Météo
La météo nationale française qui n’est décidément pas une science fiable avait omis, si je ne m’abuse, de prévoir des orages sur la Corse. D’aucuns par contre, parmi les autochtones, forts de leur bon sens, en parfaits gens du pays habitués à lire et reconnaître les indices inscrits dans l’entour, avaient reniflé des symptômes — mais… 1) soit on n’écoute pas les gens du pays, 2) soit on les entend et on décrète alors que, puisqu’ils disent ceci ou cela, c’est que c’est inéluctable, et puis c’est tout.
François Santoni est mort en orage. En revenant de noce.
Comme quelques millions de gens sur terre, je ne comprends pas forcément les problèmes et exacerbations corses, sinon rien pas tout, et je ne m’en donne guère la peine non plus vu que même ceux qui savent et sont au courant de tout vous disent que de toutes façons on ne saura rien. En gros. (Et puis c’est pas non plus que ce soit mon souci principal, j’avoue.) Alors… Mais quand même. J’en sais suffisamment, et bien que n’ayant pas encore lu les livres écrits par ledit Santoni, pour trouver que ça la fiche mal de mourir comme ça. Ça la fiche mal de mourir, de toutes façons. De mourir de certaine façon, encore plus. Ça la fiche mal de mourir pour une idée, et c’est carrément tarte pour certaines — des idées. C’est quand même mieux de vivre pour, les idées, je trouve, d’autant que le but est là, et qu’ils disent que c’est pour leur vie qu’ils veulent bien en mourir, ceux qui en meurent, pour la vie de ces idées à qui ils donnent la leur. Pfff. La belle avance eut dit ma mère. Et puis encore: je ne suis pas certain qu’on donne sa vie pour une idée ou pour une cause, mais je suis sûr par contre qu’on vous la prend. Les martyrs, le savent-ils, sont fatalement des éculés de première.
La Corse est une sorte de grand vide-grenier où l’on continue de vendre à prix d’or, sur les trottoirs, principalement en été, de vieilles méthodes défraîchies reliées pleine peau de l’enculage.
Coup de blues
J’ai regardé sur Canal + il y a quelques semaines le documentaire en deux parties consacré à Napoléon. Très bien fait au demeurant. Et puis, en conclusion, bien fait pour sa gueule aussi, finalement. Il en ressort que Napoléon était quand même un fieffé triste sire. Comment peut-on vénérer et admirer ça? Je pose une question idiote, je le sais bien, comment. Ça me désole.
Ouverture
Je ne sais où en France, dans quelle région, c’était hier l’ouverture de la chasse aux sangliers, avec images à l’appui dans le journal télévisé.
En avant les gros cons! A l’assaut! à l’attaque, sonnez trompes et cornes, sortez les tenues de camouflage et les flingues et les chevrotines et les balles dum-dum et les coutelas de survie, plus vite que ça, les casquettes de commandos et les grosses moustaches et les packs de bière et les 4X4 et la mirabelle: le grand jeu, les leitmotiv aussi sur l’utilité de ce « sport », et les tartufferies et les hypocrisies et les mauvaises et fausses bonnes raisons de s’en aller-t-en guerre, Banzaï! et encore: ceux-là, c’est pas contre des oiseaux migrateurs, ceux-là risquent éventuellement de se faire embarquer par un fauve, encore que c’est pas souvent, jamais vu, mais enfin on peut rêver. Dans pas longtemps, ce sera l’ouverture générale de la chasse contre tout le reste, vlan! et une nouvelle vague de gros cons, une! De 7 à 77 ans, les bobonnes s’y mettent, tenues de Rambo elles aussi, et même les gamins, hauts comme ça, camouflés pareil, j’en ai vus ils m’ont regardé d’un oeil mauvais, au passage, je mettais les pieds dans leurs plates-bandes, ils vont s’amuser en famille à l’assaut des chevreuils et des lièvres et des écureuils (quand on n’a rien d’autre à se mettre sous le flingue, et s’il en reste autre chose qu’un trou on en fera une bel objet d’art empaillé au-dessus de l’insert du salon). Cette engeance est désespérante de connerie grave puamment parfumée au lard frit et au rouge. Une deux, une deux, lâchez les cons, les gros, les furieux, les rougeauds, et si vous leur demandez pourquoi, pas un qui vous dira, en face: parce que j’aime bien tuer.
Voici bientôt venir le temps des forêts investies et à leur merci, à leurs rangers. Bien sûr que je vais continuer mes balades. Je me demande juste si je ne vais pas, moi aussi, prendre un fusil. Pour la légitime défense.
Rappel
Lundi prochain 20 août: premier épisode de Les Bocals. Titre de l’épisode: Jean-Jo.
La parole du jour
(à mon sujet):
On en profite dés qu’il a un coup de barre.
(Dylan)
Vrac
Sinon je suis allé me promener ce matin, une petite heure, avant de me mettre à écrire. Pas vu âme qui vive. Faisait bon.
Suis allé à Remiremont acheter un manuel. Le comment faire de la reliure. Rien trouvé. Je suis passé à la bibliothèque où m’attendaient des documents sur le sel et les salines en Lorraine avant le 18eme siècle, photocopiés par la bibliothécaire qui est une personne fort aimable. Super. Il y a quelques semaines, cette personne fort aimable m’a fort aimablement emmené voir les sous sols de ladite bibliothèque municipale. J’ai touché et feuilleté L’Histoire de Lorraine par Dom Calmet, oui monsieur, le Dictionnaire de Trévoux, re-oui madame, des trésors… Par exemple un évangéliaire enluminé datant des origines de la ville, sinon avant, c’est mystérieux. Somptueux. Montagne de richesses. J’en suis ressorti sonné.
En principe, Chapitre.com me remboursera ou m’échangera le « dictionnaire français-latin » de Robert Estienne (réédité par Slatkine) défectueux.
J’ai adressé un courrier aux éditions Lacour de Nîmes. Je les ai félicités pour leurs initiatives de rééditions anciennes de livres introuvables (ou trouvables mais hors de prix). Et pas félicité sur la qualité proche du zéro, quelquefois, des reprographies qu’ils nomment pompeusement rééditions.
Les enfants de Cosette
Ça ne nous rajeunit pas, dirait Géraldine.
Hasta luego.