Vendredi 29 juillet 2005

  Le petit Marcel

Quel temps fait-il ?

Ici c’est de la pluie. Une nouvelle fois juillet pourri ou quasiment, et des images télé énervantes, genre sécheresse partout ailleurs, mais c’est de ma faute aussi, pourquoi regarder la télé ? Pourquoi encore. L’été à la télé c’est pire que tout. La météo n’est pas seulement pourrie, du coup. Douste-Blaze, Terminazy, Chiraczi, Etc.zi. Madame-zi. dans Match, la vie, les gens, les bêtes, les us et les coutumes.Lance a re-re-re-re-re-re-regagné le Tour de France, avec les commentaires de Gérard Holtz en plus c’est davantage que kitch, c’est kitchenette. Excusez-moi. Pas pu résister. Et c’est pourtant la moindre des choses de résister à Gérard Holtz, c’est un devoir de sauvegarde.J’ai un copain qui fume du lard. Mais non pas dans sa pipe, vous êtes lourd, on dirait du Gérard Holtz. Dans un fumoir fabriqué maison. Portable. C’est pas beau ? 

Une fois de plus

Une fois de plus le temps est passé. Une fois de plus ? C’est idiot. Comme d’habitude , le temps est passé. Même pas à mon insu. J’ai fait d’autres choses. On dit : « Zut, alors ! je n’ai pas vu le temps passer ! », on dit des bêtises. On ne voit pas certaines choses passer. Certes. Tandis que d’autres… Ah, les choses !

Par quel bout rattraper le temps perdu, qui ne se rattrape donc jamais ?

Méchamment

Il y a quelques mois est sorti Méchamment dimanche, sur les étals, pourquoi ne dit-on pas les étaux. Méchamment Dimanche est sorti dans les étaux. Un peu plus tard il a reçu le prix Marcel Pagnol et j’en suis fort content, ravi même. Marcel Pagnol est un monsieur que j’aime bien. Donc me voilà flatté. Je l’ai dit d’ailleurs à la réception du Prix : (extrait, trompettes ta ta tsan !)

« (…) Et les souvenirs sous cette coupe, Marcel Pagnol du nom de qui me voilà par l’écrit tout soudainement complice, a bien joliment su les tenir en cet appareil.

Voilà me semble-t-il qu’un certain petit Marcel, aussi un boulanger, et puis sa femme, une chatte et des instituteurs, quelques joueurs de cartes et gardeuses de chèvres, partagent avec Zan, Belette et Zita et un chien, à travers d’autres fenêtres, des paysages et destins pourtant pas si éloignés — et surtout, un regard sur leur existence, par ces croisées ouvertes aux curieux. J’en suis très honoré — mon émotion tandis que j’écris ces lignes tout autant que les lisant demain — c’est à dire maintenant — vient de là — d’une position en cette bien belle compagnie à laquelle vous m’invitez, accoudés à la fenêtre.

Je suis très heureux, et très heureux de le dire, pour cet habit de fête que vous avez donné à Méchamment Dimanche, costume coupé au patron et mensurations de Marcel Pagnol, j’en suis flatté pour le roman. Et pour moi honoré. D’autant, et vous ne le savez pas, que Marcel Pagnol fut de mes nourritures favorites sur les nappes cartonnées fripés du Livre de Poche, quand j’étais dévorant, jeune anthropophage de gourmanderies littéraires. Il a été partie de cette substance nutritionnelle au même titre que d’autres dont il n’était sans doute pas le parent direct, tels que Faulkner ou Carson Mc Cullers ou Eudora Welty ou Robert Penn Warren, il a été de ceux et celles-là, d’une même famille des grands raconteurs, de ceux et celles, quand je les songe nourriciers, dont il reste à jamais sinon la mémoire absolue des menus, en tous cas les saveurs et le goût de ce qui m’a aidé à grandir tout en demeurant sur le pas de la porte du monde des adultes. Il a été celui avec quelques autres qui m’ont empêché de trouver de l’or tout en continuant toujours à en être chercheur – pour garder en souvenance les paroles d’un autre beau raconteur.

On n’oublie pas le petit Marcel se faufilant en malfaiteur sur le sentier des maraudes vers le château dans le soleil et on n’oublie pas, à cet instant-là, le criquetis des cigales. On n’oublie pas Manon, on n’oublie pas Jean de Florette. En tous cas moi à qui ils ont fait à leur insu la courte échelle. Comprendrez ma fierté, pour mon Zan à moi, pour mes Tipol, Belette, Zita, Jean-Claude et Cie de cette histoire, vus depuis mon accoudement à cette fenêtre-là, entrouverte pour moi, sans nul doute, par un formidable conteur de moments de vie, qui m’a appris à tendre l’oreille aux grillons dans les près des entours de chez moi comme il écoutait les cigales, et au parler des hommes que le soleil brûle comme à celui de ceux que le froid bronze pareillement.

(…) Maintenant je peux vous dire, et de tout cœur, le mot tout nu : merci. J’ajouterai simplement que certains fantômes, j’en suis sûr, se joignent à moi.

Merci pour eux entre leurs pages, qui vont sans doute gentiment vivre mieux, au-delà de tous les dimanches. »

Voilà. J’étais ému. C’était en juin à Paris au Fouquet’s et il faisait très chaud et à force de bavardages je n’ai même pas mangé un canapé ou un petit four ou je ne sais quel amuse-gueule, de la soirée. Mais j’ai croisé et rencontré des gens gentils et sympathiques. Revu à l’occasion Jean-Charles et Gigi Tacchella. Beaucoup d’autres. Bonjour Olga.

Bref.

Bref, et du coup, je me suis pas mal dispersé. J’ai bougé dans tous les azimuts. (Pendant longtemps j’ai cru que « azimut » prenait un « h » quelque part, j’en finissais volontiers le mot, et puis non. Ce que c’est que la vie, hein…) J’ai rencontré des gens, j’ai répondu à des questions, j’ai répété des choses et des choses. En général c’était sympathique. J’en vu des gens charmants, mais vraiment charmants. Des libraires et des libraires (masculins et féminins) et des librairies aussi comme jamais je n’en avais vues (Bordeaux, Toulouse, wahou ! ! !) des lecteurs et trices aussi, j’ai signé ce livre que j’aime, écrivant cordialement, et c’était vrai à chaque fois.

Tout ceci a fait que des mois se sont écoulés.

Que nous voilà en juillet, bientôt août, et qu’il pleut. Mais pas aujourd’hui. C’en est presque bizarre.

Et alors ? A part Lance, quoi de neuf ? Que du vieux – comme dirait l’autre, celui qui dit toujours ce genre de choses — , du coup.

Non

L’Europe, le « non » vainqueur en France, comme ils disent, moi j’ai voté « non » et voilà que du coup on m’a sommé de m’expliquer à maintes occasions. Ce que je n’ai généralement guère su faire parce que l’intrinsèque inanité du propos engagé me gonflait très vite et que ma conviction profonde ne se satisfaisant pas des mots ordinairement employés — les mots et propos de boutiquiers taillés pour ce contexte contre lequel précisément je ne me sens guère en amours ni mêmes accointances — basta. Ou encore je me suis senti très connard, très traîtrisant, très bas de gamme, très province en regard des villes et de ses populations qui majoritairement intelligentes sans doute surent voter oui à l’instar des nullos extra muros. Dans ce sens-là. Du coup je me suis dépêché de raconter des bêtises ou de ne plus rien raconter ou de passer au dessert – pour dire que non merci je n’en prends pas.

Fromage ?

Quoi d’autre ? Lance Armstrong, vous savez, pour la septième fois… On va donc être un peu peinards l’an prochain. Au fait, c’était dans une équipe américaine qu’il courait, Lancy ? je ne sais même pas. De nationalité je veux dire. Parce que j’ai entendu l’hymne américain sur les Champs, quand il a été déclaré vainqueur , parmi ses enfants jaunes – ce qui n’a pas manqué d’émouvoir Gérard… Mais je n’ai pas très bien suivi parce que je devais zapper en permanence pour attraper les résultats d’une course de Formule 1, ce dont je me tape royalement, mais c’était pour un pote sur un bateau au large de la Corse en compagnie de plein d’enfants et de filles et qui était dans l’impossibilité de suivre cette actu-là, nul n’est parfait. Laure est championne du monde de 400 m, dans l’eau.

Mondo con (ou sans ?)

Londres et les attentats. Tous ces pauvres détritus humains à la cervelle pas finie qui se font donc exploser au nom de Dieu en espérant que leurs morceaux se recolleront vite fait juste avant de franchir le seuil de leur paradis de cons – les plus cons du monde, à n’en pas douter.

Les catastrophes naturelles, en regard des simplement humaines.

Le monde est fantastique.

Quant à moi…

Et moi dans tout ça, qui fais partie du monde, j’ai bien du mal à écrire. Les bouquins ça ne vient pas si facilement, au fait. De moins en moins. De moins en moins de moins.

Je ne voudrais pas le crier trop fort, mais je crois que le soleil perce.

Par ailleurs

Par ailleurs je recherche le dvd de Phantasm, VO sous-titrée en french, un film de Don Coscarelli, (1979). Pas le 2 ni le 3 ni le 4, le premier.

Par ailleurs aussi je suis en Louisiane et sur les mers. Ce qui n’est pas peu dire. Bien sûr : en pensées, bien évidemment, en pensées. Ce qui n’est pas peu dire quand même.

Et je me demande ce que je vais bien manger ce midi.

Il faudrait que je coupe du bois pour l’hiver. Parce que nous y serons bientôt, ne rigolez pas. Septembre dans pas si longtemps, et ça va recommencer. Ça va continuer.

Du riz, tiens, pourquoi pas. Il en reste d’hier.

Hasta luego

Samedi 12 mars 2005

  Méchamment dimanche

Samedi 12 février 2005

Pluie en février, quatorze en juillet – c’est un vieux dicton. On peut donc être sûr d’avoir un sacré quatorze juillet, parce qu’aujourd’hui c’est pluie, pluie et pluie. Et aussi vent.

Par ailleurs, le pape dont on nous dit qu’il est en bonne santé, on nous prend vraiment pour des nouilles, est sorti de l’hosto. Quant au prince Charles, il va se marier avec Amélie Mauresmo vieille. C’est l’actu du moment. Je me demande si ça valait vraiment le coup que je sorte d’hibernation pour ça. Je n’en suis pas certain.

