portes de placard art déco. Il faut que je trouve à les utiliser.

Je vais par ailleurs, et par ici surtout, me lancer dans la réalisation d’un ensemble bureautique, on va appeler ça comme ça, pour mon bureau donc, essentiellement composé d’un ratelier métallique de rouleaux de toile, récupéré dans un tissage, et de bois de vieux meubles chinés dans un dépôt pas loin de chez moi, qu’il me faut aller chercher. Ça va péter!  Mon neveu, qui se reconnaîtra et à qui je faisais part de ce dessein, me dit qu’il a eu ce genre de mobilier dans l’agence de pube où il crée, sauf que ce n’était pas de la récup’, mais le principe, si. Je croyais avoir inventé. M’en fiche, cela dit. Mon objet sera terrible. Je gagnerai de la place et je travaillerai dans le confort. En attendant, j’ai commencé le décapage du support métallique en question, utilisant un fond de bocal de produit mange-peinture que mon beau-frère m’a donné, et qui est très efficace. Le produit mange-peinture.( Le beau-frère aussi, mais pas pour le même emploi.) Pour les doigts aussi, c’est efficace. La prochaine fois, je mettrai des gants — de toilette, si par aventure les doigts tombent. N’empêche, ça va être chouette. Je montrerai. Et il n’empêche que parmi les risques encourus à venir, il y a celui de me couper quelque chose à la disqueuse:  parce qu’il va falloir que je tronçonne en longueur l’artefact.

Ça me fait penser que j’ai vu Gladiateur, hier soir. Je ne dirai qu’un mot: Wahou! Ce soir, je devais regarder Vercingétorix, rien que pour rigoler, que j’enregistrais après-midi, et puis mon épouse vient de me crier par-delà les étages et du fond de la cage d’escalier que: … et je ne me rappelais plus que tu enregistrais et j’ai… Bref. C’est la seconde fois que l’enregistrement de ce film foire. La première, c’était moi, j’ai programmé sans le son. Remarquez… Du coup, je regarderai Belles à mourir : ça doit se valoir, l’époque change.

27/3/02

Je n’aurais pas dû. En vérité je n’ai pas tout vu — j’ai dormi trois bons quarts d’heure.

Demain c’est l’anniversaire de mon épouse. Le mien dans un peu plus de sept mois.

Sinon, tout va bien.

28/3/02

ANNIVERSAIRE

Bon anniversaire à mon épouse!!!

Je lui ai pour ma part offert la première soupe aux orties de l’année, ainsi qu’une tranche de magret de canard qu’elle était en train de se faire cuire, et aussi une violette vue ce matin dans le pré et que je dois lui cueillir bientôt. Est-elle gâtée! Non?

AU COURRIER CE MATIN

Un appel de cotisation à la CREA, je commence à en avoir marre, j’ai jamais rien demandé, et tout ça pour « mériter » des points qui permettront un jour de toucher éventuellement un minimum de rien, et c’est obligatoire. L’État est décidément le plus grand maffieux qui soit. Il deviendrait urgent je trouve de résister, de relire Bakounine et Kropotkine, de faire preuve d’imagination et d’intelligence dans la résistance et la défense. Je vais y repenser sérieusement, comme au bon vieux (jeune) temps.

Je sais bien que le temps ne fit rien à l’affaire, il n’empêche que Mordieu que tous ces jeunes pseudo-révoltés d’aujourd’hui sont minables et d’une bêtise confondante, dans leur uniforme de sportifs d’avant ou d’après le stade! Mordieu que dés qu’ils parlent c’est affligeant — écoutez cette poignée de rappeurs révoltés dire leur rebellion aux Victoires de la Musique, par exemple, et vous aurez compris (je ne parle pas de Noir Désir, qui ne sont ni jeunes ni rappeurs ni affligeants ni en uniforme de sportifs en partance pour un match, ni… etc). Mordieu, enfin, que la révolte est devenue désolante.

Le poison c’est la connerie, et la connerie fleurit au ras du sol, tout au ras. Le mal vient de plus profond, la bêtise et l’ignorance sont un fumier haut de gamme.

Mais je m’énerve encore.

Par ailleurs, au courrier ce matin, le catalogue Spécial Créatifs de tout un tas de matériel Mac, que j’ai feuilleté, et que j’en suis malade, bravo, c’est réussi.

