Jeudi 30 août 2001

On se lève et pof: la pluie. Une petite pluie, pas des cataractes, pas même une vraie averse. Si nous n’étions pas le 30 août, je dirais une pluie de printemps. A 8h, sous le ciel vaguement modelé en gris, avec un souligné de la ligne de remous des nuages, la lumière est claire et irisée.

Or donc, c’est la rentrée.

Il y a peu, un mois durant au bas mot, journaux, magazines, télévision et radio nous ont prévenus: les vacances allaient arriver. Et ce fut effectivement les vacances. Il y a un mois au bas mot again, ces mêmes voix commençaient de nous annoncer la rentrée. C’est la rentrée. On va bientôt nous parler des vacances de la Toussaint et de Halloween. « On », ce sont précisément ces voix écrites ou parlées citées plus haut, les voix qui nous disent comment est, va, respire, se porte, bref à quoi ressemble le monde. Parce qu’il ne nous suffit plus de regarder autour de nous, ce monde-là est riquiqui. Le plus proche qu’il soit, le plus vrai, comment dire? le plus ancré dans votre/notre réalité, non, celui-là n’est que roupie. De sansonnet, cela va sans sonner bien sûr. Le vrai, de monde, celui qui n’est jamais vu de nos yeux vu, jamais senti de nos narines senti, touché de nos mains touché, ce monde-là donc est un monde de rentrée, et il va falloir vous y faire et vous y adapter, à la rentrée.

Tant pis pour vous qui n’êtes pas sortis. Le diapason, ça s’appelle.

Dans ce monde-là que les voix sus-citées mises en causes nous décrivent et nous formatent, il existe plusieurs sortes de rentrées: des classes, politique. ET la rentrée littéraire.

Grand combat, la rentrée littéraire… Pfff…

( La rentrée littéraire, part 1)

Nous allons en subir les éclats jusqu’aux Prix — les Prix sont en gros un avatar de la rentrée. Le « monde littéraire » va s’agiter, brasser de l’air, du bruit, des textes imprimés et des paroles. A la pelle. Les romans attendus ( par qui?) seront donc soit des merdes soit des chef-d’œuvre, Houellebecq aura dû avoir à une voix près le Goncourt qui est comme chacun sait mon vieux le scandale mérité attendu que nous connaissons tous, ding! la caisse enregistreuse, deux ou trois autres feront les pitres, la plupart des véritablement bons romans sortis dans la masse passeront inaperçus puisque, mon pauvre chéri, les journalistes habilités à en parler n’auront eu ni place ni temps ni antenne pour le faire après avoir donné tout ce qu’ils savaient, leurs tripes, coco, à ce bon vieux Houell’ et quelques autres échappés, sans oublier celui qu’on n’attendait pas au détour d’un petit coup de, disons, scandale — pas plus simple à vous bâtir qu’un bon p’tit scandale, pseudonyme de n’importe quoi — , Beigbeider fera son malin partout où il faut, Lumbroso ressortira pour nous son meilleur regard à la Droopy, Durand Guillaume sera attendu au tournant… trois petits tours, roulements de tambours, et paf, que vous disais-je, ce sera Noël! C’était bien la peine de s’énerver.

Il y a bien longtemps que je n’ai pas donné de nouvelles des chats, me fait-on remarquer. Ha ha! les deux petits (toujours en quête de noms pour le moment et se contentant de provisoires « Pic » et « Poc ») désormais circulent. Flageolants, certes, mais circulent, courent, vont et viennent.. Ils ont quitté le bureau pour la chambre d’ami, sur une couette au sol, d’où ils lancent des explorations. Ils disent mi et miu et Cosette leur cause de son bruit de mandrin de perceuse. ¡La vida !

Mystère en forêt

Donc, comme je vous le signalais précédemment, je me promenais tranquille et voilà que mon œil est attiré par une tache blanche, au pied d’une souche.

Ce truc-là:

Je vais voir ça de plus près: un cube, une sorte de cube, blanc, en espèce de matière plastique compacte, lourde, la matière, d’environ 30X30X40cm, le cube — donc pas un cube, un parallélépipède, oui, bon.

Enfin, donc, voilà.

Avec un trou au centre, et puis sur une face des espèces de crénelures.

En pleine forêt. J’ai pas touché …

Je ne suis pas retourné là-haut depuis, je ne sais donc pas si ce machin est toujours là. Je vais m’en assurer.

Fait divers

J’ai ramassé, ce qui est une façon de parler, une tique. Je suis très tiques. Une histoire de sueur j’imagine. (Intéressant, merci.) Premier cas de figure: Vous prenez quinze honnêtes personnes normalement constituées, dont moi, vous les lâchez en forêt. Une tique passe. Une seule. C’est pour ma pomme. Second cas de figure: Les quinze mêmes, et voilà qu’un troupeau de tiques passent. Tout le troupeau pour ma pomme. C’est ainsi. Il existe des « arrache-tiques » qui sont des petits appareils très efficaces — quand on s’en sert. J’ai voulu arracher cette tique infâme sans l’appareil, à la sportive, et crac, résultat je lui ai laissé les crocs et les pattes, c’est pareil, dans ma viande. Je vais donc devoir aller visiter un camarade médecin qui saura. Ha la la.

Infos

J’ai décidé de mettre aux enchères des livres et des BD rares sur iBazar.

Ensuite mes manuscrits.

Ensuite je brûlerai mes meubles (vu que ce sera l’hiver).

Ensuite on avisera.

La pensée du jour

Pfff…

La parole du jour

Pfff… quoi, pfff?

hasta luego