Un certain nombre de choses se sont passées. D’événements se sont produits. Des jours en tumulte. On dira ça comme ça. Par exemple, pas plus tard qu’avant-avant-hier, une des chattes de Cosette a disparu. La plus petite celle qui est née la première, ma maigrichonne et qu’on appelle pourtant La Grande. Plus personne. Un jour, deux jours, et puis hier soir alors qu’on conjecturait ferme sur ce qui avait bien pu la faire disparaître, et tout y passe ou presque, miaou, la revoilà. Toujours maigrichonne bien entendu et sans doute un brin en plus, affamée, mais pas trop, excitée et électrique comme jamais. Bon, voilà une histoire du chat résolue.
Jours en tumulte donc aussi, ceux qui nous agitèrent tous et toutes entre ces deux manifestations électorales.
mardi 14 mai 2002
Je ne saurais dire ce qui a provoqué l’interruption du bavardage ci-dessus. Je ne m’en souviens plus. Des choses et d’autres.
jeudi 16 mai 2002
Par contre, l’interruption de mardi fut provoquée par la venue de Monsieur Macintosh. Pas le vrai, non, celui qui m’a vendu la Petite Bête. La Petite Bête est un iBook blanc du plus bel effet extérieur et intérieur. Me le fallait depuis des lustres, c’est sûr. Bon, je l’ai. Je vais pouvoir travailler dans les dunes, en forêt, grimper au sommet des falaises avec mon bureau sur le dos, que sais-je. Dans les trains, où je vais bien rarement et où généralement je m’emmerde, mais alors je m’emmerde! Lire m’endort et m’endort mal car sitôt que je dors (mal) le contrôleur me tape sur l’épaule pour « pardon monsieur contrôle de billet »… ça ne loupe pas. Et sinon quoi faire? regarder le paysage? Écouter ceux qui téléphonent? Alors là, desorendroit, hop, la Petite Bête! et quant à faire, pourquoi pas, dans le genre je bosse dur, regarder un DVD. Wahou! Les DVD, j’avoue, j’étais passé à côté. Moi qui pourtant fut le pionnier du magnétoscope, quasiment, je n’exagère que peu — je me souviens avoir commandé le premier à Paris: on n’en trouvait point dans ma campagne montueuse — he bien les pionniers fatiguent, il faut croire, parce que le DVD, rien du tout, ça me passait par-dessus la testa, j’avais sans doute autre chose à faire. Sûrement. Des histoires à écrire, des infarctus à soigner, des chats perdus à retrouver, des bricolages à bricoler, des livres à lire, des conneries. Oui et bien dîtes-donc! Mon épouse et mon fils m’ont fait cadeau d’un DVD, quand j’acquis (Chan) la Petite Bête mangeuse de cette nourriture-là. M’offrirent donc Moulin Rouge. Spectaculaire, disais-je, ou si je ne le dis point, le pensai-je, spectaculaire et étonnant à quel point une qualité exceptionnelle d’image et de définition peut faire paraître hors cadre une image soit-disant petite, de douze pouces, en fait.
Je suis ravi. J’ai retrouvé une sensation perdue, oubliée en tous cas: celle d’être un petit garçon recevant un beau, un superbe jouet. Sans rire. En plus c’est un outil. C’est la Petite Bête.
Que je vais sans doute emporter à St Malo. Où je me transporte dans deux jours, pour m’imaginer une fois encore en Étonnant Voyageur.
Mais je me suis égaré, là… L’interruption dans ce précédent bavardage! Causée par la venue de monsieur Macintosh… c’était pour mettre en réseau mon iMac et la Petite Bête. Et c’est fait. Nous eûmes des soucis pour le partage en réseau — cela vient d’une super fragmentation de mon disque dur. Quelqu’un sait comment défragmenter sans faire tout exploser?
Jeudi, la semaine dernière, vers la fin de l’après-midi, un ami, plus exactement deux, qui travaillent à France Culture m’appellent et me demandent ce que je fais. Je dis. Un des amis me dit: et ça ne te dirait pas d’arrêter quelques jours? Parce que voilà. Et il m’explique. Il s’agirait d’écrire un feuilleton quotidien pour la semaine suivante (c’est à dire cette semaine) entre les deux tours des élections. Un feuilleton sensé jeter un oeil sur l’actualité, essentiellement politique, donc, de l’après premier tour. Super, je dis. Feuilletonniste, moi, j’aurais toujours voulu. Bon alors topons. Et les deux premiers épisodes livrables pour le samedi, afin que le réalisateur puisse quand même voir un peu de quoi il s’agit… Parfait. Vendredi plein pot, donc. Deux épisodes comme prévu. Samedi un autre. Dimanche le quatrième – me voilà bon jusqu’au jeudi de la semaine suivante…
Et puis dimanche soir.
Ce dimanche soir d’avril du premier tour des élections présidentielles 2002. Premières élections présidentielles françaises du siècle.
Non seulement ça décoiffe et ça atterre, mais en plus… en plus ça me fout en l’air tout mon feuilleton. Du coup, dans un état mental d’une disponibilité qu’on imagine, vers les minuit: réécriture du premier épisode. E-maillé un peu plus tard. Première diffusion lundi 22, c’est à dire avant-hier, et toutes ces dates se mélangent vu que pour causes d’événements indépendants de ma volonté voilà que je reprends ce communiqué un autre lundi, le 29, à 12hO1… Nous n’en sortirons pas. Bref, il y eut la semaine dernière un feuilleton sur France Culture chaque jour à 11h et qui délirait, si peu, sur la terrible actualité. Ça s’appelait Qui a tué le 3eme homme ?, voilà, et en parler aujourd’hui ne sert strictement à rien…
Un très bon slogan du moment:
VOTER BLANC , ÇA SERT ARYEN.
Vu dans une émission à la télévision Madame Anémone, actrice, que l’on dit ingérable, et qui a fait un… numéro, oui, un numéro je crois, ça s’appelle comme ça, sur son engagement politique doublé d’un appel à voter blanc « massivement ». Ingérable, donc… ainsi que rien moins qu’ébouriffée dans les raisons données pour ce faire.
Bon.
Nous allons faire court.
Voter Chirac, c’est évidemment voter contre l’autre. Contre l’horreur ricanante et sournoise et menteuse. Contre la dégénérescence au pouvoir. Contre l’inhumanité, très simplement.
C’est évidemment se battre. Parler, dire.
Tandis que voter blanc, c’est être muet, amalgamé dans un même silence avec les déçus du FN et de la révolution prolétarienne — cauchemar…
C’est un vieux libertaire anarchiste dans l’âme et les tripes qui vous le dit et n’en est pas à un paradoxe apparent près.
Sur ce, je m’en vais vers d’autres horizons — surtout d’autres occupations momentanément importantes.
Sinon, en passant, quelques livres fortement intéressants:
Encore un peu de patience, de Valérie Clo , éditions Pétrelle.
Séduisant, émouvant.
Et puis aussi:
La Cuisine des Flibustiers, de Mélani LE BRIS (Phébus)
Goulayant, truculant, exotique, pimenté.
Sans parler de:
Vincent et les Évadés du Zoo, de Pierre and Dylan Pelot (Kid Pocket)
Pour tous les enfants de l’électorat lepéniste. Pour ceux de leurs parents aussi qui savent lire. Ou qui apprennent.
Et bien évidemment:
Si loin de Caïn, d’un certain Pierre Pelot, Rivages noirs.
Des choses étonnantes, je trouve, au fil de cette campagne électorale que tout le monde s’accorde à trouver terne, et contre laquelle tout ce même monde s’énerve et s’insulte dés que ça s’énerve et s’insulte (si peu).
Image choc au journal France 2: Jean-Pierre Chevènement, en campagne, visite les hôpitaux, et particulièrement les Urgences. On voit notre brave homme, la lippe en avant, déambuler parmi les brancards, adresser un mot, gentil j’imagine, de préoccupation, attentive j’imagine, à un des allongés. On n’a pas la réponse, le candidat s’éloigne. Moi, j’imagine ce pauvre type — pas JPC, le blessé, le malade, l’urgemment admis dans le service. Pour une raison qui ne me regarde pas et que je ne chercherai pas à connaître, ce type et donc admis aux urgence, c’est que ça va mal, c’est qu’il ne va guère penser à autre chose que son triste sort, le pauvre, pour peu qu’il soit tombé dans le cirage, en plus: il se réveille, ou bien il passe, il croit être sauvé, en somme, et crac! qu’est-ce qu’il voit? avec qui il tombe nez à nez? Chevènement.
C’est dur, non?
Il se dit qu’il est mort. Qu’il ne s’en est pas tiré.
Non, mais sans blague: imaginez.
Salon du livre
Je ne suis donc pas allé au Salon, pour les raisons dites (ou pas dites, je ne sais plus, et j’ai la flemme de vérifier, c’est encore un truc qui m’atteint assez souventement, ça, la flemme de vérifier. Bah.) et j’ai loupé les manifs italiennes. Mais j’ai vu Guillaume Durand à la télé en direct animer son émission dans un vacarme assourdissant et dire quatre ou cinq fois: Quel bordel mais c’est la vie, je vous remercie d’avoir bien voulu participer à cette émission. Pour le reste, je ne sais donc rien. D’ailleurs, je me rends compte de cela et ça m’esbaubit: c’est fou, quand on n’est pas sur place, à quel point on ne sait rien de la chose. A quel point c’est infiniment peu retransmis ou relayé par nos chers médias. Ou alors je regardais ailleurs. Ce qui est fort possible, au fond. C’est le printemps.