Au courrier ce matin (ter) trois exemplaires du Pacte des Loups en japonais. Bel bel bel objet!

Au courrier ce matin un vêtement offert par Lefred-Thouron, mon camarade. Je suppose que c’est en vente. Par contre je ne sais où. Je vais me renseigner. Quant à moi, je m’en vais arborer ce flambeau en forme de t-shirt sans attendre.

Me voilà prêt à affronter une longue séance d’écriture, et d’autres à la suite, ce qui explique le silence probable des jours à venir jusqu’au prochain bavardage…

Hasta luego

Mardi 26 février 2002

  Liquide

Super!

Il pleut. Quand c’est fini ça recommence, génial, de l’eau partout. Je rigole. Enfin, non, je ne rigole pas. En gros ça me fait même un peu… c’est pas drôle, quoi. Ici, la Moselle est à sa source, mais « plus bas », ça doit commencer à faire mal. C’est terrible, l’eau, les inondations, tout ça. Question conne: « Vous préférez quoi, l’eau ou le feu? » Réponse conne (mais néanmoins…) : « Le feu, au moins, on peut l’éteindre avec l’eau ». (« Tandis que l’inverse, hein »… ajoute le petit malin de service qui croit que vous êtes trop plat de l’encéphale pour avoir compris… ) Le petit malin de service est un personnage ahurissant, que vous risquez de rencontrer à la moindre occasion, et qui vous pourrira la vie en deux temps trois mouvements…

Sinon, il pleut.

Cette après-midi, Cosette est venue faire une pause pratiquement sur mon clavier, ce qui fait que je n’ai pu travailler pendant une heure au moins. Ah zut alors!

Dimanche 3 mars 2002 

Nostalgie

Revu il y a deux jours, au hasard d’un zapping, Rio Bravo, de Hawks. Une fois de plus ( la quinze millionième?), la magie opère aussi sec. Grandiose. Et pourtant, il y a John Wayne… Ne parlons que du comédien (laissons-nous aller à employer le mot), pas de l’homme, qui était ce qu’il était et sans doute pas quelqu’un à qui j’aurais eu envie de taper sur le ventre. Comédien donc, quand même, plutôt … monolithique, avec deux expressions au catalogue, trois les jours de grand vent, une allure de bœuf, et plutôt mode que vivant en plus, un sex appeal de fer à repasser… Là-dessus, en plus de ce vieux John, rien de plausible dans la narration, rien d’historiquement référenciable, du vrai made in Hollywood, depuis la caricature des personnages en présence jusqu’au collant noir de Angie Dickinson… Et vlan! On se prend tout ça dans la figure et on en reste coi, et moi ça ne loupe pas, à la chanson dans la prison entonnée par Dean Martin, Ricky Nelson à la guitare et ce vieux Stampy à l’harmonica, je fonds, larme à l’œil et tout. Et puis le reste. Les jambes collantées de noir d’Angie Dickinson, précisément… C’est sûr que l’Ouest sauvage n’en a jamais vu une comme ça, d’Angie, même de loin, pas plus qu’il n’a vu la coiffure gominée de Ricky, ni d’ivrognes à la Dean Martin, de tireurs aussi costauds que ces allumeurs de dynamite (et je ne suis pas certain qu’un bâton de dynamite s’explose selon cette méthode…). Mais qu’est-ce qu’on s’en fout, dites-moi! Qu’est-ce que c’est bien! Qu’est-ce que c’est du chouette cinéma, ça! Et on ne s’étonnera pas que ces films-là m’aient donné, quand je les ai vus, tout petit, l’envie de raconter des histoires… L’Homme qui tua Liberty ValanceLa Captive aux yeux clairsLa Rivière sans retour… C’est quand même rudement bien, le western… La plupart étant tirés de romans formidables, qui plus est (cf L’Homme des Vallées Perdues réédité par Michel LeBris chez Phébus)…

Du coup, cet aprés-midi (on dit un ou une après-midi?), j’en ai regardé un autre, de western, au lieu de travailler: Wyatt Earp, avec Kevin Cosner. C’est autre chose. Mais néanmoins…

Et puis les Clint Eastwood, dont Impitoyable – chef d’œuvre crépusculaire, selon l’expression. Et puis cet autre chef d’œuvre, dans le genre, ou au bord du genre: La Horde Sauvage. Je suis un inconditionnel de Sam Peckinpah. Peckinpah tournait sur sa piste comme un Cormac McCarty sur la sienne. Voilà qui est dit. 

