Samedi 20 septembre 2003

  A part ça et encore

Vendredi 8 août 2003

Demain, c’est samedi.
Température: 48° au soleil cet aprem’ devant la maison. Bon. Plus que 40 cm d’eau dans le puits, au bas mot. Ha ha! Nous avons donc branché les tuyaux sur l’eau communale. Voilà. Première fois depuis l’installation de ladite.

Lundi 18 août 2003

Le plus marrant, c’est que le niveau d’eau dans le puits n’a pas baissé. Je ne sais pas si c’est marrant, d’ailleurs, mais c’est en tous cas comme ça. Mystère.  » Avant « , il ne se passait pas un été sans que nous fussions à sec. Depuis, voilà. Et pour un sacré été, c’est un sacré été, celui-là. J’ai relevé jusqu’à 53° en plein soleil (alors que la météo nous annonçait les larmes aux yeux des 40.) Ah dîtes-donc.
Sinon, mon dos, ça va. Que le monde soit rassuré.

Donc l’été. La chaleur, tout ça. Pas de feux de forêts, pas d’orages catastrophiques. Pas de torrents de boue. L’été. J’ai écrit – ce travail sur Sapiens pour la TV. Il y a quelques jours, visite de Jacques Malaterre, le réalisateur. Super travail, en phase. Du vrai bonheur. Que n’est-il pas passé avant – ça m’aurait économisé des angoisses. Donc, il n’y a plus qu’à écrire (!!!) ce scénar, ce à quoi je vais m’atteler désorendroit. Et en essayant de ne penser qu’à ça.
Hier et aujourd’hui, des nuages passent. Variations de couleurs et d’atmosphère absolument fantastiques.

Dylan est à la maison pour ce temps des vacances, sauf qu’il travaille d’arrache-pied (arrache-pied? l’expression est curieuse) à une expo qu’il prépare, je ne vous en dis pas plus. Par contre, il se passe des choses étranges sur son site… L’été est quelquefois bien mystérieux… *)
Et vous, vous êtes en vacances?
C’est pas encore fini? Vous êtes allés vous faire suer où? Mais je suis peut-être indiscret…

Dimanche 14 septembre 2003

Oui je sais. Depuis le 18 août il s’est passé du temps. Quasiment un mois, au bas mot. Et vous êtes encore là! C’est à peine croyable.

Alors que dire?
Que la canicule c’est fini. Foutredieu, on en a parlé, de la canicule! Ça en a fait des papiers dans les journaux et des émissions de radio et de télé. Des tas de vieilles personnes sont mortes, donc. Un certain nombre d’entre elles seraient mortes de toutes façon, ça leur pendait au nez, ça nous pend à tous, on a les nez pour ça. Mais là beaucoup, à cause de la canicule. Alors du coup on a dit que c’était la faute du gouvernement. J’ai a priori de la sympathie pour les hommes et femmes dits de gauche. Et pas beaucoup à l’autre priori pour le gouvernement. Ce serait même de ma famille, les gens de gauche, des frères et sœurs, des cousins, germains et autres, c’est selon. Mais là, quand même, les gars…

Que dire encore?
Qu’il y a deux jours, le 11 septembre, c’était le 11 septembre. Anniversaire d’une ignominie. Mais là encore… J’ai beaucoup entendu dire que c’était l’ignominie du siècle. A cause de son côté spectaculaire, sans doute. Parce que dans le genre ignominie, le camp des victimes de ce coup-là a quand même un joli score de par le monde. Sans les costumes et les paillettes et dans un tout autre genre de mise en scène. Encore une fois, l’horreur dont on parle ici, forcément, c’est le spectaculaire. Pour le coup. Alors qu’on fait beaucoup plus d’entrées dans les petites salles dispersées sur la planète et qui jouent les textes du même auteur. Entre nous, ce 11 septembre et son anniversaire commencent à me gonfler, pour parler cru, et je me dis qu’il faudrait peut-être arrêter de vouloir faire croire que les innocents dans les tours du Center méritent plus de larmes et de nœuds dans la gorge que les innocents des rez-de-chaussée du reste du monde balayés quotidiennement par d’autres horreurs au nom d’une morale un tantinet abjecte et arrogante dressée dans les étoiles de sa bannière à la droite de dieu.
Il y aura toujours des hyènes pour se baffrer de ce spectaculaire-là, et en vomir quelques hoquets. En l’occurrence la hyène est immédiatement identifiable à la pauvre misère de sa régurgitation. Et des cohortes de malheureux petits busards pour se repaître des vomissures des hyènes, comme à un cocktail.

Que dire enfin?
Que c’est l’automne bientôt. Ça se sent. Un petit quelque chose qui ne trompe pas dans le vent. Dans la qualité de la lumière. Dans les libellules. Des feuilles mortes se faufilent dans la maison, les chats attrapent des loirs qu’ils dévorent à demi, ou dont ils ne laissent que la queue. Le ciel est d’un bleu délavé, et la bise en emporte un peu d’épaisseur à chaque haleinée. Les matins sont frais, les soirs aussi, il semblerait que la froidure de la nuit met des larmes aux étoiles.
Si ça vient juste, ce sera bientôt Noël.

A part ça
Tout le boulot fait avec le réalisateur de Sapiens, dont nous étions si contents lui comme moi, est à refaire. Ou presque. Ou en grande partie. Je me demande si je suis bien fait pour travailler pour le documentaire télévisé. Du coup non seulement je n’ai pas mis à profit durant l’été mon programme de fainéantise, comme prévu, mais j’en sors un rien plus crevé que prévu, aussi. Et en retard pour des tas de choses, notamment l’écriture du tome 3 de la BD H.A.N.D.