J’ai reçu par mail les photos d’un personnage qui se rase la barbe. Je dois le connaître, on a du se croiser, mais ça ne me dit rien, dis-donc. Ça fait bizarre. Parce que là, au fond, et il ne m’en voudra pas, il comprendra, qu’il se rase ou pas, c’est sûrement pour lui l’événement du siècle, je comprends ça, mais de mon côté, bon…. Ou alors ça va me revenir.
J’ai reçu par mail les photos d’une fille plastiquement irréprochable qui enlève ses…
Bon, ça va.
Furetière
C’est à peine croyable, je sais, mais mes aventures avec les éditions Atlas auxquelles j’ai commis l’erreur un jour de commander (et de payer!) des livres, dont un que je n’ai jamais reçu, cette aventure dont j’ai déjà parlé, eh bien n’est toujours pas terminée . Dîtes-donc! Ça fait deux ans que ça dure!!! — sinon plus. Je prends mon élan et j’y reviens dans le détail plus tard — aujourd’hui, je n’ai pas la tête à ça. Les Éditions Atlas me minent. A l’heure actuelle et sauf changement de dernière minute, je suis niqué de deux mille balles environ et de plus un seul de mes dicos que je leur ai retournés pour remboursement, à leur invitation. Eh bien ça y est, en gros j’ai tout dit. Merci Atlas.
Meubles
Le gars qui m’avait donné la biblio-placard pourri que j’ai transformé en bibliothèque d’entrée m’a amené avant-hier des super-portes de placard art déco. Il faut que je trouve à les utiliser.
Je vais par ailleurs, et par ici surtout, me lancer dans la réalisation d’un ensemble bureautique, on va appeler ça comme ça, pour mon bureau donc, essentiellement composé d’un ratelier métallique de rouleaux de toile, récupéré dans un tissage, et de bois de vieux meubles chinés dans un dépôt pas loin de chez moi, qu’il me faut aller chercher. Ça va péter! Mon neveu, qui se reconnaîtra et à qui je faisais part de ce dessein, me dit qu’il a eu ce genre de mobilier dans l’agence de pube où il crée, sauf que ce n’était pas de la récup’, mais le principe, si. Je croyais avoir inventé. M’en fiche, cela dit. Mon objet sera terrible. Je gagnerai de la place et je travaillerai dans le confort. En attendant, j’ai commencé le décapage du support métallique en question, utilisant un fond de bocal de produit mange-peinture que mon beau-frère m’a donné, et qui est très efficace. Le produit mange-peinture.( Le beau-frère aussi, mais pas pour le même emploi.) Pour les doigts aussi, c’est efficace. La prochaine fois, je mettrai des gants — de toilette, si par aventure les doigts tombent. N’empêche, ça va être chouette. Je montrerai. Et il n’empêche que parmi les risques encourus à venir, il y a celui de me couper quelque chose à la disqueuse: parce qu’il va falloir que je tronçonne en longueur l’artefact.
Ça me fait penser que j’ai vu Gladiateur, hier soir. Je ne dirai qu’un mot: Wahou! Ce soir, je devais regarder Vercingétorix, rien que pour rigoler, que j’enregistrais après-midi, et puis mon épouse vient de me crier par-delà les étages et du fond de la cage d’escalier que: … et je ne me rappelais plus que tu enregistrais et j’ai… Bref. C’est la seconde fois que l’enregistrement de ce film foire. La première, c’était moi, j’ai programmé sans le son. Remarquez… Du coup, je regarderai Belles à mourir : ça doit se valoir, l’époque change.
27/3/02
Je n’aurais pas dû. En vérité je n’ai pas tout vu — j’ai dormi trois bons quarts d’heure.
Demain c’est l’anniversaire de mon épouse. Le mien dans un peu plus de sept mois.
Sinon, tout va bien.
28/3/02
ANNIVERSAIRE
Bon anniversaire à mon épouse!!!
Je lui ai pour ma part offert la première soupe aux orties de l’année, ainsi qu’une tranche de magret de canard qu’elle était en train de se faire cuire, et aussi une violette vue ce matin dans le pré et que je dois lui cueillir bientôt. Est-elle gâtée! Non?
AU COURRIER CE MATIN
Un appel de cotisation à la CREA, je commence à en avoir marre, j’ai jamais rien demandé, et tout ça pour « mériter » des points qui permettront un jour de toucher éventuellement un minimum de rien, et c’est obligatoire. L’État est décidément le plus grand maffieux qui soit. Il deviendrait urgent je trouve de résister, de relire Bakounine et Kropotkine, de faire preuve d’imagination et d’intelligence dans la résistance et la défense. Je vais y repenser sérieusement, comme au bon vieux (jeune) temps.
Je sais bien que le temps ne fit rien à l’affaire, il n’empêche que Mordieu que tous ces jeunes pseudo-révoltés d’aujourd’hui sont minables et d’une bêtise confondante, dans leur uniforme de sportifs d’avant ou d’après le stade! Mordieu que dés qu’ils parlent c’est affligeant — écoutez cette poignée de rappeurs révoltés dire leur rebellion aux Victoires de la Musique, par exemple, et vous aurez compris (je ne parle pas de Noir Désir, qui ne sont ni jeunes ni rappeurs ni affligeants ni en uniforme de sportifs en partance pour un match, ni… etc). Mordieu, enfin, que la révolte est devenue désolante.
Le poison c’est la connerie, et la connerie fleurit au ras du sol, tout au ras. Le mal vient de plus profond, la bêtise et l’ignorance sont un fumier haut de gamme.
Mais je m’énerve encore.
Par ailleurs, au courrier ce matin, le catalogue Spécial Créatifs de tout un tas de matériel Mac, que j’ai feuilleté, et que j’en suis malade, bravo, c’est réussi.
Au courrier ce matin (ter) trois exemplaires du Pacte des Loups en japonais. Bel bel bel objet!
Au courrier ce matin un vêtement offert par Lefred-Thouron, mon camarade. Je suppose que c’est en vente. Par contre je ne sais où. Je vais me renseigner. Quant à moi, je m’en vais arborer ce flambeau en forme de t-shirt sans attendre.
Me voilà prêt à affronter une longue séance d’écriture, et d’autres à la suite, ce qui explique le silence probable des jours à venir jusqu’au prochain bavardage…
Il pleut. Quand c’est fini ça recommence, génial, de l’eau partout. Je rigole. Enfin, non, je ne rigole pas. En gros ça me fait même un peu… c’est pas drôle, quoi. Ici, la Moselle est à sa source, mais « plus bas », ça doit commencer à faire mal. C’est terrible, l’eau, les inondations, tout ça. Question conne: « Vous préférez quoi, l’eau ou le feu? » Réponse conne (mais néanmoins…) : « Le feu, au moins, on peut l’éteindre avec l’eau ». (« Tandis que l’inverse, hein »… ajoute le petit malin de service qui croit que vous êtes trop plat de l’encéphale pour avoir compris… ) Le petit malin de service est un personnage ahurissant, que vous risquez de rencontrer à la moindre occasion, et qui vous pourrira la vie en deux temps trois mouvements…
Sinon, il pleut.
Cette après-midi, Cosette est venue faire une pause pratiquement sur mon clavier, ce qui fait que je n’ai pu travailler pendant une heure au moins. Ah zut alors!
Dimanche 3 mars 2002
Nostalgie
Revu il y a deux jours, au hasard d’un zapping, Rio Bravo, de Hawks. Une fois de plus ( la quinze millionième?), la magie opère aussi sec. Grandiose. Et pourtant, il y a John Wayne… Ne parlons que du comédien (laissons-nous aller à employer le mot), pas de l’homme, qui était ce qu’il était et sans doute pas quelqu’un à qui j’aurais eu envie de taper sur le ventre. Comédien donc, quand même, plutôt … monolithique, avec deux expressions au catalogue, trois les jours de grand vent, une allure de bœuf, et plutôt mode que vivant en plus, un sex appeal de fer à repasser… Là-dessus, en plus de ce vieux John, rien de plausible dans la narration, rien d’historiquement référenciable, du vrai made in Hollywood, depuis la caricature des personnages en présence jusqu’au collant noir de Angie Dickinson… Et vlan! On se prend tout ça dans la figure et on en reste coi, et moi ça ne loupe pas, à la chanson dans la prison entonnée par Dean Martin, Ricky Nelson à la guitare et ce vieux Stampy à l’harmonica, je fonds, larme à l’œil et tout. Et puis le reste. Les jambes collantées de noir d’Angie Dickinson, précisément… C’est sûr que l’Ouest sauvage n’en a jamais vu une comme ça, d’Angie, même de loin, pas plus qu’il n’a vu la coiffure gominée de Ricky, ni d’ivrognes à la Dean Martin, de tireurs aussi costauds que ces allumeurs de dynamite (et je ne suis pas certain qu’un bâton de dynamite s’explose selon cette méthode…). Mais qu’est-ce qu’on s’en fout, dites-moi! Qu’est-ce que c’est bien! Qu’est-ce que c’est du chouette cinéma, ça! Et on ne s’étonnera pas que ces films-là m’aient donné, quand je les ai vus, tout petit, l’envie de raconter des histoires… L’Homme qui tua Liberty Valance, La Captive aux yeux clairs, La Rivière sans retour… C’est quand même rudement bien, le western… La plupart étant tirés de romans formidables, qui plus est (cf L’Homme des Vallées Perdues réédité par Michel LeBris chez Phébus)…
Du coup, cet aprés-midi (on dit un ou une après-midi?), j’en ai regardé un autre, de western, au lieu de travailler: Wyatt Earp, avec Kevin Cosner. C’est autre chose. Mais néanmoins…
Et puis les Clint Eastwood, dont Impitoyable – chef d’œuvre crépusculaire, selon l’expression. Et puis cet autre chef d’œuvre, dans le genre, ou au bord du genre: La Horde Sauvage. Je suis un inconditionnel de Sam Peckinpah. Peckinpah tournait sur sa piste comme un Cormac McCarty sur la sienne. Voilà qui est dit.