Autres nouvelles: les chats de la maison sont fous et sautent partout et font même tomber des tableaux, style le chat de Gaston dessiné par Franquin, avec la gomme qui rebondit, un chef d’oeuvre… Mon épouse a contracté la maladie de Lym, et moi j’attends les résultats de mon analyse sanguine, sinon ça va. Quoi encore?

Encore

Quand j’y repense, le pape… Dans quelle autre profession on accepterait qu’un individu à ce point sarpé et déglingué de partout exerce encore une activité? Une autre activité que celle d’allongé ou, à la rigueur, assis sur un banc au soleil?

Dans aucune. Même pas homme politique. Pas au point là. Pas à un tel degré de blettitude — même les hommes politiques, passés un certain stade, on les cache. Vous ne m’empêcherez pas de me dire que c’est lamentable et désespérant. Moins pour lui (les betteraves ne se font pas de tracas) que pour les millions de gens qui pleurent et prient pour sa guérison et qu’il se remette (où et de quoi?) et soit en un mot immortel. Pauvre planète.

Mardi 8 mars 2005

Du coup ça m’a fichu un choc de quasi un mois… Je suis peu de chose.

Un mois. Un mois rempli de jours et de nuits pendant lesquels il s’est passé plein de trucs et d’événements et de non-événements, forcément, ici et ailleurs, partout. A y songer c’est même fatiguant. Je suis facilement fatigué en ce moment, parce que c’est comme ça. Bon allez je le dis: y a pas que mon épouse. Moi aussi: je l’ai. Et me voilà donc sous antibiotiques et ça me fatigue. Sous antibiotiques à cause des tiques, non pas des tiques des antibio, mais des tiques-tiques, des bêtes immondes, les pauvres, qui piquent.

Moi les tiques je suis carrément leur dada. Je me fais piquer en moyenne une cinquantaine de fois par saison, par année, du printemps à l’automne, en ce moment ça va, par -20° les tiques sont couillonnés et se terrent, s’enneigent, je ne sais pas. Oui, au fait, qu’est-ce qu’elle deviennent ces saloperies en hiver? Bon, sinon donc je suis un vrai régal pour ces bestioles et en avant que je te pompe. Jusque là c’est juste désagréable. Mais il se trouve que certaines de ces mauvaises, en plus d’être simplement moches et pas sympa, sont infectées. Et transmettent une infection donc qui se traduit par ce qu’on appelle, re-donc, la Maladie de Lym.

Je trouve pas ça terrible comme nom. Sans doute celui du premier reconnu qui a ramassé cette cochonnerie. Or donc je l’ai. La Maladie de Lym. Et ce qui veut dire antibiotiques, c’est la seule solution. Et les antibio, ça fout en l’air. Voilà pourquoi je suis fatigué. Ma vie est passionnante.

Hiver

L’hiver coule. Et gèle. J’adoooore ça. Le seul vrai inconvénient c’est que ça bouffe salement, côté chaudière. En bois. Mais bon, c’est bien quand même.

Je suis même allé faire de la raquette, dimanche, dans la forêt, avec mon fils. De la belle et bonne raquette, en bois et babiche, achetées au Québec, les raquettes, à un artisan de là-bas, via le net. Même pas cher, en plus – moins que les mochetés en plastique que vous trouvez dans les magasins. Eh bien, c’était bien agréable.

Événement (sans déconner)Par ailleurs… par ailleurs donc, et enfin, et surtout:

Aux Éditions Héloïse d’Ormesson sort à la fin de ce mois, un roman intitulé Méchamment dimanche, et c’est un roman que j’aime bien. Que j’aime même beaucoup. Alors voilà.Et en plus c’est un bel objet.
Et en plus c‘est moi qui l’ai écrit.
Je me joins à moi pour lui souhaiter belle route.

Mercredi 9 mars 2005

Vous savez quoi? Il neige.

Aujourd’hui je vais faire un peu de peinture. Pas en bâtiment ni en bricolage, en peinture à l’huile, toile, térébenthine et huile de lin. Ça m’a reprit – ça faisait longtemps que ça me re-chatouillait. Il se peut donc que ce soit reparti…

Et aussi peut-être une balade en raquettes. S’il ne pleut pas. Parce que ça s’est méchamment radoucit.

Sur la scène de l’Actu

Forence Aubenas est toujours détenue par les pirates, Didier Julia dont le spectre fait des claquettes s’est fait gronder par son président de groupe, Gaymard est dans les cartons, les lycéens lycéent dans la rue pour faire comme les grands et trouver une occase de s’envoyer des sms trop délire, et ce mercredi matin le pape, dans le rôle de la figurine météo-chrétienne à la fenêtre du baromètre est toujours vivant.

J’attends le facteur.

A je ne sais pas quand.

Lundi 20 septembre 2004

 Septembre, le retour !

Oui, je sais…
Bon.

Quoi dire? Comment le dire? Par exemple:  » Tudieu! c’est fou comme le temps passe !!! Il n’y a pas trois secondes c’était aujourd’hui et nous voilà déjà presque demain ! « 
En gros c’est (dramatiquement) ça.

Or donc des mois que nous n’avons pratiquement pas vus sont passés à une allure folle. Mais comment ce fait-ce? Certain jour le ciel fut printanier et limpide, d’autres non. A un moment Douste fournissant un grand effort prit un air inspiré pour nous assurer que nous n’avions pas à nous tracasser avec la canicule: il veillait, il avait pris des mesures. La preuve est faite que si la médiocrité s’arrange de la politique ce n’est pas la même chose avec la météo et ses prévisions. L’été comme nous le savons fut pourri, les vieillards qui risquaient l’assèchement moisirent, et un certain nombre pourront probablement repasser l’oral en automne et obtenir la noyade de rattrapage dans quelque inondation, Douste eut l’air (un temps) un peu plus niais que d’ordinaire, tout va bien.

Mais c’est vrai que l’été fut diablement pourri, le pourri. Même moi j’en avais marre. Je dis  » même moi  » parce que d’ordinaire la pluie ne me fait pas peur, j’aurais presque tendance à aimer. Mais alors là merci. Le mois d’août bonjour. Bref.

Quelques mois d’existence ordinaire avec des souvenirs en plus

Qu’ai-je fait de mon existence durant ces temps écoulés trop vite? Je l’ai occupée à un million de choses.

J’ai terminé un livre, déjà. On dit  » terminé  » et ça parait facile. Mais n’oublions pas que pour terminer une chose il faut l’avoir commencée et ensuite accomplie. Ben oui. Et ça c’est long, ça prend du temps et des suées. Donc, au bout du compte, j’ai terminé. J’en avais parlé, déjà. J’y avais fait allusion. Méchamment dimanche, ça s’appelle. Eh bien c’est fait donc. Après  » C’est ainsi que les hommes vivent « , je me demandais comment allaient fonctionner mes neurones et synapses et mes doigts sur le clavier. Je me disais:  » Allez, pas une petite histoire, mais pas une trop mastoque non plus.  » (ça s’écrit bien comme ça , mastoque?…) Résultat: dans les 700 000 signes et 400 et quelques pages. Ça se passe dans ce village où j’ai grandi, où maintenant je mûris, ha ha ha, et pendant l’été 1957. Voilà. Et, ma foi, je crois que j’aime bien. Ce n’est pas loin du tout de ce que je voulais faire. Ça devrait paraître en 2005 et je dirai chez quel éditeur dans pas longtemps, quand la chose sera officielle. Comme on dit. Si tant est que ça intéresse quelqu’un.

Par après, je me suis lancé à l’abordage de quatre tonnes de documentation et livres divers concernant les Caraïbes, les bateaux, le 18eme siècle, les pirates et les flibustiers et la marine. Et ça en fait, des choses à se mettre sous la dent! Sous l’œil plus exactement.

Qu’ai-je fait d’autre?

A quoi ressemblèrent ces mille et cents occupations évoquées plus haut en excuse de mon silence ?

J’ai décapé un buffet (le buffet de ma grand-mère, qu’elle fit faire en 1903) et ça n’a pas été de la tarte. Décaper un meuble, me disait un ami, est une occupation très conne, en soi. Sans doute que peut-être. Mais néanmoins utile. Chiante et pénible certes, mais utile. Ça m’a pris quelques mois, à raison de plusieurs heures par matin. le résultat est là. Non mais.

Du coup je me suis moins promené selon mon habitude prise, et maintenant ça va être la chasse, rebelote, et les forêts envahies par les gros cons, leurs chiens et leurs fusils, et il va falloir faire gaffe où on met les pieds. Qu’il vaut mieux avoir fermes, pour attendre l’irruption des chasseurs après que vous ayez sifflé pour rappeler leurs chiens que vous avez entendu chasser pas loin… Ha la la.

Nouvel ami

J’ai un nouvel ami. Du coup Cosette aussi.

Suite des occupations

J’ai bricolé plein pot. Fait des meubles, carrément. Aménagé une cave. Posé du faux plafond dans mon bureau, ainsi que du parquet flottant, tout ça sans déménager les meubles que contenait la pièce, me suis niqué le dos une fois de plus en soulevant le bureau (l’objet) pour poser ce parquet. J’ai réparé une fuite qui coulait au dessus de l’entrée sous le toit de la véranda. Arraché le shingle, reposé le shingle. J’ai eu envie d’étrangler plusieurs fois l’artisan qui m’a salopé ce  » travail  » de couverture – et je ne vais pas entrer dans le détail parce que là, alors là, ça va encore m’énerver. je suppose à cette heure que la fuite est vaincue, mais… J’ai déménagé un nid de guêpes qui s’était installé dans le caisson de l’avant-toit (où je devait me glisser pour aller voir à quoi ressemblait la fuite dans le toit, vous suivez?) J’ai encore fait un autre meuble avec un fond et un dessus d’armoire. Et puis j’ai récupéré des éléments étranges et je dois les utiliser pour aménager une bibliothèque. Ouf.
Ce genre de choses.

