Lundi 20 septembre 2004

 Septembre, le retour !

Oui, je sais…
Bon.

Quoi dire? Comment le dire? Par exemple:  » Tudieu! c’est fou comme le temps passe !!! Il n’y a pas trois secondes c’était aujourd’hui et nous voilà déjà presque demain ! « 
En gros c’est (dramatiquement) ça.

Or donc des mois que nous n’avons pratiquement pas vus sont passés à une allure folle. Mais comment ce fait-ce? Certain jour le ciel fut printanier et limpide, d’autres non. A un moment Douste fournissant un grand effort prit un air inspiré pour nous assurer que nous n’avions pas à nous tracasser avec la canicule: il veillait, il avait pris des mesures. La preuve est faite que si la médiocrité s’arrange de la politique ce n’est pas la même chose avec la météo et ses prévisions. L’été comme nous le savons fut pourri, les vieillards qui risquaient l’assèchement moisirent, et un certain nombre pourront probablement repasser l’oral en automne et obtenir la noyade de rattrapage dans quelque inondation, Douste eut l’air (un temps) un peu plus niais que d’ordinaire, tout va bien.

Mais c’est vrai que l’été fut diablement pourri, le pourri. Même moi j’en avais marre. Je dis  » même moi  » parce que d’ordinaire la pluie ne me fait pas peur, j’aurais presque tendance à aimer. Mais alors là merci. Le mois d’août bonjour. Bref.

Quelques mois d’existence ordinaire avec des souvenirs en plus

Qu’ai-je fait de mon existence durant ces temps écoulés trop vite? Je l’ai occupée à un million de choses.

J’ai terminé un livre, déjà. On dit  » terminé  » et ça parait facile. Mais n’oublions pas que pour terminer une chose il faut l’avoir commencée et ensuite accomplie. Ben oui. Et ça c’est long, ça prend du temps et des suées. Donc, au bout du compte, j’ai terminé. J’en avais parlé, déjà. J’y avais fait allusion. Méchamment dimanche, ça s’appelle. Eh bien c’est fait donc. Après  » C’est ainsi que les hommes vivent « , je me demandais comment allaient fonctionner mes neurones et synapses et mes doigts sur le clavier. Je me disais:  » Allez, pas une petite histoire, mais pas une trop mastoque non plus.  » (ça s’écrit bien comme ça , mastoque?…) Résultat: dans les 700 000 signes et 400 et quelques pages. Ça se passe dans ce village où j’ai grandi, où maintenant je mûris, ha ha ha, et pendant l’été 1957. Voilà. Et, ma foi, je crois que j’aime bien. Ce n’est pas loin du tout de ce que je voulais faire. Ça devrait paraître en 2005 et je dirai chez quel éditeur dans pas longtemps, quand la chose sera officielle. Comme on dit. Si tant est que ça intéresse quelqu’un.

Par après, je me suis lancé à l’abordage de quatre tonnes de documentation et livres divers concernant les Caraïbes, les bateaux, le 18eme siècle, les pirates et les flibustiers et la marine. Et ça en fait, des choses à se mettre sous la dent! Sous l’œil plus exactement.

Qu’ai-je fait d’autre?

A quoi ressemblèrent ces mille et cents occupations évoquées plus haut en excuse de mon silence ?

J’ai décapé un buffet (le buffet de ma grand-mère, qu’elle fit faire en 1903) et ça n’a pas été de la tarte. Décaper un meuble, me disait un ami, est une occupation très conne, en soi. Sans doute que peut-être. Mais néanmoins utile. Chiante et pénible certes, mais utile. Ça m’a pris quelques mois, à raison de plusieurs heures par matin. le résultat est là. Non mais.

Du coup je me suis moins promené selon mon habitude prise, et maintenant ça va être la chasse, rebelote, et les forêts envahies par les gros cons, leurs chiens et leurs fusils, et il va falloir faire gaffe où on met les pieds. Qu’il vaut mieux avoir fermes, pour attendre l’irruption des chasseurs après que vous ayez sifflé pour rappeler leurs chiens que vous avez entendu chasser pas loin… Ha la la.

Nouvel ami

J’ai un nouvel ami. Du coup Cosette aussi.

Suite des occupations

J’ai bricolé plein pot. Fait des meubles, carrément. Aménagé une cave. Posé du faux plafond dans mon bureau, ainsi que du parquet flottant, tout ça sans déménager les meubles que contenait la pièce, me suis niqué le dos une fois de plus en soulevant le bureau (l’objet) pour poser ce parquet. J’ai réparé une fuite qui coulait au dessus de l’entrée sous le toit de la véranda. Arraché le shingle, reposé le shingle. J’ai eu envie d’étrangler plusieurs fois l’artisan qui m’a salopé ce  » travail  » de couverture – et je ne vais pas entrer dans le détail parce que là, alors là, ça va encore m’énerver. je suppose à cette heure que la fuite est vaincue, mais… J’ai déménagé un nid de guêpes qui s’était installé dans le caisson de l’avant-toit (où je devait me glisser pour aller voir à quoi ressemblait la fuite dans le toit, vous suivez?) J’ai encore fait un autre meuble avec un fond et un dessus d’armoire. Et puis j’ai récupéré des éléments étranges et je dois les utiliser pour aménager une bibliothèque. Ouf.
Ce genre de choses.

