Dimanche 28 décembre 2003

  L’an nouveau

Vous avez vu la date ? (Sur le ton de: « C’est à cette heure-ci que tu rentres ? » )

Oui, j’ai vu la date. J’en suis pas plus fier que ça. Mais c’est ainsi que les hommes vivent, il faut croire… C’est ainsi que les dates passent.

L’an nouveau

Bon, alors c’est bientôt l’an nouveau. Et tels que je vous connais vous allez fêter ça. Des tas de gens vont fêter ça, vous n’êtes pas les seuls. Même moi, je me demande si je vais y échapper, pris dans les engrenages de l’événement. Et puis je n’ai pas non plus envie de fuir. L’année dernière à cette époque il y avait des amis à la maison, c’était bien.

Fêter l’an nouveau… A mon avis c’est un prétexte, pas mieux, parce que j’ai beau me creuser la tête je ne vois franchement pas comment ni pourquoi on peut être content d’avoir une année nouvelle à supporter, le poids des ans, etc., une année de plus sur le chemin vers le bout du chemin, tout ça…

Et il faudrait être content, en plus. Je m’interroge.

Ne me faites pas croire ça. C’est comme les anniversaires. Oh chouette, c’est mon anniversaire! D’accord, pour les cadeaux, d’accord. Mais quand même pas, là encore et là aussi, pour une année de plus ?!? Quand même! Ou alors, oui, okay, quand on n’en a pas beaucoup dans les pattes, des années, et qu’on est encore assez con pour croire que c’est bien d’en ramasser davantage afin de, comment dire, être admis parmi les grands et dans la vie active. Mais sinon?

En bref

Enfin bref. Bonne année, donc. Une de plus. Je vous souhaite d’aller jusqu’au bout sans problèmes, sans hémorroïdes infernales, ce genre de rigolades. Quoi d’autre ? Que souhaiter d’autre ?

Eh bien moi je suis pour la paix dans le monde

La paix dans le monde? Il n’y a que le Pape, sasainteté, l’idole de Stéphane Bern, assez con et malin pour encore faire son beurre avec ce genre de niaiserie. Sasainteté en vrac. SS Jeannot. La paix dans le monde ? Mais quelle connerie, mes enfants ! Vous l’avez vu, le monde ? Vous y avez jeté un oeil, jeunes gens, autrement qu’en sms ? Le monde et ses millions de chrétiens et ses millions de musulmans et ses millions de juifs, tous unis pour une fois dans la couillonnerie, qui ne souhaitent qu’une chose: que le monde soit en paix au nom de leur dieu en prime time ? Et dans leur langue et selon leur formule évidemment pour être aux premiers rangs quand on ouvrira les portes de la foire. Vous l’avez vu le monde avec ses capitaines Bush et Charonne et Chirac, et Blair, et Poutine et Tutti et Quanti ? Et leurs cortèges de porteurs de bannières, sous-fifres de tout gabarit, et Cie, mes frères et sœurs en l’espèce, espèces braillantes et trébuchantes, leurs vociférations de veaux sous les voiles et les foulards et les calottes diverses. Malditos. Le monde, des fois, on a juste envie de ne pas en faire partie. En tous cas je.

Je vous souhaite de ne pas faire partie du monde. Sincèrement.

Moi le premier, tiens, je vais me gêner.

Météo

Ceci dit il pleut.

Téloche quand tu nous tiens

Ceci dit, aussi, combien de fois ouvrons-nous la télé pour ne pas entendre dire, par miracle, une ineptie ? Combien? Comme j’en avais un peu marre, je l’ai donc éteinte. Je l’allume pour m’écrouler devant et m’assoupir, de temps en temps. Ça marche. Par exemple devant France 2, vers 13 h. Je suis réveillé par le générique de Derrik juste à temps pour m’enfuir.