Une bonne chose de faite

J’ai écrit la préface du prochain livre de Joël Couchouron — La Mémoire de la Terre.
Ensuite, la Petite Petite, une des deux « filles » de Cosette (l’autre c’est la Grande Petite) est venue s’asseoir sur les épreuves de Si Loin de Caïn que je dois relire pour Rivages, ce qui fait que je n’ai pas pu travailler une bonne heure encore, parce qu’après s’être assise elle s’est couchée et elle a dormi. Ah! re-zut, alors! (J’ai pris une photo quand elle était assise, parce que quand elle dormait le flash aurait pu la réveiller):
Ensuite j’ai regardé le jour tomber par la fenêtre et c’est comme ça que j’ai surpris la plongée dans le soir d’un curieux vaisseau extra-terrestre, à n’en pas douter.

Où est passé le Capitaine?

Sinon c’est infernal, j’ai de moins en moins d’ordre, je voulais parler d’un album de BD intitulé Le Capitaine Écarlate de Guibert et David B. chez Dupuis, dans la collection Aire Libre, parce que c’est un chef d’œuvre, tout simplement, que par exemple Angoulême aurait pu en son temps remarquer, par exemple, si Angoulême n’était devenu une institution à l’exemple de beaucoup d’autres, un peu monumentale et la couv de façade prioritairement consacrée aux reconnaissances sans risques et autres institutions confraternelles, mais seulement voilà, quand je vous disais que je n’ai plus de tête: je ne suis plus fichu de retrouver cet album. J’ai retourné quinze fois toute la maison. Soit on me l’a piqué, soit je l’ai prêté et on ne me le rendra jamais — sais plus. Le Capitaine Écarlate. Bon. En attendant de le retrouver, il y a bien La Lecture des Ruines, du même David B., même collection, même éditeur, même silence d’Angoulême cette année, même originale création inclassable, même plaisir de lecteur÷spectateur.

Mais qu’est-ce que j’ai bien pu foutre du Capitaine?

Attention attention !

Attention attention, disais-je, bientôt très bientôt la suite et fin des aventures palpitantes de Jehanne d’Arc, en Bocals (enfin!!!) Les conditions climatiques ayant enfin permis la reprise des hostilités du tournage… (et mes corbeilles à papiers suffisamment pleines pour alimenter les effets spéciaux.)

Vrac

Me suis remis hier à mon roman. Non sans mal. Un million de signes, derrière. Ce n’est pas ça qui fatigue et secoue: c’est ce qui reste à parcourir, devant. Dans le brouillard absolu et entre deux coups de téléphones lointains d’un éditeur étrangement évanescent qui me parait s’inquiéter surtout de savoir si j’irai jusqu’au bout et quand j’en aurai terminé. Ne me suis jamais senti aussi seul que dans cette histoire-là.

Je n’irai pas, sans aucun doute, au Salon du Livre — personne (je veux dire aucun de mes éditeurs) ne semble y souhaiter ma présence jusqu’à présent. Et c’est sans doute aussi bien comme ça.

Je n’irai pas non plus à Nancy (Été du Livre) ni à Metz (Livre sur la Place). Sans doute pas davantage à Saint Malo (Étonnants Voyageurs), ni à St-Dié (FIG) — pour les mêmes raisons, et puis d’autres.

J’achève de relire les épreuves de réédition de Si loin de Caïn pour Rivages. Décidément, ce roman ferait un sacré film, me dis-je en relisant. Une fois de plus.

A propos de film (encore) vu l’autre fois à la télé Les Rivières Pourpres. Remarquables réalisation et interprétation pour une histoire de merde grave. Comment peut-on? Je veux dire écrire çà ?

Mystère.

Un projet en cours me fait TRES peur: l’adaptation de Blueberry au cinéma.

La petite phrase qui tue:

Ne soyez pas agressifs, tendez la main (Chirac Jacques).

Hasta luego

N’empêche: je voudrais quand même bien savoir ce que j’ai fait du Capitaine