En début de juillet, j’ai reçu un gros tas de livres, sélectionnés pour le prix France Bleu et la ville de Nancy, pour Le Livre sur la Place à Nancy. En tant qu’ancien lauréat, il parait que je faisais automatiquement partie du jury. Je ne le savais pas. Il parait aussi que si, je le savais. Donc, je n’ai pas eu le temps de lire ces livres et donc je n’ai pas voté, et donc enfin je ne suis pas allé au Livre sur la Place, c’était hier, où personne ne m’y avait invité, de toutes façons.

Et puis

J’ai travaillé avec Dylan sur une BD pour PIF Gadget. Écrit le scénar. Il en est aux couleurs.

J’ai fait plusieurs choses pour lesquelles j’attends toujours d’être payé, je vous dit tout, c’est pas que ça représente un gros effort d’attendre mais ça use, c’est tuant.

Rentrée

J’ai vu avec effroi arriver la rentrée littéraire et jusqu’à maintenait je suis arrivé à en éviter soigneusement les échos. Mais pas assez habile pour éviter Moix et Angot, et ça m’a affligé.

Chronique nique nique

Figurez-vous que je chronique. Je chronique des romans noirs et des polars (et d’autres aussi, des fois) pour le Républicain Lorrain. J’ai pris le parti de consacrer le maximum de cette énergie aux livres que j’aime. Ça donne ça:

Tropique de la nuit, de Michael Gruber – Presses de la Cité

Et encore ça:

Berceuse, de Chuck Palahniuk – Gallimard la Noire

C’est le dimanche dans les colonnes du magazine dudit Républicain.

Rentrées (suite)

Tout le monde rentre, et notamment à la télé.

Je suis un regardeur de télé moyen. Très moyen, mais moyen quand même. Je sens que je vais le devenir de moins en moins , moyen. Je regarde, à la télévision les news et les films. Les émissions d’actu et de divertissement auraient plutôt tendance depuis quelques temps à me désoler plus qu’autre chose. Le principe Ardisson me gonfle absolument, Faugiel idem – il faut croire peut-être que cela vient d’abord et surtout de leurs invités, certes (mais aussi de leurs tics et de leur suffisance), dont la camelote qu’ils viennent vendre ne m’intéresse pas. J’avais cru un moment que Stéphane Bern à Canal allait bien s’en tirer et renouer un brin avec ce grand plaisir que nous avions à suivre cette tranche horaire sur la chaîne cryptée, au bon temps de Nulle Part Ailleurs, et puis las… plus niais et extraordinairement bête me semble difficile à atteindre. Ruquié et son gang sur A2 , m’horripilent… Suis-je normal?

La rentrée donc, en gros on prend les mêmes et on recommence. Changement: il y avait une très bonne émission sur A2 consacrée au cinéma et présentée par Michel Field. Changement. Plus de Field, à sa place l’insupportable Daniela Lumbroso.

Finalement, c’est chouette. je vais pouvoir lire davantage, ou faire mille autres choses, et j’irai chercher ces infos dans les journaux. Mais la question demeure, que je me pose avec angoisse: la télé deviendrait-elle vraiment de plus en plus insignifiante et inintéressante?

Rentrée émission de Durand Guillaume, soi-disant culture et littéraire: invités tête d’affiche, Angot et Depardieu le Papa… Ça donne le ton.

Je crois que je vais aller me balader un peu, prendre l’air avant la pluie.

Bob Hart

Quand j’étais petit, je voulais faire de la BD. Donc j’en ai fait. J’ai créé un personnage qui s’appelait Bob Hart, jeu de mots subtil s’il en est, et j’ai écrit et dessiné plusieurs histoires mettant le bougre en scène. Elles ne furent jamais publiées. J’ai utilisé par la suite leur scénar pour écrire des romans. Ci-dessous par exemple la première page de La Poussière de la Piste.
Une de ces histoires s’appelait La Guerre du Castor. A cette époque, Claude Auclair, le dessinateur, était un ami. Un personnage étrange qui se disait agent nous avait présentés l’un à l’autre. Ce personnage, l’agent, qui s’appelait Montagne, j’ai oublié son prénom, se proposa un jour de me placer mes bd et notamment cette Guerre du Castor… chez un éditeur danois!!! J’étais naïf au-delà de toute imagination. J’ai confié ces 44 planches à Montagne (Alain?)… qui quelques temps plus tard disparut de la circulation. Mes planches avec lui. On n’imagine pas combien j’aimerais les retrouver… et ce monsieur Montagne aussi… Ou toute information concernant cette histoire. La bouteille à la mer est lancée. Plouf.

La maison de Pipo

Et la maison de Pipo??? me hurlez-vous.

Eh bien la maison de Pipo est terminée, Pipo et son amie l’habitent, voilà, c’est une belle histoire. Je vais aller sans trop tarder me balader de ce côté-là et prendre quelques images. Mais je ne voudrais pas troubler leur sérénité…

Voilà que le vent se lève.

Portez-vous bien.

Hasta luego.