Une bonne chose de faite
J’ai écrit la préface du prochain livre de Joël Couchouron — La Mémoire de la Terre.
Ensuite, la Petite Petite, une des deux « filles » de Cosette (l’autre c’est la Grande Petite) est venue s’asseoir sur les épreuves de Si Loin de Caïn que je dois relire pour Rivages, ce qui fait que je n’ai pas pu travailler une bonne heure encore, parce qu’après s’être assise elle s’est couchée et elle a dormi. Ah! re-zut, alors! (J’ai pris une photo quand elle était assise, parce que quand elle dormait le flash aurait pu la réveiller):
Ensuite j’ai regardé le jour tomber par la fenêtre et c’est comme ça que j’ai surpris la plongée dans le soir d’un curieux vaisseau extra-terrestre, à n’en pas douter.
Où est passé le Capitaine?
Sinon c’est infernal, j’ai de moins en moins d’ordre, je voulais parler d’un album de BD intitulé Le Capitaine Écarlate de Guibert et David B. chez Dupuis, dans la collection Aire Libre, parce que c’est un chef d’œuvre, tout simplement, que par exemple Angoulême aurait pu en son temps remarquer, par exemple, si Angoulême n’était devenu une institution à l’exemple de beaucoup d’autres, un peu monumentale et la couv de façade prioritairement consacrée aux reconnaissances sans risques et autres institutions confraternelles, mais seulement voilà, quand je vous disais que je n’ai plus de tête: je ne suis plus fichu de retrouver cet album. J’ai retourné quinze fois toute la maison. Soit on me l’a piqué, soit je l’ai prêté et on ne me le rendra jamais — sais plus. Le Capitaine Écarlate. Bon. En attendant de le retrouver, il y a bien La Lecture des Ruines, du même David B., même collection, même éditeur, même silence d’Angoulême cette année, même originale création inclassable, même plaisir de lecteur÷spectateur.
Mais qu’est-ce que j’ai bien pu foutre du Capitaine?
Attention attention !
Attention attention, disais-je, bientôt très bientôt la suite et fin des aventures palpitantes de Jehanne d’Arc, en Bocals (enfin!!!) Les conditions climatiques ayant enfin permis la reprise des hostilités du tournage… (et mes corbeilles à papiers suffisamment pleines pour alimenter les effets spéciaux.)
Vrac
Me suis remis hier à mon roman. Non sans mal. Un million de signes, derrière. Ce n’est pas ça qui fatigue et secoue: c’est ce qui reste à parcourir, devant. Dans le brouillard absolu et entre deux coups de téléphones lointains d’un éditeur étrangement évanescent qui me parait s’inquiéter surtout de savoir si j’irai jusqu’au bout et quand j’en aurai terminé. Ne me suis jamais senti aussi seul que dans cette histoire-là.
Je n’irai pas, sans aucun doute, au Salon du Livre — personne (je veux dire aucun de mes éditeurs) ne semble y souhaiter ma présence jusqu’à présent. Et c’est sans doute aussi bien comme ça.
Je n’irai pas non plus à Nancy (Été du Livre) ni à Metz (Livre sur la Place). Sans doute pas davantage à Saint Malo (Étonnants Voyageurs), ni à St-Dié (FIG) — pour les mêmes raisons, et puis d’autres.
J’achève de relire les épreuves de réédition de Si loin de Caïn pour Rivages. Décidément, ce roman ferait un sacré film, me dis-je en relisant. Une fois de plus.
A propos de film (encore) vu l’autre fois à la télé Les Rivières Pourpres. Remarquables réalisation et interprétation pour une histoire de merde grave. Comment peut-on? Je veux dire écrire çà ?
Mystère.
Un projet en cours me fait TRES peur: l’adaptation de Blueberry au cinéma.
La petite phrase qui tue:
Ne soyez pas agressifs, tendez la main (Chirac Jacques).
Hasta luego
N’empêche: je voudrais quand même bien savoir ce que j’ai fait du Capitaine…
Un ami mien me livre ces lignes, ci-dessous, dont je partage entièrement la teneur avec laquelle je suis parfaitement d’accord. Autrement dit, le doigt me semble être mis en ces termes sur le nœud du problème. Il serait bon que la France en fût informée, estimè-je, et c’est pourquoi je vous invite à parcourir ces propos (musique!) :
« Ca y est : Il l’a dit. Presque comme devant un juge : après avoir longtemps retenu le morceau, il a tout lâché. Et toute la France s’en fout : 62 % des sondés se moquent du tiers comme du quart des prochaines élections présidentielles (infos du 11 février), pensant sans doute que « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se case »… Tout de même, ça ferait 38 % d’électeurs ? Calculons… Sur 60 millions de Français dont 1 sur 2 en gros en âge ou en mesure de voter, cela fait 11 400 000 votes : on pourrait être élu Président des Français avec 5 700 001 voix ? Moins de 10 % de la population ? Ca me fout le bourdon.
Il y a cependant une autre question qui me gêne… Évidemment, c’est une question qu’aucun journaliste de la radio ou de la télé ne pose, occupés qu’ils sont tous à se demander quand plutôt que pourquoi… D’accord, quand on est président, on ne peut pas répondre de ses actes devant un juge, on revient pas là-dessus : les faits ont été mis au jour pendant le mandat, pas vu avant donc pas pris, on attend que ça se passe, on fait avec le « pseudo présumé » constitutionnel… Mais quand le même veut à nouveau jouer à être président ? Alors là, on fait toujours comme si on ne savait pas ? Ca me choque un tantinet… Pas vous ?
Peut-on confier les plus hautes responsabilités de l’État à quelqu’un qui a failli et qui est dans le collimateur de la justice ?
Peut-on briguer la Présidence de la République française en foulant aux pieds toute légalité et en s’abritant derrière un pagne de 500 signatures ? Il n’y a pas d’extrait de casier judiciaire dans le dossier d’inscription ? Aucune enquête de moralité ? Le simple fait qu’un homme comme Pasqua puisse prétendre à haute voix s’inscrire officiellement dans ce débat – et que des micros et des caméras avides se tendent vers lui – montre à quel point notre honneur républicain est tombé bas…
Il faut se faire une raison. Contrairement à toutes les idées reçues, le discours politique actuel n’est destiné ni à convaincre ni à rallier des partisans parmi les indécis. Il n’a qu’un but : créer un sentiment de dégoût pour lui-même.
Tout son art, si le mot convient encore, consiste à réduire toujours plus le nombre des électeurs potentiels. En démocratie, le nombre dérange.
Ca y est : Il l’a dit. Et c’est comme si c’était fait. Fin d’un suspens de sept ans : c’est vrai, non, qu’on se demandait depuis le premier jour s’il allait toujours avoir envie de s’occuper de nous ? Il l’a dit avant l’Autre. Et c’est – de toute la campagne – ce qui était le plus important. »
Bernard le Canard.
Dimanche 24 février 2002
Depuis, nous avons vécu une autre fin de suspense.
Je rêve d’un jour où ce genre d’événement prendra l’allure de quelque chose de nouveau, d’alléchant, de jouissif. Le jour où pour ces raisons susdites nous entendrons des propos frais, sincères, porteurs d’enthousiasmes. Je rêve d’un jour où les pauvres Bayrou, par la force des choses, ne seront même plus concevables, non pas tant dans leur essence que dans leur possibilité d’être après avoir signalé leur présence et tenté de la justifier. Je rêve d’un jour où… En fait, non, même pas. Je ne rêve plus bien, en ce moment. J’ai du mal à rester éveillé.
Il n’empêche que je viens de terminer à l’instant, 19 heures 25, le scénario du second tome de H.A.N.D. Pas mécontent. Non pas d’avoir terminé, mais de l’avoir fait et d’entrevoir d’ores et déjà la suite et les perspectives que cette histoire ouvre. Et la vision n’est pas vilaine. Il fut un temps où je me serais dépêché de traiter ce sujet en roman, un bon gros roman épais et dodu de SF (c’est de la Science Fiction), et avec délectation. Eh bien là, non. Le milieu de la littérature de SF ne me semble plus être ma maison, si tant est qu’il fut jamais réellement autrement que dans mon illusion. Mais c’est peut-être une fausse impression. Je me sens de plus en plus attiré par l’outil de la BD, pour raconter ce genre d’histoire. Donc…
Et à propos de BD, je ne saurais trop conseiller au monde entier de se procurer séance tenante cet album entièrement dessiné à la main, qui n’est pas un album de BD d’ailleurs, mais de dessins — ce qui tombe bien, puisque dessiné à la main —, signé Lefred Thouron. Extrait :
Personnellement, à chaque page, je me marre. (Gros inconvénient pourtant de l’ouvrage, son format qui ne m’a pas permis de scanner la couv. Rien n’est, décidément, parfait.) C’est chez Glénat.
