06 Août 2001

Pierre Pelot

The Retour

Il est de retour ! De retour de où ? De retour de quoi ?
De retour d’ailleurs, pourrons-nous dire, sans que ce soit ni ailleurs ni loin et les deux à la fois.
Bien. Todo bien.

Quelques mois se sont donc passés depuis la dernière mise à jour de ce site. Quelques mois pendant lesquels, ponctuellement, j’ai reçu un certain nombre de mail me faisant remarquer que ledit site, dommage, n’était pas mis à jour depuis un certain temps. Damned je le savais, mais il n’empêche que j’étais fort aise qu’on me le fît remarquer, me prouvant par ce souci-là qu’on pouvait donc avoir envie de jeter un coup d’œil dans cette lucarne. Donc voilà. Tout est de nouveau en marche, en action, et je l’espère régulièrement et pour longtemps.

Avant tout je me dois (et me fais un plaisir) de signaler ici que ce site, sa mise en forme, son aspect toutes ces sortes de choses qui lui vont avec, ce site est l’œuvre de Bernard Visse, un ami mien à qui je dois, vous n’imaginez pas, un grand nombre de remerciements. C’est lui qui a tout fait. C’est lui qui le premier et depuis belle lurette me pousse à remettre la machine en marche, me suggère des choses à faire, etc. Il n’est donc pas en cause, ö combien non, dans le silence et l’immobilité de ces pages (des pages peuvent-elles être silencieuses? Oui Immobiles? Oui). Je remercie mon camarade, et bien sincèrement.

Comment, donc, animer et faire bouger ce paysage à la fenêtre? (Non, ce n’est pas une tentative de réponse et un mode d’emploi à quelque processus d’animation 3D… ne commençons pas à jouer sur les mots… ou plutôt si, justement, jouons…) Je voulais dire, donc: comment vivre agréablement à l’intérieur de ce site ? La seule réponse que j’aie trouvée jusqu’à présent est celle-ci: c’est peut-être le meilleur support pour ce que je voulais faire depuis un moment déjà: une sorte de journal, de chronique régulière, sur tout et sur rien. C‘est à dire ce qui retient mon attention au fil des jours, quand elle (mon attention) l’est (retenue). Un truc comme ça. J’eusse aimé bricoler la chose dans les pages de quelque journal, ou magazine, que sais-je… eh puis, eh bien et puis je ne me suis guère secoué pour proposer la chose ici ou là et à droite ou à gauche ,pas plus ici que là ni à droite ni à gauche, et personne (je pense à des magazines et journaux) ne me l’a proposé non lus. Donc… Donc, pourquoi pas rendez-vous ici?

J’y parlerai de mes journées, de leurs quotidiennes importances, importances toutes subjectives s’entend, il ne manquerait plus que ça. A la différence que par le biais du courrier nous pourrions aussi éventuellement converser, mais je ne promets rien — voyez comme je suis. On me dira: il faut être singulièrement prétentieux pour s’imaginer d’importance à publier ses pensées du jour, à donner ses avis en pâtures sur telle ou telles chose. C’est exact. Mais après tout Beigbeder (dont je ne serai jamais certain de l’orthographe patronymique) le fait bien et à quel titre, je vous le demande, et combien sont-ils dans son genre, je vous le redemande, à me donner ce mauvais exemple? Il suffit qu’on me donne un mauvais exemple…

Donc voilà.

Ça s’appelle: Bavardage. Soliloque serait plus juste. Mais c’est Bavardage, et ça le restera jusqu’à ce que je trouve mieux. Ce qui ne saurait tarder. Ce sera décousu, je me connais. Souvent n’importe quoi, au fil … au fil de quoi? Au fil. Je me connais, vous dis-je, pas très bien certes mais quand même un peu.

Ce sera du style:

Aujourd’hui samedi 4 août, 9h25, il pleut. Il fait moite. C‘est vert par la fenêtre de mon bureau. On se croirait en Louisiane où je ne suis jamais allé en chairs et en chairs (j’étais enveloppé à cette époque où je rêvais de voyages – c’était avant que je m’en aille un peu). Il est 9h27, donc, et des orages s’abattent sur la France et ses vacanciers, ce dont u fond je me fous un peu beaucoup – les orages épargneraient-ils la France des gens au travail?) Ici, la maison est calme, ses occupants ne sont pas encore levés, bravo. Mon épouse et mon fils (ici pour quelques semaines) et des amis venus respirer l’air pur, les voilà gâtés, pour quelques jours. Tout ce monde dort. Et Cosette aussi, dans le fauteuil, derrière moi. Cosette est une chatte sdf trouvée il y a quelques mois, qui a bien eu des malheurs récemment: sitôt ici dans les verdures: fiancés, enceinte, et récemment accouchement difficile: un petit né normalement puis 24 h plus tard un autre mort, et 24h plus tard césarienne, stérilisation – et un autre bébé VIVANT! Voilà le tableau:

Sinon il va falloir que je me mette au travail, comme on dit. J’écris, voyez-vous. Chaque jour un peu, une couche, quelques pas vers le final lointain au bout d’un horizon bien flou. L’histoire s’appelle « C’est ainsi que les hommes vivent », c’est un très gros roman qui court sur quatre siècles dans cet coin perdu de la Lorraine et des Vosges qui est « ma » vallée, où je suis né et où je vis encore. C’est pas rien — pas d’être né ici, encore que, mais d’écrire cette histoire. Je serai en retard.

Je vais aller y faire un tour, le ciel s’assombrit, c’est une nouvelle averse qui se prépare à s’abattre sur les vacanciers de France et sur moi aussi sous mon toit fort heureusement.

Hasta luego.

Je vous avais prévenus – ça ressemblera à ça.

Bavardage, donc…