En début de juillet, j’ai reçu un gros tas de livres, sélectionnés pour le prix France Bleu et la ville de Nancy, pour Le Livre sur la Place à Nancy. En tant qu’ancien lauréat, il parait que je faisais automatiquement partie du jury. Je ne le savais pas. Il parait aussi que si, je le savais. Donc, je n’ai pas eu le temps de lire ces livres et donc je n’ai pas voté, et donc enfin je ne suis pas allé au Livre sur la Place, c’était hier, où personne ne m’y avait invité, de toutes façons.

Et puis

J’ai travaillé avec Dylan sur une BD pour PIF Gadget. Écrit le scénar. Il en est aux couleurs.

J’ai fait plusieurs choses pour lesquelles j’attends toujours d’être payé, je vous dit tout, c’est pas que ça représente un gros effort d’attendre mais ça use, c’est tuant.

Rentrée

J’ai vu avec effroi arriver la rentrée littéraire et jusqu’à maintenait je suis arrivé à en éviter soigneusement les échos. Mais pas assez habile pour éviter Moix et Angot, et ça m’a affligé.

Chronique nique nique

Figurez-vous que je chronique. Je chronique des romans noirs et des polars (et d’autres aussi, des fois) pour le Républicain Lorrain. J’ai pris le parti de consacrer le maximum de cette énergie aux livres que j’aime. Ça donne ça:

Tropique de la nuit, de Michael Gruber – Presses de la Cité

Et encore ça:

Berceuse, de Chuck Palahniuk – Gallimard la Noire

C’est le dimanche dans les colonnes du magazine dudit Républicain.

Rentrées (suite)

Tout le monde rentre, et notamment à la télé.

Je suis un regardeur de télé moyen. Très moyen, mais moyen quand même. Je sens que je vais le devenir de moins en moins , moyen. Je regarde, à la télévision les news et les films. Les émissions d’actu et de divertissement auraient plutôt tendance depuis quelques temps à me désoler plus qu’autre chose. Le principe Ardisson me gonfle absolument, Faugiel idem – il faut croire peut-être que cela vient d’abord et surtout de leurs invités, certes (mais aussi de leurs tics et de leur suffisance), dont la camelote qu’ils viennent vendre ne m’intéresse pas. J’avais cru un moment que Stéphane Bern à Canal allait bien s’en tirer et renouer un brin avec ce grand plaisir que nous avions à suivre cette tranche horaire sur la chaîne cryptée, au bon temps de Nulle Part Ailleurs, et puis las… plus niais et extraordinairement bête me semble difficile à atteindre. Ruquié et son gang sur A2 , m’horripilent… Suis-je normal?

La rentrée donc, en gros on prend les mêmes et on recommence. Changement: il y avait une très bonne émission sur A2 consacrée au cinéma et présentée par Michel Field. Changement. Plus de Field, à sa place l’insupportable Daniela Lumbroso.

Finalement, c’est chouette. je vais pouvoir lire davantage, ou faire mille autres choses, et j’irai chercher ces infos dans les journaux. Mais la question demeure, que je me pose avec angoisse: la télé deviendrait-elle vraiment de plus en plus insignifiante et inintéressante?

Rentrée émission de Durand Guillaume, soi-disant culture et littéraire: invités tête d’affiche, Angot et Depardieu le Papa… Ça donne le ton.

Je crois que je vais aller me balader un peu, prendre l’air avant la pluie.

Bob Hart

Quand j’étais petit, je voulais faire de la BD. Donc j’en ai fait. J’ai créé un personnage qui s’appelait Bob Hart, jeu de mots subtil s’il en est, et j’ai écrit et dessiné plusieurs histoires mettant le bougre en scène. Elles ne furent jamais publiées. J’ai utilisé par la suite leur scénar pour écrire des romans. Ci-dessous par exemple la première page de La Poussière de la Piste.
Une de ces histoires s’appelait La Guerre du Castor. A cette époque, Claude Auclair, le dessinateur, était un ami. Un personnage étrange qui se disait agent nous avait présentés l’un à l’autre. Ce personnage, l’agent, qui s’appelait Montagne, j’ai oublié son prénom, se proposa un jour de me placer mes bd et notamment cette Guerre du Castor… chez un éditeur danois!!! J’étais naïf au-delà de toute imagination. J’ai confié ces 44 planches à Montagne (Alain?)… qui quelques temps plus tard disparut de la circulation. Mes planches avec lui. On n’imagine pas combien j’aimerais les retrouver… et ce monsieur Montagne aussi… Ou toute information concernant cette histoire. La bouteille à la mer est lancée. Plouf.

La maison de Pipo

Et la maison de Pipo??? me hurlez-vous.

Eh bien la maison de Pipo est terminée, Pipo et son amie l’habitent, voilà, c’est une belle histoire. Je vais aller sans trop tarder me balader de ce côté-là et prendre quelques images. Mais je ne voudrais pas troubler leur sérénité…

Voilà que le vent se lève.

Portez-vous bien.

Hasta luego.

Jeudi 15 avril 2004

Dimanche en février

Dimanche en février (je sais, je sais, nous sommes en avril désormais) *

Encore un putain de dimanche qui passe…

Donc c’est dimanche ainsi que février, un dimanche de février, en somme, avec de la neige qui fond tout doucettement vu que le temps n’est pas à la neige mais quasiment au printemps, tout fout le camp.

Où en est-on? On en est là: à de la neige qui ne tient pas, du froid qui se carapate, des Juppé qui ont la larme à l’œil à la télé, tout barre en couille, on dirait bien, un Sarko qui transforme la France en un roman de SF comme j’en écrivais dans les années 70, ça me troue, ça me désole un peu, en fait ça me navre. Je suis navré. On ne peut pas appeler ça de l’escroquerie, j’imagine, sans risquer de courir des risques. On appelle ça une conscience politique. Comment s’appelle un type qui au nom de son parti, au nom d’une idéologie donc, détourne des fonds, pose des bombes, fait des trucs divers, n’importe quoi, mais pas pour lui, non non non, pas pour ses besoins persos, non non non, au nom de son idéal politique, de ses convictions et pour servir lesdits – comment cela s’appelle-t-il? Je demande. Ça s’appelle en certains cas un terroriste, un activiste, en d’autres cas un escroc, en d’autres cas encore un homme politique de premier ordre, voire un honnête homme remarquable et admirable, que disent ses souteneurs potes tremblant dans leur culotte, bien entendu, que la plaisanterie leur soit retournée. Ça dépend donc des cas. Et s’il se fait piquer ou non. Par qui. Et quand. Et comment. La manière. Mais sur le fond, c’est du kif.

Mais bon. C’est pas pire que la grande java qui s’annonce aux USA, chez les maîtres du monde.

J’ai vu le gars Debouzze l’autre fois à la télé, je ne sais plus dans quelle émission. A une époque le gamin me faisait marrer, vraiment et beaucoup. Avant qu’il ne se construise essentiellement sur des tics et des attendus et qu’il fasse de sa vie racontée en direct son spectacle. Là c’est devenu moyen. Quand je riais, c’était aussi avant qu’il ne loupe pas une occase de proclamer sa foi musulmane au détour de la conversation, d’une déclaration ou d’une expression colorée. Là, excusez, ça commence à me gonflotter. C’est comme le judoka médaillé olympique qui n’en loupe pas une, lui aussi, d’occase. L’Islam m’emmerde profondément, et me navre, encore un truc qui me navre, décidément, et ses porte-parole idem, surtout, bavards et prêcheurs. Mais qu’on se rassure: n’y a pas que l’islam: le judaïsme et sa bifurcation chrétienne désormais papale idem. Et leurs bateleurs navrants. Tous ces gens, mes frères, qui ne peuvent plus faire un pas sans brandir leur carte d’identité religieuse comme une bannière, moins pour s’affirmer et se distinguer qu’écarter qui n’est pas des leurs, donc moi, et le rejeter dans les rangs des pouilleux ennemis, jusqu’à ce que bien entendu et d’aventure je rejoigne pour mon salut leurs rangs. Ça se vit comme ça aussi. J’ai pas envie de les rejoindre, vos rangs. Je ne les trouve pas accueillants, pas généreux, bigoti bigota, désespérants de (j’allais dire connerie) naïveté et d’ignares convictions, vos rangs d’une soldatesque raflant à tours de bras dans toutes les directions, au nom de dieu encore, chacun le vôtre, chacun vos légendes en bandoulières et sa fameuse parole, la parole de dieu qui hurle et vous obstrue les oreilles et vous couillonne et vous déshumanises, sujets, fidèles, soumis, ainsi vous nommez-vous vous-mêmes, la réflexion en berne. L’intelligence en sommeil.
Ouf.

Samedi 13 mars 2004

Avez-vous vu comme le temps passe, amis?

Je viens de relire ci-dessus. Eh bien, bigre! Dites-donc, j’étais en colère, en février, un dimanche. Si ça s’appelle de la colère. C’est sans doute autre chose. De l’énervement, certes, mais aussi pas mal de désappointement, un sentiment de … oui désappointement. J’ai fini d’être navré, me voilà désappointé. Je suis désappointé, tiens, d’autant que c’est une épithète peu couramment utilisée, je trouve. J’en reviens, en somme. A une époque j’y allais, maintenant j’en reviens. On va dire ça comme ça.

Mais je crois que malgré tout il y a de la colère quand même. Quand même un peu.

Bah

Et puis ça continue, depuis février. L’épisode Dieudonné. J’ai vu son spectacle et j’ai vu son skouetch dans l’émission de l’hargneux, qui a tout déclenché… Franchement… Ça aussi ça me navre, me désappointe, me hurlupe le poil, tiens. (Bon, j’admets n’avoir point lu ses soi-disant déclarations diverses dans les journaux). Desproges et Coluche en faisaient des tonnes en plus dans le genre – réécoutez. On ne déclenchait pas une guerre pour autant. Il a fait quoi, Dieudonné? il a tapé sur le fanatisme religieux. Il tape sur la religiosité, toutes confondues. Eh bien c’est absolument la chose à ne pas faire en ces temps. Et moi aussi ça me gonfle (voir plus haut) Les religions, toutes les religions, sont du poison en perfusion, de la dope hard, et leur emploi avant l’âge limite est honteusement pratiqué. A quand bon dieu un concile des athées et des agnostiques? A quand un vrai discours intelligent et compréhensible et édifiant, un vrai enseignement, sur le sujet?