A re-propos de BD, le titre de la mienne (tome 2) ne sera donc pas Les Bordels de Dieu. D’une part, mon sympathique éditeur (que je salue ici) a réagi comme je le pensais (et, soyons franc, fort judicieusement). D’autre part, on ne peut guère dire que les autres réactions espérées de soutien, à l’énoncé de ce projet de titre dans nos précédentes publications, ont été délirantes. Autrement dit: tout le monde s’en tape, merci. Je me débrouillerai donc tout seul, une fois de plus, et sans doute jusqu’à la fin des temps. M’en fous pas mal. Je déconne.
A propos de BD (ter), voici le dernier CD de CharlElie. Ça n’a rien à voir avec la BD, je sais, mais je n’ai pas de rubrique « musique ». Et c’est très bien. Ce que fait CharlElie est très bien. En peinture aussi — je suis fan total de la peinture de CharlElie et je me demande bien pourquoi, par exemple, si peu de gens savent que CharlElie est un sacré peintre, alors que tellement (de gens ) peuvent être informés, par exemple aussi, jusqu’à plus soif, que Steevie est un con.
Ça s’appelle 109 . Je parle du CD.
Les Canadiens viennent de remporter la médaille d’or des JO devant les Ricains. Wouhaaaa!
Sinon quoi? Il fait froid, il pleut, il neige, hier c’était comme ça par ma fenêtre, aujourd’hui c’est pas regardable.
Je n’avance pas vite dans ma presse à rogner. Il faut que je trouve une pièce de métal pour faire le sabot qui portera les couteaux. Si vous croyez que c’est facile.
Demain je vais écrire une préface pour le prochain bouquin de photos de Joël Couchouron.
Demain est donc un autre jour.
Il faudrait décidément que la météo se calme afin de me rendre possible le tournage de la suite des aventures de Jeanne d’Arc. Je vois dans cette manigance climatique le doigt vengeur et mal embouché de dieu. Dieu nous les brise.
Plus de nouvelles de Benladen, au fait, tiens, depuis un moment. De Bush, si. C’est le monde tel qu’on nous le propose.
Je viens de voir Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Quoi dire? Et puis d’abord pourquoi faudrait-il en dire obligatoirement quelque chose? C’est du bonheur, voilà, c’est tout. Une petit bout de bonheur. C’est une de ces histoires qu’on héberge, sans doute, et sans le savoir, et qu’on serait bien incapable de raconter et d’extirper soi-même. C’est donc rudement bien qu’un autre le fasse à notre place, celui qui devait s’en charger et à qui l’histoire était destinée. Et c’est bien agréable. Je vais aller dormir l’esprit en paix. D’ailleurs il est tard.
samedi 9 février 2002
taupes
C’est bientôt le prin temps. Le premier temps de l’été. Il y a des signes. Les taupes. Entre autres. Les taupes se sont mises à pousser leurs petits monticules dans le gazon, devant la maison. Elles ne font généralement pas ça sous la neige. Donc…
J’aime bien les taupes. Les taupes, toutes vestuveluées qu’elles sont, ont une force incroyable dans leurs pattes-à-creuser antérieures.
J’aime bien aussi le mot « vestuvelué ».
C’est la vie.
nique la nuque
Sinon, on va se dire que je n’ai que des malheurs, ou que je ne m’intéresse qu’à ces petits riens désagréables, mais voilà: je suis allé il y a peu à l’hôpital pour un (très) court séjour, ça me manquait, tout s’est bien passé, je n’ai pas jugé utile cette fois-ci d’en ramener un reportage photo du bloc ni des infirmières desnudées comme la fois précédente, non, et puis voilà qu’en sortant de l’endroit des douleurs terribles (oui monsieur) me tombent sur les muscles de la nuque, dans la position assise. Pas les douleurs assises, moi. Quand j’étais assis, je veux dire. Debout, immobile, couché, marchant, tout baignait. Assis, la cata. Merde, me dis-je. Je me voyais jouer du clavier debout ad vitam machin, ainsi que le pianiste célébré pour cette particularité de posture. Et puis non. A coup d’antalgiques, tout s’est finalement arrangé, après quatre ou cinq jours. Voire six. On m’a dit que c’était sans doute les résultats d’une crispation de corps pendant l’anesthésie. J’en sais des choses. Mon corps anesthésié partiellement se crispe de l’autre bord. et me le rend bien après coup. Salaud de corps.
Ceci n’a évidemment aucun intérêt, d’autant que c’est, en plus, du passé, et c’est tout. On est peu de chose.
Mon bon monsieur.
Bédé
Voilà: je viens d’écrire les deux premières pages du scénario de la seconde partie de la BD — H.A.N.D. — que nous vous concoctons, veinard lecteur futur, Emmanuel Végliona et moi, et dont le premier tome, La Peau des Ombres devrait paraître en septembre. Et c’est pas mal du tout. J’aimerais que ce second tome s’intitule « Les Bordels de Dieu », mais je ne suis pas sûr que les éditeurs, par ailleurs fort sympathiques, et très ouverts aux finesses en tous genres, soient okay. Pourtant ça résumerait très bien l’histoire. En cinq mots: ce serait un bon titre. Trouvè-je.
Donc me voilà parti dans cette aventure. J’ai été obligé de laisser en plan, du coup, le roman, au bout de quasiment un million de signes (j’en suis à un peu plus du mi-parcours, je pense). Donc, l’échéance sera again retardée derechef, il fallait s’y attendre: mon éditeur, l’autre, celui du roman, fort sympathique au susdit demeurant, ne m’ayant pourtant point donné la possibilité de ne me consacrer qu’à l’écriture du, donc, roman, et ne m’arrosant point, par re-exemple, de substantielles et très régulières avances sur droits en euros ou dollars. Ni permis la chose d’aucune autre manière qui se fût traduite au final par d’identiques et tout aussi fameux versements. Es la vida. Ta da di dada.
Ça me plait bien cette seconde partie de la BD. Davantage que la première. Mais c’est toujours comme ça, c’est toujours ce qu’on est en train de faire qui.Les nerfs
Deux raisons, au moins, les gars et les garces, d’avoir les nerfs. Ou plus exactement de se faire chier. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose.
La première: les J.O.
Ce n’est pas que je n’aime point. Au contraire. je serais même plutôt téléjeuzolympic de base, si si. Comme télécoupedumondedefout’. De base aussi. Sorti de ces événements événementiels, j’avoue que nada. Mais bon, c’est comme ça. Pour le spectacle, sans doute. Donc c’est pas que je suis contre, c’est que ça se passe aux US, que les US j’en ai ma claque en ce moment et qu’on va encore ne pas arrêter de les entendre crier partout qu’ils sont les plus forts, les plus beaux, les plus ceci et cela, et merci l’amérique et dieu, qu’on ne va pas en entendre un seul dire bonjour sans qu’il se signe de la croix et remercie une fois de plus dieu qui est comme on devrait le savoir américain dans l’âme. Et puis Bush.
La seconde, de raison: la campagne électorale française.
Refrain: Ce n’est pas que je n’aime point… Il fut même un temps dans mes jeunes années où je suivais la chose avec un intérêt certain, et quasiment de l’espoir, un soupçon de foi, tiens. Une manière de croyance, re-tiens. Eh bien, ce qui est rigolo (enfin…) c’est que j’ai l’impression d’entendre encore et toujours le même discours, et surtout, en fin de comptes, avec toujours la même mauvaise sauce aigre et criarde de froidure derrière les beaux mots qui se voudraient chaleureux, si on voit ce que je veux dire. C’est quand même hallucinant. Et puis non seulement les mêmes inbitables discours et promesses foireuses (qu’un jour un de ces ténors se lève et nous dise: les gars, je vous promets de nager dans la merde pendant sept ans, c’est bon pour le teint!), mais aussi les mêmes gueules. Parce que, là, et j’en suis convaincu, c’est bel et bien sur la gueule, l’allure, l’image, l’habit, qu’ils sont ou pas élus. Le discours? Tu parles. Au temps où seul le discours était la partie visible de l’iceberg, oui, peut-être. Mais certainement plus depuis qu’ils se montrent, qu’ils sortent au grand jour de leur trou, qu’ils jouent ces règles-là du jeu communiquant. Ça fait partie du processus de séduction humaine. Ça compte énormément, en priorité: l’apparence, le paraître, le comment je vous l’emballe ma bonne dame. Alors voilà donc le retour des sales gueules, ceux qu’on ne peut pas voir, ceux qui énervent, sortent par les yeux, font marrer, etc. Les Guignols, les vrais, en fait. Et c’est tellement vrai. On va entendre s’exprimer Devedjian à tour de bras et il ne manquera pas de nous la jouer profondeurs intellectuelles. Pasqua, les arnaqueurs réunis au mépris de toute espèce de décence et de morale — puisque ça s’appelle quand même comme ça et que c’est ce qu’ils nous tartinent gaillardement jusqu’à plus faim —, et tout juste si en plus ils ne mordraient pas quand on les égratigne. Et puis Le Pen, et puis les chasseurs, les amicales des gros cons en tous genres, les Catherine, les François Colza, les Jean-Pierre du Bocal, tous et toutes. Parce que toutes aussi, évidemment.
On va vers des jours heureux.
Le plus dur, c’est pas d’entendre et de voir tout ça, mais de tenter de l’éviter. On ne pourra pas. Tu paries?
Presse
N’empêche que j’ai fait ma presse à relier. Une presse à presser. Avec un demi-bahut style années 50, une table idem, une vis de vanne de canal de déviation, deux barreaux de chaise, quelques boulons, de la colle… La voilà en cours de teinture et vernissage.
