Dimanche 26 août 2001

Or donc ce dimanche fut un jour de grande promenade dans les forêts. Trente kilomètres, pas moins, depuis chez moi, plus exactement d’un endroit nommé Plein du Canon, sur la route qui monte au Ballon d’Alsace, jusqu’à un autre endroitnommé, lui, La Planche des Belles Filles, en Haute-Saône. Le nom est joli, n’est-ce pas? Il vient d’une triste histoire, à l’origine, que je raconterai peut-être un jour. L’endroit aussi est joli, avec grand calme et vaches paissant en regardant passer les passants. Un hôtel restau sympathique, un paysage superbe, du soleil là-dessus. Et en sus un copain qui s’occupe des domaines skiables (quand il y a de la neige, of course) et des domaines environnants pas skiables mais promenables quand il n’y a pas de neige. C’est un ami qui s’appelle Toto, je le connais depuis qu’il est haut comme ça, il accompagnait avec son père, que j’ai toujours appelé Monsieur Claude, qui était alors installateur de télé et venait pour cela à la maison, un personnage, et qui exploitait aussi une ferme perdue dans les hauts, c’est ainsi qu’on dit, et même qu’un jour il a trouvé de l’or. He oui. J’ai dit: un personnage. Toto est le fils de Monsieur Claude. La dernière fois que j’ai vu Monsieur Claude, et Madame, c’était à la vente de livres d’occase d’Amnesty, à Remiremont, ils cherchaient des romans de Giono. J’espère qu’ils vont bien. Donc, avec Toto, nous avons mangé notre tomate et notre poulet froid et notre tranche de pain et notre pêche, dans un petit chalet avec vue sur la vallée et la forêt de St-Antoine. Puis sommes repartis — dans les 15 à 16 bornes pour le retour, hein, on ne s’attarde pas en festivités dans ces cas-là. Sommes passés par un endroit qui s’appelle l’Etang des Belles Filles, auquel on accède par un sentier forestier descendant (qu’il a fallu remonter ensuite…) Endroit superbe again. Mon rêve, c’est ça: une maison au bord d’un étang de cet acabit, dans la forêt. Dimensions canadiennes si possible, mais hautes-saônoises me conviennent aussi.

Donc, là, après tout ça, à l’heure actuelle, trente kilomètres dans les mollets. Ça va.

Sur le bord d’un chemin, ça:

Après le « bonhomme fontaine » de l’autre fois, on pourrait carrément entamer une série.

La Grande Goutte est un refuge de montagne, ouvert à tous les promeneurs. A mon avis, il est surtout et principalement investi de façon rituelle par une bande de zozos genre pas tristes qui viennent y festoyer le ouikende. On en a vu quelques-uns, là, en revenant… dont un type de mon village que je n’avais pas vu depuis des lustres et qui m’a reconnu et qui a voulu me faire lire, « puisque t’es écrivain », un texte « écrit par les filles sur la Grande Goutte et sur toute la bande ». Même là! en plein trou du cul du monde et au cœur de la forêt, voilà que je dois lire un manuscrit!!! On est partis sans trop tarder — dans ces cas-là, vaut mieux pas. Je ne sais pas qui sont « les filles » auteuses du texte (qui a dit « scies sauteuses »? c’est malin), des copines de la bande sans doute. Je soupçonne les zigotos d’êtres les signataires anonymes de la pancarte indiquant le refuge, ci-dessus. Allez savoir pourquoi.

Pendant la promenade, une parole du jour (il y en a eu plusieurs, au fil du jour) d’Irma, après un grand grand grand silence: « Je vais m’acheter un short large jusqu’aux genoux ».

Sinon c’est la rentrée.

Sinon Léotard est parti sans laisser d’adresse où lui écrire, où on peut lui écrire, il a déjà répondu. Hasta luego, amigo.

ainsi que lundi 27

Hier, nous sommes allés nous promener longuement… (voir ci-dessus).

Mais ainsi que:

Avant-hier, je suis allé me promener plus courtement qu’hier, en une autre forêt, et j’ai trouvé un truc étrange, je vous jure que c’est vrai, j’ en parlerai plus tard, je crois avoir mis le nez sur un mystère…

Sinon c’est la rentrée (bis)

On va bien me casser les burnes pendant une quinzaine avec ça, au bas mot, non? C’est l’actualité des français, donc du monde.

Hasta luego