J’ai vu des bêtes

Il y a un bout de temps, je suis tombé nez à nez avec cinq cerfs dans la forêt. Je l’ai raconté à tout le monde et partout. Même ici, tiens. je ne sais pas pourquoi mais je trouve ce genre de rencontre imprévue sacrément plus revigorante et plaisante qu’un dîner de con au ministère de la culture. Tu vois?

Blaireaux

Et puis aussi j’ai des blaireaux dans mon jardin (air connu). Un couple. Monsieur et Madame, je suppose. Je présume. Je les ai vus plusieurs fois. Je leur ai même adressé la parole, à un des deux – qui ne m’a pas répondu et s’est contenté de me regarder avec surprise une seconde avant de poursuivre son chemin. Ils retournent le gazon comme des vraies charrues, à la recherche de leur pitance. Ça, c’est sûr, un jardinier n’apprécierait pas. Mais moi je ne suis pas jardinier. Les blaireaux sont mes potes.

Espagne sous bombes

Attentat en Espagne, donc.

Les terroristes sont des malades mentaux, des obsédés, certainement, des pervers et des débiles qui se cachent et se supportent psychiquement sous des prétextes politiques et idéologiques et religieux – il faut bien des habits décents pour accepter de ne pas se voir dans son horreur nue insupportable. Toutes les motivations idéologiques sont bancales et hypocrites. Prétendre comme le monstre dans sa prison qu’il n’y a pas de victimes innocentes (par exemple) pour justifier une manie criminelle morbide et une jouissance à donner la mort est un symptôme de grave psychopathie, me semble-t-il.
Me semble-t-il.

Sinon, bing : mardi 13 avril 2004

Ça fait un choc. Ce temps qui passe et jamais ne trépasse. Enfin, jamais…
Alors voilà: tandis que du silence coulait à vos oreilles détournées, je recommençais. D’abord je ne savais plus très bien des tas de choses. Je pataugeais. Je me demandais à combien se montera ma retraite de scribouilleur. Et puis j’ai recommencé. C’est reparti… Ça recommence, ça continue, que sais-je?

Bref.

Un roman, un nouveau. Un autre. J’ai bien cru que je ne recommencerais jamais. Le précèdent trop lourd à porter, sans doute. Et puis après… après. Bon, or donc c’est reparti, et ça s’appelle  » Méchamment Dimanche  » et, attention, ça va faire mal… Sans doute pas pour mon éditeur d’aujourd’hui. Parce que… parce que. Pour qui? je ne sais pas encore. Pour le moment je l’écris. Et ça roule cool – une idée imprévue qui m’est tombée dessus. On verra plus tard. N’empêche que c’est du huit à neuf heures par jour, mes gaillards… Pas de la rigolade, hein?Ça ne rîme à rien de dire ça, je le sais, on ne devrait pas. Et puis je l’ai dit. Tant pis. Ça ne regarde personne mais pourtant c’est comme ça.

Quant à Pipo

Le brave Pipo que je néglige depuis qu’il est allé installer sa maison là où elle sera définitivement…

PipoÉtageRez de chaussée
DehorsArrièreBalcon

Ces photos-là datent de… houlà! j’ose même plus y songer. Depuis, il a posé fenêtres et portes. Je vais aller le voir bientôt. Avant, c’était facile, sur le chantier de construction, c’était quasi sous ma fenêtre… Maintenant il est à au moins huit cent mètres à vol d’oiseau. Le bout du monde – et je suis pas un oiseau.

A la fenêtre

Ce soir dans le coin de la fenêtre de la cuisine, à l’extérieur, il y avait une chauve-souris recroquevillée.

Je trouve que c’est très important.

Hasta luego

Dimanche 28 décembre 2003

  L’an nouveau

Vous avez vu la date ? (Sur le ton de: « C’est à cette heure-ci que tu rentres ? » )

Oui, j’ai vu la date. J’en suis pas plus fier que ça. Mais c’est ainsi que les hommes vivent, il faut croire… C’est ainsi que les dates passent.

L’an nouveau

Bon, alors c’est bientôt l’an nouveau. Et tels que je vous connais vous allez fêter ça. Des tas de gens vont fêter ça, vous n’êtes pas les seuls. Même moi, je me demande si je vais y échapper, pris dans les engrenages de l’événement. Et puis je n’ai pas non plus envie de fuir. L’année dernière à cette époque il y avait des amis à la maison, c’était bien.

Fêter l’an nouveau… A mon avis c’est un prétexte, pas mieux, parce que j’ai beau me creuser la tête je ne vois franchement pas comment ni pourquoi on peut être content d’avoir une année nouvelle à supporter, le poids des ans, etc., une année de plus sur le chemin vers le bout du chemin, tout ça…

Et il faudrait être content, en plus. Je m’interroge.

Ne me faites pas croire ça. C’est comme les anniversaires. Oh chouette, c’est mon anniversaire! D’accord, pour les cadeaux, d’accord. Mais quand même pas, là encore et là aussi, pour une année de plus ?!? Quand même! Ou alors, oui, okay, quand on n’en a pas beaucoup dans les pattes, des années, et qu’on est encore assez con pour croire que c’est bien d’en ramasser davantage afin de, comment dire, être admis parmi les grands et dans la vie active. Mais sinon?

En bref

Enfin bref. Bonne année, donc. Une de plus. Je vous souhaite d’aller jusqu’au bout sans problèmes, sans hémorroïdes infernales, ce genre de rigolades. Quoi d’autre ? Que souhaiter d’autre ?

Eh bien moi je suis pour la paix dans le monde

La paix dans le monde? Il n’y a que le Pape, sasainteté, l’idole de Stéphane Bern, assez con et malin pour encore faire son beurre avec ce genre de niaiserie. Sasainteté en vrac. SS Jeannot. La paix dans le monde ? Mais quelle connerie, mes enfants ! Vous l’avez vu, le monde ? Vous y avez jeté un oeil, jeunes gens, autrement qu’en sms ? Le monde et ses millions de chrétiens et ses millions de musulmans et ses millions de juifs, tous unis pour une fois dans la couillonnerie, qui ne souhaitent qu’une chose: que le monde soit en paix au nom de leur dieu en prime time ? Et dans leur langue et selon leur formule évidemment pour être aux premiers rangs quand on ouvrira les portes de la foire. Vous l’avez vu le monde avec ses capitaines Bush et Charonne et Chirac, et Blair, et Poutine et Tutti et Quanti ? Et leurs cortèges de porteurs de bannières, sous-fifres de tout gabarit, et Cie, mes frères et sœurs en l’espèce, espèces braillantes et trébuchantes, leurs vociférations de veaux sous les voiles et les foulards et les calottes diverses. Malditos. Le monde, des fois, on a juste envie de ne pas en faire partie. En tous cas je.

Je vous souhaite de ne pas faire partie du monde. Sincèrement.

Moi le premier, tiens, je vais me gêner.

Météo

Ceci dit il pleut.

Téloche quand tu nous tiens

Ceci dit, aussi, combien de fois ouvrons-nous la télé pour ne pas entendre dire, par miracle, une ineptie ? Combien? Comme j’en avais un peu marre, je l’ai donc éteinte. Je l’allume pour m’écrouler devant et m’assoupir, de temps en temps. Ça marche. Par exemple devant France 2, vers 13 h. Je suis réveillé par le générique de Derrik juste à temps pour m’enfuir.

News

Il s’est passé un certain nombre de choses, depuis quelques mois, dans le monde. A la vérité il s’en passe un fameux paquet chaque jour, heureusement que nous n’en savons rien. Le drame c’est que nous en apprenons d’autres, dont on se passerait bien de connaître l’existence. Dont on se passerait bien aussi qu’elle existent mais c’est un autre problème.

La maison de Pipo

Et parmi tous ces événements, La Maison de Pipo !!!

Que j’ai abandonné un peu, je l’avoue, ayant eu d’autres chats à fouetter, ce qui est une très vilaine expression, nous allons donc dire d’autres occupations. Alors voilà. Cela étant, Pipo ne m’a pas attendu. Il a continué son travail, jour après jour et même de nuit et par tous les temps. Soleil et pluie.

Il est arrivé comme il l’avait quasiment prévu au faîte de la maison, un beau jour. Je n’ai pas assisté à l’événement, j’étais, à ce moment, en train de faire le malin ailleurs, je ne sais où, quelque chose dans ce goût-là.

Heureusement Kik était là, lui. C’était en novembre.

A la suite de quoi, il a fallu bien entendu qu’il la démonte, Pipo, sa maison. Eh bien oui. Pour pouvoir la remonter là où elle doit demeurer à jamais. Alors il a tout désossé…

…et un beau matin il n’est plus resté que Kik, à l’endroit du chantier débuté en mai, jouant au ballon pour tromper son ennui…

Kik joue au ballon, des journées entières. Sylvain dit que c’est pour faire son malin. Moi je le soupçonne (Kik) d’aimer ça, tout simplement. Je l’ai vu plus d’une fois demander son ballon et entamer une partie, quand je descend jusque-là pour donner à manger aux poules – et à mon coq (Brimbelle, vous vous souvenez ?)

Donc une fois démontée, la maison, en pièces détachées, il a bien fallu la remonter, là-bas, dans la vallée d’en face. Je ne la vois plus. Depuis chez moi je vois la grue. Elle me manque un peu. Il y a quelques jours que je ne suis pas allé par là-bas, mais je suppose qu’elle ne doit pas être loin d’être couverte. Un vrai toit. A l’abri de la neige.

La dernière fois que je suis passé par-là (quelques semaines), elle était comme ça:

Sans doute vers la fin de l’année, j’irai dire un salut, prendre quelques clichés. Histoire de « souhaiter la bonne année ». Mais je ne tiens pas trop à l’embêter non plus avec mes bavardages, Pipo. C’est jamais très marrant les curieux qui débarquent et qui se mettent à jacasser, quand vous savez qu’il vous reste tout ça à faire et que la nuit va tomber bientôt. Bon.

A part ça

Sinon moi, quoi ? J’ai des idées qui flottent. Il va bien falloir que je me remette à écrire. A écrire un livre. Et d’autres choses aussi, sans aucun doute, moins agréables, sans aucun doute aussi, pour mettre des épinards dans la gamelle et un peu de beurre avec. Je sais pas trop.