Et on dit que je m’amuse.
Couv
Et je suis trèshonoré de vous présenter la couverture du prochain roman de Michel Pagel, que je trouve superbe. La couverture.
Ça va sortir chez Flam. Je ne sais pas quand, bientôt, je vous le dirai.
La question du jour
Quand j’y pense, moi, ça me fait presque mal, des fois. Pas toi? Rien que d’y penser, je veux dire. Pas toi?La réponse à la question du jour, par le même, après deux secondes de réflexion:
Moi si.
dimanche 10 février 2002
Il s’agit d’envoyer une lettre aux autorités nigérianes en faveur de Safya HUSSEINI TUNGAR-TUDU, une jeune fille nigérienne condamnée à mort dans son pays pour être restée enceinte sans avoir de mari.
Un fait de ce genre est considéré comme un acte grave pour la loi islamique fondamentaliste, qui dans son pays a valeur de loi pénale.
Si aucune forte pression internationale n’a lieu d’ici un mois ou un peu plus, Safya sera placée dans une fosse, puis semi enterrée et finalement lapidée à mort par les habitants de son village.
Actuellement elle est enfermée dans sa maison où elle allaite l’enfant qui est devenu synonyme de condamnation a mort.
Elle pourra lui donner le sein encore quelques semaines, puis elle sera amenée dans la fosse et sera massacrée (c’est confirmé par Amnesty international).
Nous pouvons faire quelque chose en écrivant à l’ambassade du Nigeria (Via Orazio 18 00193 Roma), pour demander que le Président de la république nigériane lui concède la grâce.
Mais nous avons besoin que nos lettres soient nombreuses, c’est la raison pour laquelle je vous demande de transmettre cet appel à vos amies et amis (en n’oubliant pas ceux qui ne possèdent pas de e-mail) et d’écrire tout de suite à l’ambassade, si vous ne le faites pas rapidement il y de grands risques que nous intervenions trop tard.
Un dernier détail : comme souvent dans ce genre d’affaire: le père de l’enfant a été relaxé pour manque de preuves.
« Nous ne pouvons rester au bord de la fosse en contemplant l’ultime délit de l’intolérance, de l’ignorance et du mensonge !
« Nous nous devons de faire un geste collectif de solidarité en envoyant la lettre suivante à :
Je ne sais pas si je l’ai dit ici mais j’étais sûr qu’un jour on serait le 14 janvier 2002. « On » c’est relatif (et le dire est paradoxal, dans le genre trope), mais en tous cas moi. Toujours ça de pris.
Il fait bon. Froid, soleil, tout ce qui est bien, en somme.Vous avez vu? C’est comme ça depuis quinze jours.
Anecdote
Un ami d’Épinal, ville brumeuse, prénommé Michel, l’ami, pas la ville (« Michel Épinal », où avez-vous la tête?), passionné de vieilles voitures, lecteur de Spirou, admirateur de Franquin et d’Eddy Mitchel, un brave homme donc, me fait part de cette aventure:
Aujourd’hui, je vais à la poste acheter 50 timbres à 3,00 F soit 150 F que j’avais dans ma poche sous la forme d’un billet de 50 F et de 5 pièces de 20 F. La postière :
– Monsieur, y manque 87 centimes de francs
– Ah !!!!!
– Oui, biscotte 50 timbres à 0.46 , ça fait 23 euros et 23 euros, ça fait 150,87 donc y manque 87 centimes
– Ah, c’est embêtant car j’ai rien d’autre, sauf des petits euros, donc, je peux vous donner le solde de ce que je vous dois en centimes d’euros, ça fait combien ?
– Monsieur, ma machine n’est pas programmée pour faire ça, je ne peux pas.
– Hum, comment qu’on fait alors ?
– Monsieur, je suis obligée d’annuler toute l’opération. Jje vous échange vos 150 F contre des euros, ça fait 22,87 euros…
Euros qu’elle me donne gentiment et je lui repaie mes timbres avec.
– Monsieur, vous devez encore 13 centimes d’euros, car 50 timbres ça fait 23 euros et vous me donnez seulement 22,87 euros
– Exact, tenez madame, voilà 13 centimes d’euros
Et, enfin, j’ai pu partir avec mes timbres pour coller sur mes yméle en papier…
Fin de citation.
Je sais pas vous, mais moi ça me ravit. Sont ben, mes copains, non?
Info du jour
Bush (Georges W.), el présidente del más grande paìs del mondo, s’est étranglé avec un bretzel en regardant la télé. Je n’invente rien. C’est l’info du jour, avec, aussi, le jeté d’éponge du juge Halphen. Je n’invente rien, je vous dis.
On se demande, concernant Bush, si Ben Laden ne s’est pas réfugié en Alsace, où il contrôlerait un certain nombre de pâtisseries, et parmi elles, l’enquête dira si d’aucunes n’exporteraient pas leurs produits aux US… Le bretzel kamikaze téléguidé contre le pauvre grand Américain. Ta ta tsan!
Le monde de l’information est tout simplement génial — pensez, imaginez, ne serait-ce que trois secondes, le nombre de gens sur cette terre qui ont des petits malheurs en ce moment, disons une minute. Une minute de malheurs — de la griffure du chat au cancer en stade final en passant par le pet de travers gênant, un ongle incarné, des calculs dans un rein, hein? Et je ne parle même pas des manifestations, par exemple, de l’absolute vulgarity propre sur elle de la Rostchild, ni de celles (des manifestations) de l’insondable profondeur de bêtise steevinienne, imaginez… Eh bien non! Hop, les médias du monde entier: le grand con s’étrangle avec une bretzel.
Des fois, c’est à hurler.
Quant au juge Halphen. Triste jour. C’est pas qu’à priori je porte dans mon cœur cette profession… c’est pas que. Mais néanmoins. J’ai fait un jour un bout de voyage en train à côté du juge en question. De retour du Festival Étonnants Voyageurs de St Malo. N’ai pas osé lui parler, ni le déranger dans le livre qu’il lisait. J’aurais voulu, pourtant —lui parler. Encore maintenant, d’ailleurs. J’ai entendu, parmi les commentateurs de l’affaire, Devedjian conchier la carrière du juge écœuré, gueule en biais et bons mots à la Devedjian. Je crois bien que parmi toutes les sales tronches qui composent la classe politique françoise, celui-là, je le déteste vraiment. Et puis j’imagine les sourires satisfaits de vieux rats et rates à l’haleine fétide du mensonge… Si je ne me retenais pas, je ne me retiendrais pas, tiens.
Allons, calmons-nous.
Ils ne vous ont quand même pas eu, monsieur le juge.
Conneries en vrac
J’ai un autre pote qui s’appelle Manu. C’est un diminutif. Il m’envoie un extrait de ce que le centre de documentation et d’information de l’assurance publie, comme chaque année: les brèves les plus amusantes trouvées dans le courrier des assurances. L’orthographe, le vocabulaire et la grammaire sont d’origine …
(Je suis certain que ce texte évidemment se balade sur le Net et qu’une tonne de gens en ont pris connaissance. Au cas où non, en voici quand même une ou deux qui m’ont perso ben secoué la couenne — si je puis dire):
En avancant, j’ai cassé le feu ariere de la voiture qui meprécédait. J’ai donc reculé, mais en reculant j’ai cabosse le pare-chocs de la voiture qui me suivait. C’est alors que je suis sorti pour remplir les constats, mais en sortant j’ai renverse un cycliste avec ma portière. C’est tout ce que j’ai a déclarer aujourd’hui.
Je vous demanderais de ne tenir aucun compte du constat amiable. Vous comprendrez en effet que je fus brusquement pris d’une émotion subite : arrière défoncé, présence de la police, choc psychologique, tout concourrait a ce que je mette des croix au hasard.
Vous savez que mon taxi est transformé en corbillard et que je n’y transporte que des morts. Mes clients ne risquant plus rien, est-il bien nécessaire que vous me fassiez payer une prime pour le cas ou ils seraient victimes d’un accident.
C’est pas beau? On dit: merci Manu!
Mémoire
Il me semblait que j’avais des choses très importantes à dire. Ça m’arrive souvent. La plupart du temps, je pense ailleurs ou je me tais ou j’oublie. Surtout j’oublie. C’est terrible. Ou je confuse. C‘est terrible aussi — là par exemple je voulais parler d’Alzeimer et j’ai failli écrire Alca Seltzer. A quoi c’est dû? Je le crains. Vous rigolez, mais c’est vrai.
J’ai vu un film formidable: LES AUTRES. Avec une Nicole Kidman très remarquable. Un film fantastique aux deux sens du terme.
J’écoute
J’écoute Souchon. J’aime bien Souchon. Parfois, j’aimerais dire à des gens « je vous aime bien, vous ». Parce que c’est vrai. Juste ça. Mais on ne le fait pas. On ne fait jamais les choses nécessaires et après c’est trop tard, on se mord à longueur de mort les doigts, on dit que c’est la vie, on dit vraiment n’importe quoi à un poil près de ce qu’on devrait.
