Mercredi 24 avril 2002

  No pasaran, cela va sans dire

 Eh ben!…

Jeudi, la semaine dernière, vers la fin de l’après-midi, un ami, plus exactement deux, qui travaillent à France Culture m’appellent et me demandent ce que je fais. Je dis. Un des amis me dit: et ça ne te dirait pas d’arrêter quelques jours? Parce que voilà. Et il m’explique. Il s’agirait d’écrire un feuilleton quotidien pour la semaine suivante (c’est à dire cette semaine) entre les deux tours des élections. Un feuilleton sensé jeter un oeil sur l’actualité, essentiellement politique, donc, de l’après premier tour. Super, je dis. Feuilletonniste, moi, j’aurais toujours voulu. Bon alors topons. Et les deux premiers épisodes livrables pour le samedi, afin que le réalisateur puisse quand même voir un peu de quoi il s’agit… Parfait. Vendredi plein pot, donc. Deux épisodes comme prévu. Samedi un autre. Dimanche le quatrième – me voilà bon jusqu’au jeudi de la semaine suivante…

Et puis dimanche soir.

Ce dimanche soir d’avril du premier tour des élections présidentielles 2002. Premières élections présidentielles françaises du siècle.

Non seulement ça décoiffe et ça atterre, mais en plus… en plus ça me fout en l’air tout mon feuilleton. Du coup, dans un état mental d’une disponibilité qu’on imagine, vers les minuit: réécriture du premier épisode. E-maillé un peu plus tard. Première diffusion lundi 22, c’est à dire avant-hier, et toutes ces dates se mélangent vu que pour causes d’événements indépendants de ma volonté voilà que je reprends ce communiqué un autre lundi, le 29, à 12hO1… Nous n’en sortirons pas. Bref, il y eut la semaine dernière un feuilleton sur France Culture chaque jour à 11h et qui délirait, si peu, sur la terrible actualité. Ça s’appelait Qui a tué le 3eme homme ?, voilà, et en parler aujourd’hui ne sert strictement à rien…

Un très bon slogan du moment:

VOTER BLANC , ÇA SERT ARYEN.

Vu dans une émission à la télévision Madame Anémone, actrice, que l’on dit ingérable, et qui a fait un… numéro, oui, un numéro je crois, ça s’appelle comme ça, sur son engagement politique doublé d’un appel à voter blanc « massivement ». Ingérable, donc… ainsi que rien moins qu’ébouriffée dans les raisons données pour ce faire.

Bon.

Nous allons faire court.

Voter Chirac, c’est évidemment voter contre l’autre. Contre l’horreur ricanante et sournoise et menteuse. Contre la dégénérescence au pouvoir. Contre l’inhumanité, très simplement.

C’est évidemment se battre. Parler, dire.

Tandis que voter blanc, c’est être muet, amalgamé dans un même silence avec les déçus du FN et de la révolution prolétarienne — cauchemar…

C’est un vieux libertaire anarchiste dans l’âme et les tripes qui vous le dit et n’en est pas à un paradoxe apparent près.

Sur ce, je m’en vais vers d’autres horizons — surtout d’autres occupations momentanément importantes.

Sinon, en passant, quelques livres fortement intéressants:

Encore un peu de patience, de Valérie Clo , éditions Pétrelle.

Séduisant, émouvant.

 Et puis aussi:

La Cuisine des Flibustiers, de Mélani LE BRIS (Phébus)

Goulayant, truculant, exotique, pimenté.

 Sans parler de:

Vincent et les Évadés du Zoo, de Pierre and Dylan Pelot (Kid Pocket)

Pour tous les enfants de l’électorat lepéniste. Pour ceux de leurs parents aussi qui savent lire. Ou qui apprennent.

Et bien évidemment:

Si loin de Caïn, d’un certain Pierre Pelot, Rivages noirs.

Hallucinant, au bas mot.

 Hasta luego.