Courriers

Des gens qui lisent « C’est ainsi…« , qui l’ont lu, m’ont écrit et m’écrivent des choses admirables. Je suis un peu sous le choc encore de tout ça, je crois.

Atmosphère, atmosphère

Je suis aussi un peu encore fatigué, je crois aussi. Pas fatigué physiquement. Fatigué. Je sais pas. C’est la fin de l’année. Ça me fait toujours ça. Le blues des guirlandes, et flocons scintillants. La pire période c’est après, juste après, dans cette espèce de boue piétinée qui vous fait déraper jusqu’à la galette des rois.

Après le blues le bleu

Après, ça ira vraiment mieux. Les poules se remettront à pondre et Pipo aura fermé sa maison et moi il faut que je songe sérieusement à refaire ma cheminée (une cheminée à l’âtre) ainsi qu’un bout de mon toit qui fuit au dessus de la porte d’entrée. Et puis trois ou quatre autres bricoles.

Hasta luego.

Mardi 21 octobre 2003

A quoi reconnaît-on l’automne ?

Mercredi 8 octobre 2003

Mercredi et octobre, c’est choucroute. Je veux dire: faire la choucroute. C’est la saison, le décor est mis en place, la lumière qui descend, la fraîcheur de l’air, tout. Les feuilles qui jaunissent, le vent qui tourne dans les arbres et hulule dans la cheminée. Ce n’est pas une image: j’ai les arbres et la cheminée, je sais ce que ça donne et de quoi je parle.

Donc c’est l’automne, en quelque sorte.

J’ai trouvé un crâne de blaireau dans la forêt. J’aime bien les blaireaux, les vrais. Je ne sais pas pourquoi on a fait du nom de cette brave bête une insulte pour humain. Il y en a un ici, autour de la maison, je l’ai vu. Au moins un. Un couple sans doute, mais je n’en ai vu qu’un. Ça fait un paquet d’années. Je ne sais pas si c’est le même, depuis le temps ça m’étonnerait. C’est un coin à blaireaux, on dirait. Donc.

Il est 18h30, le soir s’installe dans le gris et j’entends vrombir la tronçonneuse de Pipo, en bas, dans sa maison. Ces derniers jours il pleuvait et c’était pour lui moins drôle que sous le grand soleil, plus dangereux aussi. Le 28 septembre, la maison en était là:

Le sous-sol en dur est prêt. Ne reste qu’à couler un béton sur le périmètre de l’assise, si j’ai bien compris, et ce sera samedi. A la suite de quoi, la maison sur le chantier une fois terminée, elle sera démontée et remontée sur son sous-sol – il me semble que je l’ai déjà dit.

Tiens, au fait, il était question que je refasse un tour dans la grue, pour des photos aériennes. On a oublié. On dit des choses, et puis…

Belle époque

Un ami m’a communiqué le texte ci-dessous. Vous n’avez pas vu ce qu’il raconte à la télé.

Où sont passés le Moyen Age? les arènes? la St-Barthélémy? la prise de la Bastille? Le spectacle de la vie est redescendu dans la rue, tandis qu’aux premières loges, hors de portée des éclaboussures, le champagne seul est frappé.

Quatre chemins

Je suis en ce moment par les chemins. A droite et à gauche, ici et là, monts et vaux. Parmi les dernières escapades, le FIG de St-Dié-des-Vosges. Affluence. Un tas de gens m’ont dit des choses gentilles et touchantes à propos de C’est ainsi que les Hommes vivent. Il y avait ceux qui l’ont lu et ceux qui avaient envie de le lire. Ces moments de quelques mots sont toujours des beaux moments.

15/10/03 – Je reviens du Festival de cinoche En route pour le Monde de La Roche-sur-Yon. Là aussi moments fort agréables. Ai notamment retrouvé Gérard Krawczyk, que je n’avais pas vu depuis lurette belle. J’aime bien beaucoup cet individu – que nous pouvons apercevoir ici, soutenant avec désinvolture le plafond du restau de l’hôtel avec son joli crâne.

Un autre que j’aime bien beaucoup c’est Philippe Muyl, réalisateur lui aussi de son état (Tout doit disparaîtreLa Vache et le PrésidentLe Papillon), ici, stoïque dans le bruit et la musique d’une soirée de clôture que les organisateurs avaient décidée dan les haras de la ville.

Je me demande toujours si les chevaux ont apprécié la musique de footballeurs qui s’est déchaînée tout à coup sans crier gare et nous a (quelques-uns) éjectés. Tandis qu’alors et pendant ce temps, Pipo lui ne danse pas, et sa maison s’élève vers le ciel.

En marche pour Vincennes

Demain me voilà reparti pour une signature à Vincennes à la Librairie 1000 Pages qui est la plus chouette librairie du monde.

Quant au livre (celui que vous savez), nous voilà délivrés, lui et moi, d’un stress: il n’aura aucun des prix de cette rentrée, et j’en suis désolé pour ceux qui m’avaient prédit qu’il les aurait tous… (il y en eut, parmi tout ce que j’ai pu entendre). Il vient (le livre) d’être éjecté de la liste du Prix de l’Académie Française, où il figurait. La majorité des jurés, me dit-on, vieillards au souffle difficultueux, en ont manqué pour s’attaquer à l’objet, et ne l’ont pas lu parce que trop gros (sic). Quant aux autres jurés des autres Prix, vieillards ou pas, ils ne l’ont pas davantage lu parce que (again) trop gros (re-sic). Ces mêmes, sans doute, s’ils étaient éditeurs, ne l’eussent pas davantage et pour les mêmes raisons édité. I presume. Sur ce simple argument, Proust et quelques autres, auteurs notamment de Autant en emporte le ventLes Trois MousquetairesGuerre et Paix, et un bon paquet, ont rudement eu chaud aux fesses de naître avant l’heure…

Le Goncourt (par exemple) est bien parti pour se discréditer définitivement, avec la honte et le ridicule en prime, si vous voulez mon avis.

C’est pas tout ça mais si on passait à autre chose? Allez, hop!

Hasta luego.

PS: 20/10/03 – Vous voulez savoir quoi? C’est ainsi que les hommes vivent s’est vu décerner le Prix Erckmann-Chatrian 2003. Vous voulez savoir quoi? J’en suis très content pour lui. Youpi!

Samedi 20 septembre 2003

  A part ça et encore

Vendredi 8 août 2003

Demain, c’est samedi.
Température: 48° au soleil cet aprem’ devant la maison. Bon. Plus que 40 cm d’eau dans le puits, au bas mot. Ha ha! Nous avons donc branché les tuyaux sur l’eau communale. Voilà. Première fois depuis l’installation de ladite.

Lundi 18 août 2003

Le plus marrant, c’est que le niveau d’eau dans le puits n’a pas baissé. Je ne sais pas si c’est marrant, d’ailleurs, mais c’est en tous cas comme ça. Mystère.  » Avant « , il ne se passait pas un été sans que nous fussions à sec. Depuis, voilà. Et pour un sacré été, c’est un sacré été, celui-là. J’ai relevé jusqu’à 53° en plein soleil (alors que la météo nous annonçait les larmes aux yeux des 40.) Ah dîtes-donc.
Sinon, mon dos, ça va. Que le monde soit rassuré.

Donc l’été. La chaleur, tout ça. Pas de feux de forêts, pas d’orages catastrophiques. Pas de torrents de boue. L’été. J’ai écrit – ce travail sur Sapiens pour la TV. Il y a quelques jours, visite de Jacques Malaterre, le réalisateur. Super travail, en phase. Du vrai bonheur. Que n’est-il pas passé avant – ça m’aurait économisé des angoisses. Donc, il n’y a plus qu’à écrire (!!!) ce scénar, ce à quoi je vais m’atteler désorendroit. Et en essayant de ne penser qu’à ça.
Hier et aujourd’hui, des nuages passent. Variations de couleurs et d’atmosphère absolument fantastiques.

Dylan est à la maison pour ce temps des vacances, sauf qu’il travaille d’arrache-pied (arrache-pied? l’expression est curieuse) à une expo qu’il prépare, je ne vous en dis pas plus. Par contre, il se passe des choses étranges sur son site… L’été est quelquefois bien mystérieux… *)
Et vous, vous êtes en vacances?
C’est pas encore fini? Vous êtes allés vous faire suer où? Mais je suis peut-être indiscret…

Dimanche 14 septembre 2003

Oui je sais. Depuis le 18 août il s’est passé du temps. Quasiment un mois, au bas mot. Et vous êtes encore là! C’est à peine croyable.

Alors que dire?
Que la canicule c’est fini. Foutredieu, on en a parlé, de la canicule! Ça en a fait des papiers dans les journaux et des émissions de radio et de télé. Des tas de vieilles personnes sont mortes, donc. Un certain nombre d’entre elles seraient mortes de toutes façon, ça leur pendait au nez, ça nous pend à tous, on a les nez pour ça. Mais là beaucoup, à cause de la canicule. Alors du coup on a dit que c’était la faute du gouvernement. J’ai a priori de la sympathie pour les hommes et femmes dits de gauche. Et pas beaucoup à l’autre priori pour le gouvernement. Ce serait même de ma famille, les gens de gauche, des frères et sœurs, des cousins, germains et autres, c’est selon. Mais là, quand même, les gars…

Que dire encore?
Qu’il y a deux jours, le 11 septembre, c’était le 11 septembre. Anniversaire d’une ignominie. Mais là encore… J’ai beaucoup entendu dire que c’était l’ignominie du siècle. A cause de son côté spectaculaire, sans doute. Parce que dans le genre ignominie, le camp des victimes de ce coup-là a quand même un joli score de par le monde. Sans les costumes et les paillettes et dans un tout autre genre de mise en scène. Encore une fois, l’horreur dont on parle ici, forcément, c’est le spectaculaire. Pour le coup. Alors qu’on fait beaucoup plus d’entrées dans les petites salles dispersées sur la planète et qui jouent les textes du même auteur. Entre nous, ce 11 septembre et son anniversaire commencent à me gonfler, pour parler cru, et je me dis qu’il faudrait peut-être arrêter de vouloir faire croire que les innocents dans les tours du Center méritent plus de larmes et de nœuds dans la gorge que les innocents des rez-de-chaussée du reste du monde balayés quotidiennement par d’autres horreurs au nom d’une morale un tantinet abjecte et arrogante dressée dans les étoiles de sa bannière à la droite de dieu.
Il y aura toujours des hyènes pour se baffrer de ce spectaculaire-là, et en vomir quelques hoquets. En l’occurrence la hyène est immédiatement identifiable à la pauvre misère de sa régurgitation. Et des cohortes de malheureux petits busards pour se repaître des vomissures des hyènes, comme à un cocktail.