Je me demande
Je me demande si ça vaut le coup que je re-diffuse l’annonce concernant les dictionnaires. En fait, tout le monde s’en fout. Mais si. (Si vraiment vous voulez, vous allez voir le précédent number).J’ai dit
J’ai dit à un copain que j’avais vu des sangliers en me baladant, que je les avais dérangés et qu’ils s’étaient enfuis à une dizaine de mètres de moi — c’est la seconde fois que ça m’arrive. Je me demande s’il m’a cru. J’ai l’impression qu’il a un doute, et qu’il puisse avoir ce doute, qu’il puisse croire que j’ai raconté ça pour… pour je ne sais quoi, d’ailleurs… ça me turlupine. Je vous jure. Je ne m’arrange pas. Mais je ne suis pas tout seul. En fait rien ne s’arrange.
Le baiser
« Le baiser », de Souchon, tiens. Un petit grand moment. Un bonheur.C’est vrai qu’en blondes j’ai des lacunes…En blondes j’ai des lacunes…Si tout est moyenSi la vie est un film de rien`Ce passage-là était vraiment bienCe passage-là était bien…
Et puis d’autres, plein.
Depuis une quinzaine, les nuits sont comme l’envers exact du soleil le jour. Au fait
Ah dites-donc, dans si peu de temps que c’est ce ouiquende, même, c’est Fantasticarts à Gérardmer. Je suis en train de me demander si ce n’est pas en train de devenir un peu ringardos… Non? Ah bon. Bon d’accord. En tous cas j’y vais pas, on ne me l’a pas demandé, et puis j’ai plein d’amis qui viennent à la maison (sic).
Hasta luego
PS: Quand je serai grand, je serai Emiliano Zapata. J’ai déjà un pote qu’on appelle Pancho. Et c’est même vrai.
Mardi 15 janvier 2002 Aventure
Hier soir j’ai eu une aventure.
Alimentaire.
Première choucroute de l’année — celle que je fais, hé! Très bonne, merci, sauf que j’ai avalé une bouchée trop chaude par mégarde. Beaucoup trop chaude. Mais une fois que je m’en suis rendu compte, pas moyen de faire marche arrière. Du coup je me suis brûlé le fond de la gorge – c’est quoi, là? l’œsophage, c’est ça. Eh bien ça fait rudement mal, beaucoup mieux que mes aventures de pouce and marteau. En fait j’ai passé une nuit détestable. Ça va un peu mieux, mais c’est pas encore ça. Je n’aurais jamais cru, dis donc. Merci la choucroute.
Il en reste, je vais aller déjeuner. Réchauffée, elle est encore meilleure.
Pour la route
Encore un extrait de lettre aux assurance pour bien commencer la journée:
————–
Vous me dites que Mlle X reclame des dommages-interets sous pretexte qu’elle été légerement défiguree apres l’accident. Sans etre mauvaise langue, il faut bien avouer que meme avant l’accident, cette malheureuse n’avait jamais éveillé la jalousie de ses concitoyennes.
————–
Malgres ma fracture au poignet, j’ai pris mon courage a deux mains.
————–
Je ne suis pas responsable du refus de priorite puisque je n’avais pas vu venir la voiture, vous pensez bien que si je l’avais vue je me serais arreté.
Je n’aime pas les fins d’années. Encore moins si possible les débuts. On va finir par croire que je n’aime rien, ce qui est faux, mais il est néanmoins vrai que pas mal de choses me fichent les abeilles. Bzzz.
Mais quand même, depuis quelques temps, les fins d’année s’arrangent toujours pour me pourrir la vie. Il y en a même une qui a bien failli réussir son coup. Pour de bon. Deux ans déjà. Deux ans de rab, alors? Niacniacniac (ricanement!) Par exemple, la semaine dernière, hop, la neige hardi-petit, tout ce qu’il faut pour un véritable hiver. Un gros, me voilà content (vous voyez bien qu’il ne m’en faut pas beaucoup!). Il faut juste que j’aille un peu faire le singe sur le toit pour dégager la parabole, et puis pelleter à tour de bras, mais ça va.
Et il y a deux jours, splash, la pluie. La pluie sans arrêt. Sur toute cette neige. Inutile de dire que c’est en marche vers des inondations comaques. Ce matin, je me lève, je vais faire un tour au sous-sol où j’ai mon atelier, et qu’est-ce que je vois? La flotte. C’est parti: toute cette eau du dehors qui déborde des drainages (je ne vais pas vous faire l’historique de la construction de chez moi et ses déboires multiples…) et qui passe par-dessus le béton du sol. J’ai laissé tomber la serpillière il y a un instant, j’en ai marre, marre, MAAAÂÂÂRE!
Accueil
Vous avez vu la nouvelle page d’accueil, le nouveau look? On dit mââârci Bernard! qui nous donne de son temps et de ses nerfs — et si quelqu’un peut lui dire comment fixer la photo de la page d’accueil tandis que le texte défile avant qu’il devienne fou, je lui en serais infiniment reconnaissant, au quelqu’un. Parce que qu’est-ce que je vais devenir, moi, quand il sera fou, Bernard?
Bilan
Une des choses qui me hurlupent le poil en fin d’année (voir plus haut), c’est, à la télé, les bilans de l’année écoulée et les best of. Les bilans, qu’est-ce que ça peut nous faire? On sait déjà tout, on a tout vécu en direct, c’est fini. Et les best of, c’est un joli truc de fainéants auto-satisfaits — on va en rebouffer à toutes les chaînes, je vous le donne en mille, des tours de NY, des Ben L., des Loana et de l’autre pauvre jeune aux cheveux comme la caricature d’un virus de sida. C’est simple: yakapa regarder. Je regarderapa, donc.
Mon bilan de l’année à moi:
Parce que moi aussi je peux le faire, si je veux, le bilan de l’année. Pas de raison que je sois pas fainéant comme tout le monde.
Alors voyons… Voyons voyons voyons…
Janvier: C’est déjà parti dans l’écriture de C’EST AINSI QUE LES HOMMES VIVENT. Tranquille. Je me dis que ça va être long mais super. Je ne sais pas ce qui m’attend. On ne sait jamais. Et c’est plutôt mieux comme ça, je trouve, parce que sinon…
Janvier ou février, je ne sais plus: sortie du PACTE DES LOUPS. Le film, et le bouquin. je fais donc un peu de promo pour le bouquin. Drivé par Christine-de-chez-Rivages. On rigole des bons coups. Christine-de-chez-Rivages-qui-est-maintenant-chez-Gallimuche est l’attachée de presse la plus incroyablement expressive que je connaisse. Christine, si tu m’écoutes… J’avais promis un tour de grande roue si le roman atteignait les 20 000 ex, on doit en être à trois fois et quelques ce chiffre, et j’ai toujours pas tenu ma promesse. Mais la grande roue tourne encore (joli titre!), ce sera pour 2002?
Février ? Dans la foulée, et l’indifférence générale, sortie aussi du 5ème et dernier tome de la série SOUS LE VENT DU MONDE — Ceux qui parlent au bord de la pierre. Le meilleur, m’ont dit quelques aficionados. C’est bien les seuls à savoir que le livre existe. Quasiment pas de papiers dans la presse, rien ailleurs, le silence, en somme. Mais que fait la police? Certains romans se méritent sacrément! Je soupçonne l’éditeur dudit de n’avoir pas fait beaucoup de vagues autour de ce titre — la décision de publication de cette série avait été prise par son prédécesseur. Je soupçonne l’attachée de presse que par ailleurs j’aime beaucoup et à qui je fais une grosse bise de s’en être vaguement tapé le coquillart. Je soupçonne Ban L’Aden de puer des pieds malgré tout.
Sinon toujours en écriture.
Mars? Avril? Salon du Livre à Paris. Christine-de-chez-Rivages n’échappe pas à un fan photographe.
Mai. St-Malo, Étonnants Voyageurs. Toujours bien. Toujours parfait. Bernard Giraudeau est en pleine forme, il signe son livre, qui est superbe, je l’ai déjà dit cent fois. Christine-maintenant-de-chez-Gallimuche fait des grimaces dans une robe à pois, Embareck raconte des histoires, une mouette me chie dessus pendant le cocktail Gallimard (sic), l’année d’avant à ce même St-Malo Doug Headline m’avait demandé de noveliser le Pacte, ce qui était une bonne chose, cette année, rien. Cette mouette. François Angelier me promet qu’il viendra me voir en automne — j’espère qui ne lui est rien arrivé.
Ensuite, ensuite… je ne vois guère.
J’écris. Chaque jour. Ou quasiment. Mon père disait « en chier comme un Russe ». Je me sens l’âme slave à donf.
Août: Quant à mon beau-frère, il a pris un peu de bide. Léger. Mon autre beau-frère (celui qui est conseiller municipal) a mal au dos. Aux genoux. Partout. Ha la la.
Août encore: Cosette donne naissance à deux pépettes dont une manque bien ne jamais voir le jour, mais finalement tout s’arrange, ouf. Août est un mois riche en choses.
Septembre: Il s’est passé un événement d’importance, mais je ne me souviens plus lequel. C’est dingue. Ça va me revenir.
Octobre: Le mois dernier, c’était septembre.
Novembre: Le 13 Novembre! Mon anniversaire! Le monde entier a oublié de me le souhaiter, sauf quatre personnes, dont Benoite-de-chez-Rivages qui est née elle aussi un 13 novembre. Sinon je n’ai pas eu de cadeau, parce que « yen avait plus en magasin ». Bon…
Décembre: neige et pluie. Je n’avance pas dans ce bouquin. 800 000 signes, par là… Pourtant chaque jour sur la planche je remets mon pain.
J’ai pas du tout envie de me casser la tête à trouver des cartes de vœux originales pour faire le malin.
Voilà donc l’année passée.
