Mardi 11 juin 2002

  Imaginales…

Mais plus pour très longtemps. Dans moins de quelques heures, hop: mercredi 12!

En attendant, il s’est passé des choses, aujourd’hui. Et même hier. Le monde bouge. Par exemple, aujourd’hui, ce matin en France, les Bleus chantent en chœur sur un air connu: On prendra l’avion, on prendra l’avion, on pren-on pren-on prendra l’avion… (Une autre version, même air: On l’a eu dans l’fion, on l’a eu dans l’fion, on l’a-on l’a-on l’a eu dans l’fion… Moins soft, moins élégant, certes.) Bon. Alors voilà ce que c’est que de se prendre pour les champions du monde. Juste « se prendre ». Et moi, à huit heures, comme un tas d’autres couillons, devant mon poste de télé, l’œil pas frais… Mal dormi, debout quand même, au poste devant le poste. Bref.

Bref.

Ça a l’air un peu con, maintenant, toutes ces pubs avec les champions du monde en train de faire des trucs de X-MEN pour vanter je ne sais quelle marque de machins, Lebœuf mangeant du bœuf, des subtilités du genre. Ça fait mal rangé. C’est une impression.

Mais nous avons dit: Bref.

Et à propos de dire, on n’a pas fini d’en dire sur le sujet. Encore un truc qui va me gonfler dans pas longtemps, car je suis décidément teigneux. Même cette pauvre raclure fielleuse de Megret donne son appréciation sur la défaite, sauce xénomégret, bien sûr, j’ai entendu citer l’abject aux infos. Ce qui me fait le plus grincer de la comprenote n’est pas tant que l’individu défèque en public ce genre d’opinion, ça c’est dans la logique du personnage, mais qu’on nous le relaie aux infos, à nous qui n’avons rien fait de mal à priori, ni rien demandé à personne non plus. Là, donnez-moi le mode d’emploi… Qu’un service journalistique d’information décide et choisisse, entre trois millions de nouvelles, d’infliger au sommaire d’un journal ce relent nauséeux, je voudrais comprendre. Comme si c’était de la plus haute importance.

Je vais me coucher, tiens, du coup.

Bonjour, me voilà levé. Donc nous sommes lendemain.

J’ai reçu ce matin au courrier un alboum de mon camarade Lefred-Thouron. L’objet s’appelle Je suis un Gland. Évidemment j’en parle parce que c’est un ami, mais il n’empêche que si ce n’était pas un ami je regretterais de n’en pas parler, au cas où je devrais n’en rien dire, puisque n’ayant pas la raison pour le faire que l’auteur ne m’est pas inconnu. Relisez: c’est simple. A part ça, Lefred-Thouron a un enfant qui se prénomme Zoé, un autre Maurice, une épouse qui se prénomme La Grande et une chienne Brutusse. C’est une belle famille. Ils vivent heureux pas trop loin de chez moi et néanmoins ça fait lurette qu’on ne s’est pas vus ni que nous n’avons fait la frigousse ensemble. Faudrait que ça change. Ceci dit son alboum est comme d’habijours très drôle. C’est chez Fluide Glacial.

Que je vous dise cela va-t-il changer quelque chose?

Bon. Nous voilà, dans la foulée, au sur-sur-lendemain pour le moins. Et même sur-sur. Le temps passe que c’est fou, la vitesse à laquelle.

Par exemple, je suis allé à Épinal. Il y a un moment déjà. C’était une manifestation qui s’appelle Les Imaginales. Premier number. Et bien comme on dit: pour un premier number, c’était une réussite. En tous cas, je trouve. Et pourtant il ne faisait même pas beau — pas trop. Pas comme aujourd’hui où je crève dans mon bureau sous les toits. Sous le toit, un seul suffit. Les Imaginales est une manifestation qui met en présence des tas d’écrivains traitant de l’imaginaire à travers notoirement ces genres sous-estimés par excellence que sont la SF et le Fantastique, d’une part, mais pas mal d’autres aussi. Des illustrateurs, des peintres, des scientifiques aussi, des parleurs, des silencieux, de tout Et puis des gens de la rue, autrement dit de chez eux. Des gens. Brassez-moi tout ça. Et puis des livres. Re-brassez. De l’avis de tous les invités, ce fut un beau moment. Du mien aussi. Et je trouve que mon avis, pour ma part, et en ce qui me concerne en tous cas, est très important. Car c’est ainsi, à travers mon avis, que je peux me faire une idée, un jugement.

(Je ne sais pas vous, qui lisez ces lignes, mais moi je trouve que ça fait longtemps que les BOCALS ne se sont pas manifestés. Et leur esprit. Je dis ça parce que je commence à les sentir dans ces lignes. Je les sens s’immiscer. Pointer du nez. Me perturber. Les BOCALS se sont tus parce que j’ai eu des problèmes mécaniques et techniques de photographie, de numérisation, de bécane, de bazard. Ça va s’arranger. Et puis de temps aussi (les problèmes), et c’est pas négligeable. Ça, je ne sais pas si ça va s’arranger. )

Donc les Imaginales. On y donna des prix, des médailles, des images. Des bons points, en somme. On y récompensa. C’est formidable. Mais j’ai tout oublié. En tous cas moi je n’en ai pas eus, des images ni des prix ni des médailles ni des récompenses. Ce qui n’est que très normal. Si vous voulez être au courant, j’imagine que c’est sur le site. Le site des Imaginales. Comme je ne connais pas l’adresse dudit site et que j’ai la flemme de chercher (c’est fou ce que j’ai la flemme en ce moment), je pense que mon camarade Bernard Visse, s’il lit ces lignes, va vous le donner aussi sec ci-dessous, l’adresse, ou le palmarès, ou une réflexion de son cru, ou rien, selon son humeur, on va bien voir:

Plage Bernard Visse: « Qui lit. Et qui écrit : Pierre, je dirai – pour tenter de donner le début du commencement des prémices d’une explication au fait que tu n’as pas eu de médaille lors des Imaginales 2002 – que tu n’as pas besoin de ça pour être un homme de (grand) prix et pour tout dire : une récompense à toi tout seul, à mes yeux comme à ceux de tous tes lecteurs ! Tu rougis, j’espère…. Bien fait pour toi ! Trêve de plaisanterie : le site des Imaginales se trouve LA. » (ndlc)….

Sinon, les Imaginales est une manifestation conçue et imaginée par le ci-dessus Bernard Visse, justement, et Stéphane Nicot. Et des autres. Et bravo à tous. C’est presque mieux que le Mundial, et c’est vachement moins loin, et on y voit des tas de trucs exotiques. 

Par exemple ça:Et aussi ça:
Et même ça:Et des jeunes femmes asiatiques attendant que les mérous passent (ce qui fait au moins trois private jokes en un).

Alors?

Il parait que l’année prochaine ce sera mieux encore.

Quant à moi, je prépare quelque chose pour cet endroit, dans deux ans, en cas de vie.

D’autre part, comme je sens l’odeur du poulet cuit qui monte jusqu’ici, le pauvre, et que ce soir est le soir du second tour des législatives et qu’il faut que j’aille voir ça (je suis en plus à peu près certain que c’est encore un gros nul de député qui va s’aligner…), nous allons nous quitter, sur cette couverture de la BD qui sortira en octobre, signée Emmanuel Vegliona pour le dessin, et l’autre pour le texte:

Hasta la proxima de vez.