Que dire enfin?
Que c’est l’automne bientôt. Ça se sent. Un petit quelque chose qui ne trompe pas dans le vent. Dans la qualité de la lumière. Dans les libellules. Des feuilles mortes se faufilent dans la maison, les chats attrapent des loirs qu’ils dévorent à demi, ou dont ils ne laissent que la queue. Le ciel est d’un bleu délavé, et la bise en emporte un peu d’épaisseur à chaque haleinée. Les matins sont frais, les soirs aussi, il semblerait que la froidure de la nuit met des larmes aux étoiles.
Si ça vient juste, ce sera bientôt Noël.

A part ça
Tout le boulot fait avec le réalisateur de Sapiens, dont nous étions si contents lui comme moi, est à refaire. Ou presque. Ou en grande partie. Je me demande si je suis bien fait pour travailler pour le documentaire télévisé. Du coup non seulement je n’ai pas mis à profit durant l’été mon programme de fainéantise, comme prévu, mais j’en sors un rien plus crevé que prévu, aussi. Et en retard pour des tas de choses, notamment l’écriture du tome 3 de la BD H.A.N.D.

Et encore
C’est donc comme on dit la rentrée littéraire. Et me voilà dedans. Les médias sont unanimes: C’est ainsi que les hommes vivent est le plus gros roman de la rentrée… Par bonheur, ceux qui s’intéressent de plus près à l’objet, ceux qui l’ont lu, disent aussi d’autre choses, et des choses sacrément plus intéressantes et gratifiantes et revigorantes, excusez du peu.
Je ne vais pas m’étaler longtemps, taraudé par une sorte de superstition sans doute, et pour ne pas enrayer le processus, mais il semble que les lecteurs aiment beaucoup. On me le dit et on me l’écrit de bien belle façon.
Promo donc. Puisqu’on appelle ça comme ça – qui consiste à tenter de dire des choses intelligentes en quelque minutes, quelques phrases, au sujet d’un roman qu’on a mis par ailleurs vingt ans et plus à apprivoiser. Ainsi que bonnement deux à écrire.
De très bons papiers sont parus ici et là, dans l‘ObsLe Journal du Dimanchel’Est Républicain24hLe SoirLe ParisienLe Figaro LittéraireFrance Soir, et nous attendons incessamment sous peu L’ExpressLireLibérationLe MondeTélérama, etc.
C’est rassurant. Pour traverser la jungle.

Mémoire qui flanche
Je voulais dire un truc il y a deux minutes et je ne me souviens plus

Autres bouquins
Puis-je vous signaler chez Nestiveqnen, Trois pépins du fruit des morts, de Mélanie Fazi? Rien que pour le titre, déjà…

Cinoche
Sinon je suis allé voir Les Pirates des Caraïbes, au cinoche. Eh bien c’est du cinoche et c’est très chouette. Un régal.

DVD
Gangs of New-York de Scorsese. Sans discussion.

La maison de Pipo
Il avance, il avance. Je ne l’ai pas entendu pendant quelques temps – quand il était occupé à maçonner la partie sous-sol, ailleurs, dans la vallée d’en face. Silence. Et puis hop, un matin, la tronçonneuse. Il était revenu.

Il sera à mon avis dans les délais.

Sur ce je vous salue et m’en vais de ce pas vers de nouvelles aventures. Il se peut que je vous en tienne au courant, de temps en temps.

Hasta luego.

*) Et vous pouvez toujours y aller aujourd’hui, ça a pris des proportions…

PS: mercredi 17 septembre 2003
Dernières news: Voilà que c’est l’été indien. La vieillesse va encore morfler. Qu’est-ce qu’il attend, le Raffarin de Notre-Dame, pour prendre des mesures de fraîcheur dés aujourd’hui? Et Sarkozator pour édicter une loi contre le soleil assassin? Cette fois il se pourrait que dans pas longtemps nous ayons la preuve incontestable que ces deux grandes gueules ne sont que des imposteurs.

Lundi 19 mai 2003

  Chauve-souris

11/6/03
C’est à cette heure que la journée est acceptable. La nuit tombe, se glisse. Une chauve-souris est entrée par la fenêtre ouverte et a traversé mon bureau comme une bombe. C’est à dire, plus exactement, comme une chauve-souris. A cette heure-ci ainsi que le matin, avant le grand lever du soleil, la journée est également acceptable. Ensuite, ça cogne. Ça vous plombe les veines. Ça vous glue. Ça vous fait rêver de lait fraise tout droit sorti du frigorateur, de menthe à l’eau, de demi-panaché. Si de J.B. bien tassé, c’est que vous êtes atteint profond. Bon Dieu qu’il fait chaud. Elle est entrée par la fenêtre et s’est engouffrée par la porte, également ouverte, dans le couloir. La chauve-souris. Où est-elle passée? Quelque part dans la maison. Je vais voir. Je reviens. Attendez-moi.

Le retour
Eh bien je ne l’ai pas trouvée. Sais pas ce qu’elle est devenue. Disparute. Évaporée. La chauve-souris s’est envolée.

Je reviens ce
mercredi 18 juin 2003,
jour de l’appel. Petit déjà il y avait toujours un plaisantin pour me demander à un moment de la journée si j’avais pris ma pelle. Ainsi se met-on à trouver la vie plaisante…
Bon, alors bon.

Choses
Des choses se sont passées, que j’eusse dû tenir à jour, ce que je n’ai point fait. Et maintenant je regrette de ne l’avoir pas. Parce que forcément j’en ai oublié. Oubliées. Des choses parmi les choses.
Des choses qui se mettent en place autour du livre et de sa parution. Officiel donc: « C’est ainsi que les hommes vivent  » va paraître en septembre. Quelques personnes à ce propos, d’ores et déjà, tremblent. Dont moi. Tensions et tremblements. Trac. Machin, tout ça. Dans l’arène avec les méchants. Voilà la jaquette:

qui est bien belle, je trouve.

La maison de Pipo

Pendant ce temps, Pipo construit. Comme vous pouvez le voir. Ça grimpe. Je ne suis pas allé refaire l’andouille dans la grue. Quelque part ailleurs, le terrassement pour la maison est creusé, prêt. Quand elle sera montée sur le chantier, il faudra la démonter et la transporter là-bas.

6 mai6 mai encore6 mai toujours
22 Mai
Le 22 mai, il pleuvait.
Maquette
Sinon, avant de se lancer dans le grand oeuvre, Pipo a fait une maquette de sa maison future. Bien jolie déjà, la maquette. Non?
Kik
Lui, c’est Kik. C’est le chien de Sylvain et Françoise. De son vrai nom Kiki (pas Françoise, le chien), mais on dit Kik.
Des fois, je l’entend aboyer depuis chez moi, quand il court après le tracto-bull de son maître, pour essayer d’en mordre les roues. J’entends aussi le tracto. Je me dis : « Tiens, c’est Kik »..


Promenade dominicale
Cela dit, un jour (un dimanche), on est allés se promener. On est montés au Ballon de Servance, droit dans la forêt – et ça grimpe sec! En haut il faisait du vent, ça a séché la sueur, on s’est assis un moment et on a regardé la vallée et on a dit trois ou quatre fois que c’était beau. C’était beau, d’ailleurs. J’ai pris une photo. Ensuite on est redescendus. Je suppose qu’après notre départ, c’est resté beau à voir. Y a pas de raison.


Jeff
J’ai un neveu qui s’appelle Jeff. En fait, il s’appelle Jean-François mais on l’appelle Jeff, c’est son nom d’artiste. Parce que mon neveu (Jeff) est un saltimbanque. Il fait le pitre sur des scènes de théâtre, il écrit des sqouetchs pour lui et pour d’autres, des scénarii. Ce genre de truc. Des choses comme ça:

———————————————————————————————————-

Edito avant qu’il ne soit trop tard…

Jeudi de l’Ascension…
( Certes mais de quoi ???? )
C’est à l’heure où les coqs trouvent intelligent de réveiller tout le monde
(y compris les chômeurs) que tel le Depardieu moyen sur le tournage d’Astérix III, je retrouve enfin mon Clavier…
Insomnie, quand tu nous tiens…
Étant actuellement très occupé à préparer le « meilleur du pire » de mes petites horreurs pour le Festival d’Avignon 2003 , je dois dire qu’à l’image du corps professoral qui défila cette semaine dans les rues de Paris à grand renfort de slogans revendicateurs et de K-Ways Go Sport ( vous savez, ceux dont la fermeture-éclair reste coincée à mi-parcours au premier aller-retour), je dois dire, disais-je, qu’à l’instar de ces pervers chargés de l’éducation (oh my god, laquelle ?) de nos petites têtes blondes, mon inspiration quant à cet édito est à deux doigts (ça fait mal) de se mettre en grève …
A cette différence près qu’aucune nostalgie post-soixante-huitarde aux relents patchoulisés ne me pousse à vomir ma rancœur à qui veut l’entendre dans un mégaphone rouillé..
Sans éprouver non plus le besoin de me rassasier, au départ de cette excursion banderolisée, de l’incontournable et traditionnel repas de base du syndicaliste (de base également) à savoir : la sacro-sainte merguez estampillée « Made in La Gerbe » marchandée, négociations obligent, 3 euros 27 à un vendeur à la sauvette…(Rime, poésie…)
Il est d’ailleurs amusant de noter que c’est au moment précis où pointe subrepticement à l’horizon le képi de l’employé municipal chargé de vérifier patentes et autres autorisations fantômes nécessaires à la pratique de ce commerce de rue que le terme de « vendeur à la sauvette » prend tout son sens…
Il est alors assez hallucinant de voir ces commerçants « free-lance » descendre le boulevard au pas de course en moins de temps qu’il n’en faut à la merguez sus-nommée (non ce n’est pas vulgaire) pour remonter un oesophage…
Tout ça pour vous dire que l’affligeante conjoncture sociale actuelle, loin de m’inciter à battre en retraite, me laisserait plutôt penser que depuis la mort du Général de Gaulle, en France, c’est le bordel qui est Général…
Plus abattu qu’un certain J.F.K (qui n’apprécia que moyennement en son temps la lamentable capacité des décapotables américaines à arrêter le plomb), je me suis donc attardé, histoire de penser à autre chose, sur le menu cathodique que me proposait cette semaine la petite lucarne magique, la fée télévision…
Grand bien m’en…merde !!!!