Tout ça pour en arriver à ce que mon atelier soit présentement inondé. Il va falloir d’ailleurs que je vous quitte pour aller serpillier.L’année prochaine (si tout va bien):
Attention! Attention attention braves gens! Scoop! L’année prochaine, c’est à dire bientôt, paraîtra chez DUPUIS le premier tome d’une histoire en bandes dessinées, qui en comprendra au moins trois! Titre générique: H.A.N.D.
Premier album: LA PEAU DES OMBRES. Dessiné par Emmanuel VEGLIONA et écrit par votre serviteur.
Et comme nous ne reculons devant rien, la première page, ci-dessous, là, oui, sous vos yeux esbaubis:
Et ce sera en couleurs!
Vœux
Les meilleurs, vous en doutiez? à vous tous et chacun-chacune qui lisez ces lignes un peu folles, mais qui n’ont d’autre but (ces lignes) que de… Au fait, oui, quel but? Se détendre un brin? Allons-y pour se détendre un brin.
Sincèrement, à vous et vousses, de tout mon myocarde.
Hasta luego
PS: Je me souviens, septembre! Je suis allé passer un contrôle à l’hosto: tout va bien! je le savais qu’il y avait eu un truc important, dans ces temps-là… (je ne sais pas pourquoi, je croyais que c’était le 11, mais non…)
(Je vous en remets une couche, signalant que ce n’est pas des cadeaux que je demande là — bien que mon anniversaire eût été plutôt sec, mais bon, on ne va pas non plus en faire un drame — j’ai deux-trois sous, je paie!)
Je n’en reviens tout simplement pas: je m’aperçois que le dernier Bavardages remonte au début du mois. Qui m’a piqué ce mois? Qui est coupable? Et que fait la police, je me demande en mille? Si je me retourne, ce qui n’est pas prudent à priori, je m’aperçois que je ne sais pas ce que j’ai fait de ce quasi trou de mémoire. J’ai écrit, voilà tout. Avec des hauts et des bas. Des jours avec et des jours sans. En ce moment ce serait plutôt avec. Je touche du bois. Poc.
J’ai d’ailleurs cessé d’en toucher depuis un temps, du bois. Depuis cette matinée atroce narrée dans le précédent Bavardages…
Au résultat, ça donne ça, au fait, tous ces malheurs de pouce:
Aujourd’hui elle est quasiment remplie. Le moment où on range les livres dans une bibliothèque est un moment très agréable.
Les aventures de mon pouce
Eh bien il va, en gros. Le gros pouce. Il y a eu une suite, avec marteau. Toujours le même pouce. La loi des séries. Le malheur des pouces. En plantant des petits clous, des semences, pour conforter le collage d’une esquille dans un plateau de petit bureau que mon épouse a ramené d’Emmaüs (d’aucuns disent « les Emmaüs »). Paf. Deux fois de suite au moins. Il y a des jours, je vous assure, les pouces, on devrait se contenter de se les tourner. Mais aujourd’hui ça roule.
Projets
J’ai déjà parlé ici de mon pote Sylvain d’en-dessous de chez moi (qui a une scierie et une carrière de pierres, gravier, etc.). Mon pote Sylvain a récupéré dans le hangar d’un tissage démoli des artefacts intéressants. Notamment des râteliers pour rouleaux de tissu, en métal, montés sur roulettes. ha ha ha! Il m’en a filé deux. Avec un, je vais me bricoler un élément/bureau, pour mon bureau précisément, qui va remplacer celui sur lequel je travaille actuellement qui est, icelui, un double des années cinquante et qui me prend beaucoup de place. Du coup, je supprimerai aussi le plan de travail qui court tout le long de la fenêtre, sur lequel au reste je ne travaille guère, et qui, l’idem, me bouffe de la place. Bien. Je vais donc me bricoler un… je ne sais pas quoi, un… « truc », qui rassemblera toute ma machinerie, sera accessible sur deux faces, et qui pourra se déplacer ici et là dans la pièce, par exemple suivre le soleil par la fenêtre, ces choses-là. Un autre camarade mien, genre des menuisier, famille des ébéniste, à qui je parlais de mon projet et qui avait remarqué les râteliers en leur état présent, m’a regardé longuement avec des yeux ronds. Il attend, de pied ferme sur ses yeux déjà ronds, de voir ça.
Dés que j’ai de nouvelles piles dans mon appareil, je photographie la chose actuellement.
Ça y est!
J’aurais pu photographier la neige, aussi! Parce que ça y est. Vers quatre heures ce matin, me voilà réveillé par un bruit de char d’assaut sous ma fenêtre, et comme j’étais en train de rêver pas gai j’ai eu un moment de déséquilibre. Mais non: un chasse-neige! D’habitude, ils se contentent de venir à la porte du jardin et de faire un demi tour difficultueux sur le chemin. Là, hop, la trace faite jusque sous mon nez, à la porte du garage. Je ne sais pas quel est ce nouveau conducteur d’engin communal, mais je vais savoir, pour le remercier.
Je me suis quand même tapé une heure et demi de pelletage pour dégager les escaliers extérieurs, les petits sentiers autour de la maison, etc. Et le chemin du facteur aussi.
Il est 11h30 et il neige encore.
Nous avions envisagé d’aller à Épinal faire ces courses dites de Noël, je ne sais pas si nous allons oser.
Ça y est! (bis)
Noël, je veux dire. Nous y voilà donc. Et ensuite le Nouvel An, les vœux, les huîtres, les chocolats, les crises de foie, les joyeusetés civilisées, les ceci et les cela, les machins, pfff… Dans pas longtemps, nos boites à mail vont être submergées de messages divers prétendus originaux accompagnés de fichiers joints de quelques milliards de Ko qui prennent quatre plombes à se charger, tout ça pour une connerie que vous n’auriez même pas regardée dans un journal. Bon. D’ailleurs, ça a commencé. Moi, tant pis, tout ce qui m’arrive en mailist pas même cachée et dépasse 100 ko vire corbeille direct (si je ne suis pas prévenu par un texte d’accompagnement). Sinon c’est trop.
Ensuite. Ha oui: les courses de Noël. Pour dans pas longtemps, en ce qui me concerne, donc…
Horreur de ça. J’ai presque envie de dire que je suis malade, tiens. D’un coup. Mal au ventre. Bobo la tête. Je veux pas aller à l’école. Mais ça ne marchera pas.
La solution pour y échapper c’est quand même d’avoir beaucoup d’argent. Beaucoup beaucoup. Là au moins vous choisissez les échoppes et boutiquiers et surtout ce qu’ils vendent. Vous ne vous rabattez pas sur n’importe quoi en désespoir d’acheteur. Pr exemple sur ces magasins d’abattage pleins de lumières criardes et de musique au sirop, d’érable pour le moins, qui vomissent un monceau de produits dits d’amusement, gadgets et autres inutilités colorées, d’une laideur à faire peur. Je suis entré dans un de ces machins il y a peu, j’ai tenu 8 minutes, j’en suis sorti avec le tournis, abattu par ce mauvais goût déferlant et la mine réjouie et heureuse des clients (clientes surtout, mamans et zenfants). Une autre planète.
Ou bien c’est moi?
Je vais donc en principes me taper ça, ou l’équivalent, ou pas loin, cet après-midi. A moins qu’il neige encore… ou que j’aie très mal au ventre. Mais mal au ventre à mon âge on appelle direct le SAMU. A moins qu’ils soient en grève… Sont pas en grève, les Samuistes?
Les dieux soient avec moi.
(Sauf que les dieux, c’est comme le SAMU quand on voudrait qu’ils soient en grève… C’est comme la police, gna gna gnan, quand on a besoin d’eux… dit le vieux con de service accoudé au comptoir de ma médiocrité fatiguée… }
On n’arrête pas le progrès
Il y a une nouvelle chaîne téloche, les gars! dans le bouquet! Match T.V.! Ils ont interviewé et passé en boucle la baronne Machine de Rothschild pour son bouquin sur le savoir-être con dans les formes. Je suis certain que c’est une des raisons de ma baisse de moral de ces derniers temps: j’en ai regardé cinq minutes (l’ennui, c’est que j’ai vu la pauvre femme raconter ses vulgarité poudrées sur un tas d’autres chaînes, impossible d’y échapper)
Je pose sérieusement la question: comment peut-on? Je veux dire: écouter cette empaffée privilégiée plus de dix minutes sans ressentir un malaise sournois? je veux dire acheter son objet? je veux dire y croire? je veux dire… je ne sais plus, les bras m’en tombent. Une autre planète? Non, la nôtre. L’Afghanistan, l’Argentine, l’Afrique, Toulouse, la Baronne, secouez-moi tout ça… Quand je serai grand, des fois je me tirerai une balle avec savoir vivre.
Gilbert Bécaud
est mort. Suis-je véritablement un monstre? Parce que franchement je m’en fous. Et des hommages en cascades aussi. Et des éloges stéréotypés aussi. Un homme est mort, c’est triste c’est un drame, comme à chaque fois, je déteste la mort, à commencer par celle des musaraignes dans mon pré. Le chanteur à qui on rend hommage dans tous les azimuts, en l’occurrence, je n’aimais pas plus que ça. Même plutôt moins. Je ne sais pas qui était l’homme Bécaud. J’ai vu un bout d’émission dans laquelle Chancel faisait allusion à son état de santé et à sa prudence éventuelle de fumeur face à la maladie rongearde — en réponse/provoc/spectacle le bonhomme sort une cigarette de sa poche et l’allume en affirmant que c’est comme tous les défis, il faut les relever. je ne sais pas si c’est l’homme ou le chanteur qui signe ça, mais c’est une belle, une grande, une éclatante connerie que je ne salue pas. On se met des défis où on peut.
