Samedi 20 septembre 2003

  A part ça et encore

Vendredi 8 août 2003

Demain, c’est samedi.
Température: 48° au soleil cet aprem’ devant la maison. Bon. Plus que 40 cm d’eau dans le puits, au bas mot. Ha ha! Nous avons donc branché les tuyaux sur l’eau communale. Voilà. Première fois depuis l’installation de ladite.

Lundi 18 août 2003

Le plus marrant, c’est que le niveau d’eau dans le puits n’a pas baissé. Je ne sais pas si c’est marrant, d’ailleurs, mais c’est en tous cas comme ça. Mystère.  » Avant « , il ne se passait pas un été sans que nous fussions à sec. Depuis, voilà. Et pour un sacré été, c’est un sacré été, celui-là. J’ai relevé jusqu’à 53° en plein soleil (alors que la météo nous annonçait les larmes aux yeux des 40.) Ah dîtes-donc.
Sinon, mon dos, ça va. Que le monde soit rassuré.

Donc l’été. La chaleur, tout ça. Pas de feux de forêts, pas d’orages catastrophiques. Pas de torrents de boue. L’été. J’ai écrit – ce travail sur Sapiens pour la TV. Il y a quelques jours, visite de Jacques Malaterre, le réalisateur. Super travail, en phase. Du vrai bonheur. Que n’est-il pas passé avant – ça m’aurait économisé des angoisses. Donc, il n’y a plus qu’à écrire (!!!) ce scénar, ce à quoi je vais m’atteler désorendroit. Et en essayant de ne penser qu’à ça.
Hier et aujourd’hui, des nuages passent. Variations de couleurs et d’atmosphère absolument fantastiques.

Dylan est à la maison pour ce temps des vacances, sauf qu’il travaille d’arrache-pied (arrache-pied? l’expression est curieuse) à une expo qu’il prépare, je ne vous en dis pas plus. Par contre, il se passe des choses étranges sur son site… L’été est quelquefois bien mystérieux… *)
Et vous, vous êtes en vacances?
C’est pas encore fini? Vous êtes allés vous faire suer où? Mais je suis peut-être indiscret…

Dimanche 14 septembre 2003

Oui je sais. Depuis le 18 août il s’est passé du temps. Quasiment un mois, au bas mot. Et vous êtes encore là! C’est à peine croyable.

Alors que dire?
Que la canicule c’est fini. Foutredieu, on en a parlé, de la canicule! Ça en a fait des papiers dans les journaux et des émissions de radio et de télé. Des tas de vieilles personnes sont mortes, donc. Un certain nombre d’entre elles seraient mortes de toutes façon, ça leur pendait au nez, ça nous pend à tous, on a les nez pour ça. Mais là beaucoup, à cause de la canicule. Alors du coup on a dit que c’était la faute du gouvernement. J’ai a priori de la sympathie pour les hommes et femmes dits de gauche. Et pas beaucoup à l’autre priori pour le gouvernement. Ce serait même de ma famille, les gens de gauche, des frères et sœurs, des cousins, germains et autres, c’est selon. Mais là, quand même, les gars…

Que dire encore?
Qu’il y a deux jours, le 11 septembre, c’était le 11 septembre. Anniversaire d’une ignominie. Mais là encore… J’ai beaucoup entendu dire que c’était l’ignominie du siècle. A cause de son côté spectaculaire, sans doute. Parce que dans le genre ignominie, le camp des victimes de ce coup-là a quand même un joli score de par le monde. Sans les costumes et les paillettes et dans un tout autre genre de mise en scène. Encore une fois, l’horreur dont on parle ici, forcément, c’est le spectaculaire. Pour le coup. Alors qu’on fait beaucoup plus d’entrées dans les petites salles dispersées sur la planète et qui jouent les textes du même auteur. Entre nous, ce 11 septembre et son anniversaire commencent à me gonfler, pour parler cru, et je me dis qu’il faudrait peut-être arrêter de vouloir faire croire que les innocents dans les tours du Center méritent plus de larmes et de nœuds dans la gorge que les innocents des rez-de-chaussée du reste du monde balayés quotidiennement par d’autres horreurs au nom d’une morale un tantinet abjecte et arrogante dressée dans les étoiles de sa bannière à la droite de dieu.
Il y aura toujours des hyènes pour se baffrer de ce spectaculaire-là, et en vomir quelques hoquets. En l’occurrence la hyène est immédiatement identifiable à la pauvre misère de sa régurgitation. Et des cohortes de malheureux petits busards pour se repaître des vomissures des hyènes, comme à un cocktail.