Au hasard de mes zappings nocturnes, rapidement sevré du voyeurisme malsain (C’est mon choix..) des reportages sur le tournage de la dernière pub Crunch en Algérie alternant avec des infos à deux balles (Kennedy le retour ) sur le prix de la robe de Nicole Kidmann en exhib sur la croisette… Je décidai en total accord avec ma conscience de boycotter de ce billet d’humeur hebdomadaire :
1) Le chocolat…2) Le Festival de Cannes !!!
Ah !!!! Cannes et sa Fête du cinéma…
Attendue comme le messie par le touriste moyen, le caméscope à la main et Bobonne au pied…
Morceaux choisis :
« J’te préviens, Jeannine… Si on loupe la montée des Marches, je t’efface ta cassette des Feux de l’Amour !!! Et baisse un peu ta robe, tu perds ton temps… Ils sont tous pédés les acteurs… Surtout les mecs …
Oh la vache !!!!! Y’a Béatrice DALLE.. » (Et non pas l’inverse…)
Sans plagier Pascale CLARK, animatrice arlésienne sur une chaîne cryptée qui fit sa réputation grâce au porno (la chaîne, pas Pascale CLARK), permettez moi un petit commentaire « En aparté »…
Tel un guerrier africain en proie à l’expectative, soudain, un doute Massaï :
Pour monter les marches, il faudrait, parait-il, une tenue décente…
Mais ces marches, pour les descendre, faut il être bien monté ???
Sans compter qu’avec les sommes astronomiques (et là, je ne parle pas des siestes) que génère le dit « Festival », que ne s’empressent ses organisateurs d’installer un escalator ???
Escalator qui permettrait au passage à toutes ces « starlettes de supermarché », ascendant mannequin des Galeries La Faillite, de se retrouver un peu dans leur élément… Pensons un peu à elles, que diable…. Fin de la parenthèse…
Loin de moi également l’envie de déblatérer sur l’incontournable et très médiatisé « Nice People », programme qui lui, s’apparente surtout à un Festival de Connes…
Et de me prendre soudain à rêver que cette affligeante démonstration de télé-poubelle quotidienne version fils à papa, disparaisse fils à… fissa !!!!
Notez que son audience, (en chute libre à la vitesse d’un Concorde survolant Garches les Gonesses) devrait rapidement valoir à son producteur de se faire appeler « Arthur » par ses supérieurs hiérarchiques bataves…
Par dépit, je me rabattrai donc sur le concours de l’Eurovision 2003, gigantesque Karaoké interplanétaire qui permit il y a des lustres (et pas forcément à Versailles) à l’ineffable Marie Myriam d’obtenir son statut d’intermittente…
L’eurovision… d’horreur !!!

Joute vocale indéboulonnable du petit écran, commentée pour la première fois cette année en live et de concert, ( En un seul mot… Au pluriel, c’est : deux cons servent… On aura tout essayé…), par l’excellent Laurent Ruquier et sa « chenchuelle potiche » Isabelle Mergault …
Devinette : Lolo et Zaza sont dans un bateau… Que dis-je : une galère….
Seul point positif de cette grande messe de la variétoche multilingue :
Si nos deux pantins surmédiatisés de France 2 n’atteignirent que rarement des sommets de perspicacité, ils eurent au moins le mérite (merci mille fois) de nous absoudre du retour de Marc Olivier FOGIEL en deuxième année….
MOF pour les intimes … Dont on se prend parfois à regretter qu’il ne se prénomme pas Bernard Olivier …
Et ce pour la simple raison que ce changement de patronyme qui pourrait certes paraître incongru ( toujours en un mot ) doterait au passage le néo-roquet aboyeur du PAF d’initiales bien plus en rapport avec le sentiment que peut nous inspirer sa pseudo insolence cathodique hebdomadaire : B.O.F…)
Voilà, pour parodier Françoise Sagan en proie à ses doutes existentiels :
Point, à la ligne…
Amis de l’humour corrosif, ne soyez pas trop déçus… Je reviendrai bientôt….
Tel Rocco SIFFREDI prenant trois pas d’élan avant de chevaucher une soubrette faussement ingénue dans « Arrête de sucer ton pouce, j’ai mieux plus bas », ce n’est que reculer pour mieux sauter…
Les bonnes âmes s’offusqueront certainement de me voir terminer cet édito sur Rocco l’étalon…
A ma décharge (chacun son tour), si le nom d’un hardeur français m’était revenu à l’esprit, j’aurais à coup sûr fait plus fin…
A très plus…
Odieusement vôtre…
JEFF

Voilà. C’est Jeff. Il cherche à se faire des zamis à la téloche. S’il passe dans votre ville, allez-y. Donnez-lui le bonjour.

Family
J’ai un autre neveu qui s’appelle Jean-Luc. On l’appelle Jean-Luc, lui. C’est son nom d’artiste aussi. Il fait dans le dessin, le graphisme, les voyages. Un jour je vous montrerai.
Et puis j’ai un fils qui s’appelle Dylan. Encore un artiss. Quelle famille! Des fois, on travaille ensemble. Des fois pas. Si vous voulez voir ce qu’il fait, c’est là:
http://dylan.pelot.free.fr/


A part ça
A part ça, quoi dire? je ne pense en fait qu’à ce livre et à son devenir, et toutes ces sortes de choses. C’est faux. Je pense aussi à d’autres trucs. Le prochain, par exemple. Qui se met en place. Qui menace. Ça risque d’être quelque chose de pas très soft. De pas très politico-correct. Ça risque. Mais c’est comme ça.

Lectures
J’ai quand même l’esprit à la dérive. Un peu. Qu’est-ce que j’ai lu de bon? Carbone modifié, aux éditions Bragelonne. De Richard Morgan. Petit chef-d’œuvre dans le genre. Le genre SF. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose de si bon. Bel et bon. (Personnellement l’héroïc fantasy et ses dérivés me fait copieusement ch…aque fois la même chose). Là, c’est grand. Et c’est pas de l’HF.
Bon.
Au fait: très bon éditeur, Bragelonne. Très très bon. Et si vous en doutez, allez donc voir là:
http://www.konnar.com
et puis là:
http://www.konnar.com/index2.htm

et vous m’en direz des nouvelles. Ha ha ha.
Ainsi que La maison des feuilles (que j’ai lu aussi). De Mark Z.Danielewski, chez Denoël. Paru l’année dernière, certes, mais vous devriez vous précipiter quand même, vous autres qui aimez l’étrange. A priori je me méfie des tournicoteries typographiques extravagantes, mais là…
En ce moment je lis un docu sur la Guerre de Palestine. C’est autre chose…

Rubriques
Nous allons inaugurer deux rubriques, tiens: J’aurais dû et J’aurais pas dû. C’est pas que ça serve à grand-chose mais ça fait une conclusion…
J’aurais pas dû
Aller voir Matrix, le deux, à Épinal, aux Imaginales (manifestation par ailleurs fort sympathique).
J’aurais dû
Aller boire un coup avec Bernard Blanc qui venait d’arriver, plutôt qu’aller voir Matrix, à Épinal, aux Imaginales (manifestation par ailleurs fort sympathique).

Hasta luego

PS: Il y avait bien longtemps que je n’avais pas rigolé autant, d’ailleurs, au repas final des Imaginales.
PS bis: Dis-donc, Daniel Conrad, tu penses au théâtre?

Vendredi 2 Mai

  Bavardages de mai
La maison de Pipo (2 Mai)
Petit Poem Illustret:

Le 2 Mai, fais ce qu’il te plait.
Le 2 Mai, Pipo n’a pas travaillet.
Et moi je suis allé sur le chantiet
et j’ai pris quelques clichets.

Pour voir des images,
Vous n’avez qu’à cliquet
sur la bande dessinet
ci-après.


Putain, la poésie, c’est dur!



La Maison de Pipo ( 4 Mai )

C’est dimanche. Soleil d’enfer. La blanche incandescence des chemins, etc. L’air qui tremble, les ombres denses et courtes. Tout le bataclan. Les petites bêtes qui volent.
On était convenus que je descendrais de bonne heure. Sylvain m’avait dit qu’il valait mieux faire ça pas trop tard. Pour un tas de raisons que je ne suis pas forcé de dévoiler. Il (Sylvain) devait être en bas sur le chantier assez tôt. C’est lui l’opérateur. Et Feuille-Bois (Philippe) aussi. Bon. Je ne sais pas ce qui s’est passé, je ne me souviens plus, mais je ne suis pas descendu avant 10H30, dans ces eaux-là. lls étaient déjà là, bien entendu. Ils attendaient. En train de préparer la nacelle (un godet à béton) et de l’accrocher au crochet de la grue.

Pipo est absent, aujourd’hui encore. Parti. Il doit rentrer vers midi. S’il est vraiment ici à cette heure et s’il lui prend dans l’idée de venir faire un tour sur le chantier… vaut mieux pas. Lui, il ne verrait pas ça d’un bon oeil. C’est son matériel et c’est sa responsabilité. On ne sait jamais.
Ça fait un un jour ou deux, qu’il est parti, je ne me souviens plus exactement. Je dis  » à un congrès de maisons en rondins « , mais je dis n’importe quoi. En vérité, chez un collègue de stage, je crois, qui a suivi le même apprentissage, et qui a construit une grande maison d’habitation selon le procédé. En Haute Loire, je crois. Aux environs d’Issoire, je crois aussi.
Donc, quand le chat n’est pas là…
En avant pour l’opération vues aériennes!!
Et accessoirement:

Et c’est ainsi que voilà:

( Suite… )
Depuis, Pipo est revenu. Enchanté de sa visite en Haute-Loire. On ne voulait pas lui dire qu’on avait fait des tours de manège avec sa grue, mais quelqu’un a vendu la mèche.
Je l’ai revu le lendemain. Il n’avait pas l’air spécialement courroucé. Son problème c’est surtout de ne pas prendre de retard, au fil des jours. De  » faire des bonnes journées  » et grimper une rangée après l’autre. Tout seul avec sa grue. Je ne sais pas combien elle fait exactement de périmètre, sa maison, je le lui demanderai. Mais c’est pas rien.