Bref il est mort, le Gilbert. Tous ses amis pleuraient.
Chasse neige
J’entends le chasse neige qui revient. Cornegidouille, ça ne s’arrête donc pas.
AVIS DE RECHERCHES
A tous les bouquinistes ou vendeurs occasionnels de livres et livres anciens et surtout dictionnaires, à tous les particuliers aussi, je cherche:
Nicot (Jean), Thresor de la langue françoise tant ancienne que moderne, Éditions A. et J. Picard et Cie, Paris, 1960. Fac-similé du texte de 1621.
Féraud (J.F.) Dictionaire critique de la langue française. éd 1787. fac-similé par le GEHLF aux Presses de l’École Normale Supérieure.
Suplément au dictionaire critrique, éditeur idem
Hatzfeld & Darmesteter – Dictionnaire général de la langue française du commencement du 17eme siècle jusqu’à nos jours, Delagrave 1932 ou réimp1964
Richelet Pierre – Dictionaire français contenant généralement…, éd . 1693 et Slatkine 1970
(Il n’y a pas de fautes d’ortographe dans les intitulés)
Faire offres, please y por favor ( par e-mail, c’est mieux… et même que là j’accepte les photos de lus de 100ko…)
Post scriptum
Je suppose que « Bon Noël! » s’impose? On va dire ça, allez. Avec les petites étoiles, les bougies, les rennes et tout le trama la.
(Y a des Noël, on préférerait que ce soit la St-Jean, des fois. C’est comme ça. Ou alors Noël, mais il y a longtemps…)
Non, ne me dîtes rien, je sais je suis en retard, pour et sur tout, c’est torrible!!! Bon. Que signifie donc ce retard? En fait, rien, et j’exagère. Je ne suis pas en retard sur tout du tout, il y a des choses que j’aurais du faire et que je n’ai pas faites, parce que j’en faisais d’autres, c’est aussi simple que cela. Par exemple, aussi, si je n’ai travaillé que très guère sur mon roman, c’est que j’écrivais d’autres choses urgentes et promises à dates définies. Par exemple again je n’ai pas composé la suite des épisodes « bocals » pour la même raison sus-citée donc. Par exemple enfin j’ai achevé (ou presque) cette réfection bibliothécaire dont il fut question deux ou trois fois déjà dans ces bavardages. Mine de rien ça prend du temps. Voilà voilà
Et puis il a neigé, un beau matin de la semaine dernière. C’était comme ça:
Et quatre jours plus tard, nada. Maintenant c’est comme ça:
(Finalement, non, ça ne mérite pas de photo.)
Le vieux chat noir a des problèmes urinaires. Vessie bloquée. Véto, sonde, déblocage. Le vieux chat noir ne rigole pas mais n’en dit rien. Les chats sont des êtres du silence.
mercredi 5 décembre 2001
Il pleut. C’est gris comme dans Sleepy Hollow. Le cavalier sans tête en moins.
14h et des poussières. J’essaie de me remettre à écrire. À bien plus tard donc (j’espère).
jeudi 6 décembre 2001
Certains jours ne devraient jamais sortir de la nuit.
D’abord, j’ai mal dormi, je ne sais pas comment ça se fait mais je re-dors mal depuis un moment. Serait-ce parce que je me promène moins? Quoi qu’il en soit. Donc je me lève, la trogne en biais, vers 9h. Mon épouse déjeune — elle s’en va dans sa petite auto, pour la journée, à St-Dié. St-Dié est une ville pas très éloignée où se tient chaque année une manifestation intitulée le FIG, Festival International de Géographie, qui a mon avis est un intitulé plutôt pas terrible, mais je ne suis pas là pour donner mon avis, pas terrible parce que pas clair sur le contenu dudit festival qui est un festival de littérature pas seulement géographique, par ailleurs très chouette et sympa. Bien. Donc mon épouse qui fait partie de la bande organisatrice s’en va là-bas pour une réunion de travail. La voilà partie, me laissant le conseil d’aller me promener. Je déjeune. Ça commence avec les biscottes qui me claquent dans les doigts les unes après les autres et résistent par fragmentation au beurrage. Ensuite le thé. Plus clair qu’une tisane infâme, qu’est-ce que c’est que ce thé-là? Je me calme. Je me re-fait du rhé, du vrai, du Tuocha, du qu’on casse au marteau, je beurre mes miettes, je déjeune, hop. Je me dis que je n’irai pas me promener vu qu’il faut encore que je termine les derniers détails de cette bibliothèque — ça commence à bien faire en longueur. J’allume la télé, pour avoir une compagnie. J’aurais pu avoir le réflexe musique et lecteur de compact, mais non c’est la télé et MTV. C’est marrant comme on n’écoute pas Jennifer Lopez quand on regarde ses clips.
Bien. Les dernières choses à finir sur cette biblio sont: fixer les charnières piano des deux portes vitrées, ainsi que les poignées des tablettes de lecture. Avant-trous au poinçon, puis à la perceuse… toutes les vis achetées à Weldom, magazin voisin qui apparemment vend de la merde, m’explosent dans les doigts quand je les visse: les têtes sautent ou se cassent. C’est sympa. De plus, il faut dire que je me suis collé une tendinite depuis une éternité, à l’intérieur du coude, et que pour visser c’est parfait. Visser pour rien, donc. Une plombe. Je laisse tomber les portes — c’est une image: j’abandonne la tentative de vissage, il faudra que j’aille acheter d’autres vis, pas en laiton, en acier, en béton, je ne sais pas: des vis, des vraies.
Le camion de ramassage des poubelles passe alors que je m’apprête à aller déposer les sacs dans la poubelle-benne à l’entrée du jardin. Le temps que je réalise et le camion est reparti. Très bien. Le facteur est passé aussi: des conneries. Toujours pas de contrat de Dargaud-Bénélux pour l’adaptation en BD de mon roman Délirium Circus. Il parait que ledit contrat est au service juridique. Ça va faire un mois, sinon davantage. Il parait aussi que c’est long (sic).
Fixer les poignées des tablettes. Cela fait quinze jours que j’écume les drogueries à la recherche de poignées fixes et rigides à fixer avec des vis dans l’épaisseur du bois (et pas des fixations qui traverseraient une épaisseur et se boulonneraient par derrière – c’est quand même pas compliqué! Eh bien si, très!) — quinze jours que je ne trouve pas. Finalement, j’ai décidé d’utiliser les poignées d’une ancienne commode qui se trouve au grenier et dans laquelle on entasse et garde précieusement un million de trucs parfaitement inutiles. Je vais fixer ça avec des vis, donc, qui seront apparentes et dont je cacherai la tête avec les têtes de boulons des anciennes fixations. C’est clair? Non? Tant pis. Il faut donc scier ces têtes de boulons qui seront collées sur les têtes de vis. Je scie. Quand on scie du métal, il chauffe: la première tête de boulon me brûle quand je la récupère au sol où elle est tombée. Pour ne pas recommencer et perdre la seconde je place une feuille de papier que je tiens en dessous du sciage, et quand ça scie, ça scie, et une scie à métaux ça coupe, et pas que le métal. Je m’entaille donc joliment, nettement, le pouce. Pansement. Ensuite, coller les tête sur les têtes. Colle ultra-rapide, genre U-Hu, la colle dont ce type qui s’appelle Steevie s’est fait un jour une tartine (aparté: j’ai vu l’autre fois ce Steevie, je suppose que ça s’écrit comme ça, à la télé dans l’émission d’Ardisson. Question: comment, mais sérieusement, comment? peut-on être aussi con et apparemment aussi fier de l’être? je sais, je ne suis pas de bonne humeur, mais quand même…), la colle qui colle. Le tube de cette colle, à la maison, est à sa place dans une tasse, la tasse dans un placard de la cuisine, où sont rangées les tasses. Bien. Normal. Sauf ce matin. En cherchant, je fais tomber le pot à cure-dents. En ramassant les cure-dents éparpillés dans le carnet d’adresses ouvert sous le placard, je me plante un cure-dent sous l’ongle du pouce coupé précédemment, le même que brûlé, d’ailleurs. Bien bien bien. Tout ça dans le calme — disons un certain abattement progressif.
Je trouve finalement le tube. A cent lieues de là. Ce n’est évidemment pas le genre de truc à manipuler un jour comme aujourd’hui. Première manœuvre: la tête de boulon se colle à mon pouce: le fameux pouce, le pouce du jour! Premier détour par la salle de bain. Le second, de détour par la salle de bain, c’est pour les lunettes. Parce que je porte des lunettes, pour ce genre de travaux. Et je transpire, aussi. Et les lunettes glissent sur le nez. Donc on les remonte sur le nez, les lunettes… mais pas avec de la colle qui colle sur le doigt… Finalement tout va bien, côté têtes de boulons, c‘est arrangé. Je ferai l’autre poignée ce soir.
J’ai mangé vite fait un reste de pommes de terres cuites à l’eau et quatre centimètres de boudin froid et j’ai bu un café en regardant les nouvelles du monde.
J’ai envoyé un mail à Dargaud pour dire que je m’inquiète, comme si la chose allait les inquiéter.
Pas de nouvelles de cette dramatique pour la télé sur laquelle je devrais travailler.
Il est 14h42.
J’attends la nuit et demain. Demain je vais à Nancy, à une expo, voir ci-dessous: