A quoi reconnaît-on l’automne ? |
Mercredi 8 octobre 2003
Mercredi et octobre, c’est choucroute. Je veux dire: faire la choucroute. C’est la saison, le décor est mis en place, la lumière qui descend, la fraîcheur de l’air, tout. Les feuilles qui jaunissent, le vent qui tourne dans les arbres et hulule dans la cheminée. Ce n’est pas une image: j’ai les arbres et la cheminée, je sais ce que ça donne et de quoi je parle.
Donc c’est l’automne, en quelque sorte.
J’ai trouvé un crâne de blaireau dans la forêt. J’aime bien les blaireaux, les vrais. Je ne sais pas pourquoi on a fait du nom de cette brave bête une insulte pour humain. Il y en a un ici, autour de la maison, je l’ai vu. Au moins un. Un couple sans doute, mais je n’en ai vu qu’un. Ça fait un paquet d’années. Je ne sais pas si c’est le même, depuis le temps ça m’étonnerait. C’est un coin à blaireaux, on dirait. Donc.
Il est 18h30, le soir s’installe dans le gris et j’entends vrombir la tronçonneuse de Pipo, en bas, dans sa maison. Ces derniers jours il pleuvait et c’était pour lui moins drôle que sous le grand soleil, plus dangereux aussi. Le 28 septembre, la maison en était là:
Le sous-sol en dur est prêt. Ne reste qu’à couler un béton sur le périmètre de l’assise, si j’ai bien compris, et ce sera samedi. A la suite de quoi, la maison sur le chantier une fois terminée, elle sera démontée et remontée sur son sous-sol – il me semble que je l’ai déjà dit.
Tiens, au fait, il était question que je refasse un tour dans la grue, pour des photos aériennes. On a oublié. On dit des choses, et puis…
Belle époque
Un ami m’a communiqué le texte ci-dessous. Vous n’avez pas vu ce qu’il raconte à la télé.
Où sont passés le Moyen Age? les arènes? la St-Barthélémy? la prise de la Bastille? Le spectacle de la vie est redescendu dans la rue, tandis qu’aux premières loges, hors de portée des éclaboussures, le champagne seul est frappé.
Quatre chemins
Je suis en ce moment par les chemins. A droite et à gauche, ici et là, monts et vaux. Parmi les dernières escapades, le FIG de St-Dié-des-Vosges. Affluence. Un tas de gens m’ont dit des choses gentilles et touchantes à propos de C’est ainsi que les Hommes vivent. Il y avait ceux qui l’ont lu et ceux qui avaient envie de le lire. Ces moments de quelques mots sont toujours des beaux moments.
15/10/03 – Je reviens du Festival de cinoche En route pour le Monde de La Roche-sur-Yon. Là aussi moments fort agréables. Ai notamment retrouvé Gérard Krawczyk, que je n’avais pas vu depuis lurette belle. J’aime bien beaucoup cet individu – que nous pouvons apercevoir ici, soutenant avec désinvolture le plafond du restau de l’hôtel avec son joli crâne.
Un autre que j’aime bien beaucoup c’est Philippe Muyl, réalisateur lui aussi de son état (Tout doit disparaître, La Vache et le Président, Le Papillon), ici, stoïque dans le bruit et la musique d’une soirée de clôture que les organisateurs avaient décidée dan les haras de la ville.
Je me demande toujours si les chevaux ont apprécié la musique de footballeurs qui s’est déchaînée tout à coup sans crier gare et nous a (quelques-uns) éjectés. Tandis qu’alors et pendant ce temps, Pipo lui ne danse pas, et sa maison s’élève vers le ciel.
En marche pour Vincennes
Demain me voilà reparti pour une signature à Vincennes à la Librairie 1000 Pages qui est la plus chouette librairie du monde.
Quant au livre (celui que vous savez), nous voilà délivrés, lui et moi, d’un stress: il n’aura aucun des prix de cette rentrée, et j’en suis désolé pour ceux qui m’avaient prédit qu’il les aurait tous… (il y en eut, parmi tout ce que j’ai pu entendre). Il vient (le livre) d’être éjecté de la liste du Prix de l’Académie Française, où il figurait. La majorité des jurés, me dit-on, vieillards au souffle difficultueux, en ont manqué pour s’attaquer à l’objet, et ne l’ont pas lu parce que trop gros (sic). Quant aux autres jurés des autres Prix, vieillards ou pas, ils ne l’ont pas davantage lu parce que (again) trop gros (re-sic). Ces mêmes, sans doute, s’ils étaient éditeurs, ne l’eussent pas davantage et pour les mêmes raisons édité. I presume. Sur ce simple argument, Proust et quelques autres, auteurs notamment de Autant en emporte le vent, Les Trois Mousquetaires, Guerre et Paix, et un bon paquet, ont rudement eu chaud aux fesses de naître avant l’heure…
Le Goncourt (par exemple) est bien parti pour se discréditer définitivement, avec la honte et le ridicule en prime, si vous voulez mon avis.
C’est pas tout ça mais si on passait à autre chose? Allez, hop!
Hasta luego.
PS: 20/10/03 – Vous voulez savoir quoi? C’est ainsi que les hommes vivent s’est vu décerner le Prix Erckmann-Chatrian 2003. Vous voulez savoir quoi? J’en suis très content pour lui. Youpi!