Parrain
A part ça, Sylvain a aussi des poules. Et notamment une qui s’est mise à couver. Je vais être parrain d’un poussin. Joie.

A part ça
A part ça, bof. C’est dire.

Fin du monde
Je viens d’achever de raconter l’histoire du monde, du Big Bang à la vie, en douze feuillets. Pour la Fondation 93. C’est pas ce qu’on croit.

Fantômes
Revu  » L’Été en Pente Douce  » à la télé.
Pauline.

Allez, hasta luego.


PS: Aujourd’hui 8 mai. Temps orageux, lourd. Faudrait pas que ça craque, c’est pas bon pour les poussins, dans les oeufs. Sans déconner. Me fais du soucis, moi.

Dimanche 20 avril 2003

  
Prin temps de l’été
Un dimanche, genre 20 avril 2003. Les gens ne croient plus à rien.Il a fait beau et il a fait moins beau, et même qu’il a plu. Et même aussi qu’il a neigé. Il y a une dizaine de jours, il a neigé, oui madame. D’aucuns que je ne citerai pas ne m’ont pas cru quand je le leur ai annoncé, alors je leur ai envoyé une photo et il me fut répondu que c’était une photo de l’année dernière. Des fois le genre humain me navre.


Télénervante

C’est comme en Irak. Par exemple. En Amérique aussi, d’ailleurs – plus exactement aux USA et plus exactement à Washington et parfois au Texas et dans ces coins-là. Ou sur les plateaux de télé quand des espèces de Dantec y viennent faire leur numéro. Mais il y a aussi des sortes de Romain Goupil. Des gens dont le principal souci est apparemment de s’écouter parler (voire vociférer) tout en restant sourds et apparemment mithridatisés fort efficacement contre la teneur en connerie de ce qu’ils racontent (avec une posture d’ironique condescendance pour les uns, une grande capacité à braillerie mensongère tenant lieu d’argument pour d’autres). S’écouter sans s’entendre. Ou alors… Ils sont ainsi quelques-uns. Je trouve de plus en plus, avec le temps qui passe. C’est donc peut-être une histoire d’âge, de saison.

Télétonnante

Par ailleurs et toujours à propos de télé, j’ai écouté et regardé hier, dimanche pascal (car nous voici lundi au détour d’une phrase), une émission politique sur la 5 animée par Serge Moati. Qui s’appelle Ripostes. Une discussion politique donc réunissant Séguin Philippe, Bayrou François, Chevénement Jean-Pierre et Glavany Jean. Première fois que j’entends une discussion sensée, courtoise, et hautement agréable entre des hommes politiques qui n’ont rien à vendre dans l’instant. Je n’en suis pas revenu. Tout à coup des gens intelligents qui palabrent, s’écoutent, se respectent. En la parole de qui nous vient l’envie de faire confiance! Étonnant. Et on en est surpris de se dire que la politique peut effectivement être quelque chose de positif et de crédible, digne d’intérêt. J’en suis pas encore revenu, là.

En petit

Sinon en gros ça va.
Pourquoi dit-on  » en gros « ? On devrait dire  » en petit « , plutôt, je trouve.
En petit ça va. J’ai donc fini d’écrire ce roman. Maintenant c’est la période trouille qui commence. Il sortira dans l’arène (le roman) en septembre. Avec les fauves. Mais bon, je ne vais casser les oreilles des gens avec mes angoisses.
Alors quoi de neuf?

Révélations

Je pue des pieds. Me semble que c’était pas si féroce il y a quelques années. Bon. On ne va pas non plus faire un sujet avec ça. Mais n’empêche que les vieilles pompes dans lesquelles on est si bien, c’est pas le rêve, question puerie. Les vieilles tennis. On dit  » vieux  » ou  » vieilles « , pour les tennis? Alors voilà: vous faites les marioles, mais vous ne m’êtes d’aucun secours, au fond.

Gésine

Mon prochain bouquin me tracasse. Me gratouille. Ça fait plusieurs années déjà que c’est là et que ça gigote. Mais ça se retenait, tant qu’il y avait l’autre en marche, le précédent. Maintenant, plus de retenue. Ça démange.
Sais pas encore pour qui (je veux dire: quel éditeur) mais en tous cas, ça va être étrange, j’ai l’impression. Titre de travail qui risque d’être le bon, à demeure: Les Bordels de Dieu. Je n’en dirai pas plus.

Vrac et courrier

On reçoit plein d’inepties, dans les boîtes. Un jour c’était un type qui voulait me vendre une recette de régime alimentaire pour perdre 7 kilos en deux semaines, quelque chose dans ce goût-là, contre quelques euros. Sept kilos! Et puis quoi encore?
Un autre jour, un connard (ou une connarde), anonyme, me fait part d’appréciations que personne ne lui a demandées, comme si son avis comptait et le fait qu’il fût donné davantage encore, du style: Si vos bouquins sont aussi à chier que vos peintures ça promet rien de bon. No coment.

Et cet aprem, ça:

Salut , c’est céline …
J’ai encore fait des photos coquine ce week-end avec une amie.
Je viens juste de les mettre en ligne.
Tu peut venir voir ca dans la partie gratuite de mon site !
Je te donne l’adresse :
http://zeubx.free.fr/celine/
Bisous …

Sacrée Céline – à qui je me garde bien d’aller rendre visite, cela va sans dire. Rien que deux fautes d’orthographe, en cinq phrases. On a connu pire.
Un nombre incalculable de trucs qui filent à la poubelle direct. C’est comme les pubes de Aldi ou EuroMarché ou ne je sais quoi dans la boîte aux lettres.

Pas la frite

Pas la frite parce que voilà:
Jacques Chambon est mort, il y a quelques jours, pas beaucoup, deux ou trois. Crise cardiaque. Jacques Chambon était éditeur et savait rudement bien parler d’une littérature qu’il aimait: la science-fiction. Jacques était un ami. Je crois pouvoir le dire. Moi en tous cas j’en avais décidé. Je me disais volontiers qu’il était là. Nous avons travaillé ensemble et ce fut un vrai plaisir. J’étais certain de faire mes bagages avant lui, et précisément pour ces contrées-là qu’il traverse à cette heure. Certain. Je ne sais pas pourquoi. On me demande d’écrire quelque chose, dans le cadre d’un hommage. Je ne sais pas si j’ai envie – non pas de lui rendre hommage mais de participer à ce qui peut si vite tourner au numéro. Jacques Chambon était un type bien et il avait le talent de lire et de donner naissance à de bels et beaux livres qu’il nous donnait à manger comme il nous aurait invité à faire jolie frigousse. Une belle ripaille entre gens vivants. La preuve: les livres demeurent, vous pouvez à loisir en reprendre le menu. C’est lui qui vous invite encore et toujours. Jacques Chambon m’a été amputé de ce qui rassure, au fond de nos têtes, ce qu’on sait là, présent, de notre nature.
Hasta siempre.

LA MAISON DE PIPO

Le 10 avril.
Une heure après avoir pris les photos ci-après, il neigeait, comme je le disais plus avant. Certes, deux jours après, c’était fini, fondu. Ça n’a pas empêché Pipo de bosser. Un tremblement de terre n’empêcherait pas Pipo de travailler. Il a prévu que la maison serait debout pour le mois d’août. Ensuite, il la démonte (c’est le principe du jeu de construction) et il la remonte sur le terrain de son emplacement définitif. Il faut qu’elle soit couverte pour l’hiver.

ImplantationImplantation bis
Pipo au boulotLa matière


Le 20 avril
Dix jours plus tard. Ça  » prend de la gueule  » On peut d’ores et déjà avoir une idée de ce que ça donnera, au final. On peut aussi ne pas s’en rendre compte – il n’y a pas d’obligation. Mais ça va quand même être grand.
(Ce lundi de Pâques après-midi, Pipo ne travaille pas. Une honte.)
Je mijote un plan avec Philippe Feuille-Bois (vous ne pouvez pas comprendre) pour prendre des photos aériennes du chantier. Mon épouse, à qui j’ai eu l’imprudence de confier le projet, craignant pour ma santé, pour le moment, s’y oppose…
Ce qui m’impressionne le plus sont les assemblages des troncs découpés à la tronçonneuse.

3eme rang 13eme rang 2
AssemblageAssemblage (détail)


Jardinage et bricolages

J’ai repiqué des groseilliers que Jojo Gaidot m’a donné. Un jour, il faudra que je vous parle de Jojo Gaidot.
J’ai remaçonné aussi un muret dans lequel est incrustée ma boîte aux lettres, et qui s’était mis à pencher dangereusement (le muret), menaçant à tout instant de s’écrouler sur un mouvement un peu violent de la factrice déposant délicatement une lettre dans la boîte. Qui ne mériterait pas ça, la brave (la factrice, pas la boîte). Le terrain s’affaissait, ou je ne sais quoi.

Édition au quotidien

Au mois de novembre, début, les éditions Verticales en la personne de BW décident de rééditer un roman que je lui avait proposé (à BW) et qui s’intitule  » Elle qui ne sait pas dire je  » – et qui serait d’après BW une des meilleures choses que j’aie publié, il y a bien longtemps, aux Éditions Plon. Je reçois une proposition de contrat. Qui propose un montant d’à-valoir sur droits parfaitement … dérisoire. Je demande donc davantage. Depuis cette date – novembre 2002 – il parait que le grand décideur n’est pas joignable …  » Je te rappelle  » est devenu une sorte de gimmick.
 » Elle qui ne sait pas dire je  » ne sera donc pas réédité aux Éditions Verticales. Mais ailleurs.
Où ça? Où ça?

Hasta luego