News

Il s’est passé un certain nombre de choses, depuis quelques mois, dans le monde. A la vérité il s’en passe un fameux paquet chaque jour, heureusement que nous n’en savons rien. Le drame c’est que nous en apprenons d’autres, dont on se passerait bien de connaître l’existence. Dont on se passerait bien aussi qu’elle existent mais c’est un autre problème.

La maison de Pipo

Et parmi tous ces événements, La Maison de Pipo !!!

Que j’ai abandonné un peu, je l’avoue, ayant eu d’autres chats à fouetter, ce qui est une très vilaine expression, nous allons donc dire d’autres occupations. Alors voilà. Cela étant, Pipo ne m’a pas attendu. Il a continué son travail, jour après jour et même de nuit et par tous les temps. Soleil et pluie.

Il est arrivé comme il l’avait quasiment prévu au faîte de la maison, un beau jour. Je n’ai pas assisté à l’événement, j’étais, à ce moment, en train de faire le malin ailleurs, je ne sais où, quelque chose dans ce goût-là.

Heureusement Kik était là, lui. C’était en novembre.

A la suite de quoi, il a fallu bien entendu qu’il la démonte, Pipo, sa maison. Eh bien oui. Pour pouvoir la remonter là où elle doit demeurer à jamais. Alors il a tout désossé…

…et un beau matin il n’est plus resté que Kik, à l’endroit du chantier débuté en mai, jouant au ballon pour tromper son ennui…

Kik joue au ballon, des journées entières. Sylvain dit que c’est pour faire son malin. Moi je le soupçonne (Kik) d’aimer ça, tout simplement. Je l’ai vu plus d’une fois demander son ballon et entamer une partie, quand je descend jusque-là pour donner à manger aux poules – et à mon coq (Brimbelle, vous vous souvenez ?)

Donc une fois démontée, la maison, en pièces détachées, il a bien fallu la remonter, là-bas, dans la vallée d’en face. Je ne la vois plus. Depuis chez moi je vois la grue. Elle me manque un peu. Il y a quelques jours que je ne suis pas allé par là-bas, mais je suppose qu’elle ne doit pas être loin d’être couverte. Un vrai toit. A l’abri de la neige.

La dernière fois que je suis passé par-là (quelques semaines), elle était comme ça:

Sans doute vers la fin de l’année, j’irai dire un salut, prendre quelques clichés. Histoire de « souhaiter la bonne année ». Mais je ne tiens pas trop à l’embêter non plus avec mes bavardages, Pipo. C’est jamais très marrant les curieux qui débarquent et qui se mettent à jacasser, quand vous savez qu’il vous reste tout ça à faire et que la nuit va tomber bientôt. Bon.

A part ça

Sinon moi, quoi ? J’ai des idées qui flottent. Il va bien falloir que je me remette à écrire. A écrire un livre. Et d’autres choses aussi, sans aucun doute, moins agréables, sans aucun doute aussi, pour mettre des épinards dans la gamelle et un peu de beurre avec. Je sais pas trop.

Courriers

Des gens qui lisent « C’est ainsi…« , qui l’ont lu, m’ont écrit et m’écrivent des choses admirables. Je suis un peu sous le choc encore de tout ça, je crois.

Atmosphère, atmosphère

Je suis aussi un peu encore fatigué, je crois aussi. Pas fatigué physiquement. Fatigué. Je sais pas. C’est la fin de l’année. Ça me fait toujours ça. Le blues des guirlandes, et flocons scintillants. La pire période c’est après, juste après, dans cette espèce de boue piétinée qui vous fait déraper jusqu’à la galette des rois.

Après le blues le bleu

Après, ça ira vraiment mieux. Les poules se remettront à pondre et Pipo aura fermé sa maison et moi il faut que je songe sérieusement à refaire ma cheminée (une cheminée à l’âtre) ainsi qu’un bout de mon toit qui fuit au dessus de la porte d’entrée. Et puis trois ou quatre autres bricoles.

Hasta luego.