Que dire enfin?
Que c’est l’automne bientôt. Ça se sent. Un petit quelque chose qui ne trompe pas dans le vent. Dans la qualité de la lumière. Dans les libellules. Des feuilles mortes se faufilent dans la maison, les chats attrapent des loirs qu’ils dévorent à demi, ou dont ils ne laissent que la queue. Le ciel est d’un bleu délavé, et la bise en emporte un peu d’épaisseur à chaque haleinée. Les matins sont frais, les soirs aussi, il semblerait que la froidure de la nuit met des larmes aux étoiles.
Si ça vient juste, ce sera bientôt Noël.

A part ça
Tout le boulot fait avec le réalisateur de Sapiens, dont nous étions si contents lui comme moi, est à refaire. Ou presque. Ou en grande partie. Je me demande si je suis bien fait pour travailler pour le documentaire télévisé. Du coup non seulement je n’ai pas mis à profit durant l’été mon programme de fainéantise, comme prévu, mais j’en sors un rien plus crevé que prévu, aussi. Et en retard pour des tas de choses, notamment l’écriture du tome 3 de la BD H.A.N.D.

Et encore
C’est donc comme on dit la rentrée littéraire. Et me voilà dedans. Les médias sont unanimes: C’est ainsi que les hommes vivent est le plus gros roman de la rentrée… Par bonheur, ceux qui s’intéressent de plus près à l’objet, ceux qui l’ont lu, disent aussi d’autre choses, et des choses sacrément plus intéressantes et gratifiantes et revigorantes, excusez du peu.
Je ne vais pas m’étaler longtemps, taraudé par une sorte de superstition sans doute, et pour ne pas enrayer le processus, mais il semble que les lecteurs aiment beaucoup. On me le dit et on me l’écrit de bien belle façon.
Promo donc. Puisqu’on appelle ça comme ça – qui consiste à tenter de dire des choses intelligentes en quelque minutes, quelques phrases, au sujet d’un roman qu’on a mis par ailleurs vingt ans et plus à apprivoiser. Ainsi que bonnement deux à écrire.
De très bons papiers sont parus ici et là, dans l‘ObsLe Journal du Dimanchel’Est Républicain24hLe SoirLe ParisienLe Figaro LittéraireFrance Soir, et nous attendons incessamment sous peu L’ExpressLireLibérationLe MondeTélérama, etc.
C’est rassurant. Pour traverser la jungle.

Mémoire qui flanche
Je voulais dire un truc il y a deux minutes et je ne me souviens plus

Autres bouquins
Puis-je vous signaler chez Nestiveqnen, Trois pépins du fruit des morts, de Mélanie Fazi? Rien que pour le titre, déjà…

Cinoche
Sinon je suis allé voir Les Pirates des Caraïbes, au cinoche. Eh bien c’est du cinoche et c’est très chouette. Un régal.

DVD
Gangs of New-York de Scorsese. Sans discussion.

La maison de Pipo
Il avance, il avance. Je ne l’ai pas entendu pendant quelques temps – quand il était occupé à maçonner la partie sous-sol, ailleurs, dans la vallée d’en face. Silence. Et puis hop, un matin, la tronçonneuse. Il était revenu.

Il sera à mon avis dans les délais.

Sur ce je vous salue et m’en vais de ce pas vers de nouvelles aventures. Il se peut que je vous en tienne au courant, de temps en temps.

Hasta luego.

*) Et vous pouvez toujours y aller aujourd’hui, ça a pris des proportions…

PS: mercredi 17 septembre 2003
Dernières news: Voilà que c’est l’été indien. La vieillesse va encore morfler. Qu’est-ce qu’il attend, le Raffarin de Notre-Dame, pour prendre des mesures de fraîcheur dés aujourd’hui? Et Sarkozator pour édicter une loi contre le soleil assassin? Cette fois il se pourrait que dans pas longtemps nous ayons la preuve incontestable que ces deux grandes gueules ne sont que des imposteurs.