Et encore
C’est donc comme on dit la rentrée littéraire. Et me voilà dedans. Les médias sont unanimes: C’est ainsi que les hommes vivent est le plus gros roman de la rentrée… Par bonheur, ceux qui s’intéressent de plus près à l’objet, ceux qui l’ont lu, disent aussi d’autre choses, et des choses sacrément plus intéressantes et gratifiantes et revigorantes, excusez du peu.
Je ne vais pas m’étaler longtemps, taraudé par une sorte de superstition sans doute, et pour ne pas enrayer le processus, mais il semble que les lecteurs aiment beaucoup. On me le dit et on me l’écrit de bien belle façon.
Promo donc. Puisqu’on appelle ça comme ça – qui consiste à tenter de dire des choses intelligentes en quelque minutes, quelques phrases, au sujet d’un roman qu’on a mis par ailleurs vingt ans et plus à apprivoiser. Ainsi que bonnement deux à écrire.
De très bons papiers sont parus ici et là, dans l‘ObsLe Journal du Dimanchel’Est Républicain24hLe SoirLe ParisienLe Figaro LittéraireFrance Soir, et nous attendons incessamment sous peu L’ExpressLireLibérationLe MondeTélérama, etc.
C’est rassurant. Pour traverser la jungle.

Mémoire qui flanche
Je voulais dire un truc il y a deux minutes et je ne me souviens plus

Autres bouquins
Puis-je vous signaler chez Nestiveqnen, Trois pépins du fruit des morts, de Mélanie Fazi? Rien que pour le titre, déjà…

Cinoche
Sinon je suis allé voir Les Pirates des Caraïbes, au cinoche. Eh bien c’est du cinoche et c’est très chouette. Un régal.

DVD
Gangs of New-York de Scorsese. Sans discussion.

La maison de Pipo
Il avance, il avance. Je ne l’ai pas entendu pendant quelques temps – quand il était occupé à maçonner la partie sous-sol, ailleurs, dans la vallée d’en face. Silence. Et puis hop, un matin, la tronçonneuse. Il était revenu.

Il sera à mon avis dans les délais.

Sur ce je vous salue et m’en vais de ce pas vers de nouvelles aventures. Il se peut que je vous en tienne au courant, de temps en temps.

Hasta luego.

*) Et vous pouvez toujours y aller aujourd’hui, ça a pris des proportions…

PS: mercredi 17 septembre 2003
Dernières news: Voilà que c’est l’été indien. La vieillesse va encore morfler. Qu’est-ce qu’il attend, le Raffarin de Notre-Dame, pour prendre des mesures de fraîcheur dés aujourd’hui? Et Sarkozator pour édicter une loi contre le soleil assassin? Cette fois il se pourrait que dans pas longtemps nous ayons la preuve incontestable que ces deux grandes gueules ne sont que des imposteurs.

Lundi 19 mai 2003

  Chauve-souris

11/6/03
C’est à cette heure que la journée est acceptable. La nuit tombe, se glisse. Une chauve-souris est entrée par la fenêtre ouverte et a traversé mon bureau comme une bombe. C’est à dire, plus exactement, comme une chauve-souris. A cette heure-ci ainsi que le matin, avant le grand lever du soleil, la journée est également acceptable. Ensuite, ça cogne. Ça vous plombe les veines. Ça vous glue. Ça vous fait rêver de lait fraise tout droit sorti du frigorateur, de menthe à l’eau, de demi-panaché. Si de J.B. bien tassé, c’est que vous êtes atteint profond. Bon Dieu qu’il fait chaud. Elle est entrée par la fenêtre et s’est engouffrée par la porte, également ouverte, dans le couloir. La chauve-souris. Où est-elle passée? Quelque part dans la maison. Je vais voir. Je reviens. Attendez-moi.

Le retour
Eh bien je ne l’ai pas trouvée. Sais pas ce qu’elle est devenue. Disparute. Évaporée. La chauve-souris s’est envolée.

Je reviens ce
mercredi 18 juin 2003,
jour de l’appel. Petit déjà il y avait toujours un plaisantin pour me demander à un moment de la journée si j’avais pris ma pelle. Ainsi se met-on à trouver la vie plaisante…
Bon, alors bon.

Choses
Des choses se sont passées, que j’eusse dû tenir à jour, ce que je n’ai point fait. Et maintenant je regrette de ne l’avoir pas. Parce que forcément j’en ai oublié. Oubliées. Des choses parmi les choses.
Des choses qui se mettent en place autour du livre et de sa parution. Officiel donc: « C’est ainsi que les hommes vivent  » va paraître en septembre. Quelques personnes à ce propos, d’ores et déjà, tremblent. Dont moi. Tensions et tremblements. Trac. Machin, tout ça. Dans l’arène avec les méchants. Voilà la jaquette:

qui est bien belle, je trouve.

La maison de Pipo

Pendant ce temps, Pipo construit. Comme vous pouvez le voir. Ça grimpe. Je ne suis pas allé refaire l’andouille dans la grue. Quelque part ailleurs, le terrassement pour la maison est creusé, prêt. Quand elle sera montée sur le chantier, il faudra la démonter et la transporter là-bas.

6 mai6 mai encore6 mai toujours
22 Mai
Le 22 mai, il pleuvait.
Maquette
Sinon, avant de se lancer dans le grand oeuvre, Pipo a fait une maquette de sa maison future. Bien jolie déjà, la maquette. Non?
Kik
Lui, c’est Kik. C’est le chien de Sylvain et Françoise. De son vrai nom Kiki (pas Françoise, le chien), mais on dit Kik.
Des fois, je l’entend aboyer depuis chez moi, quand il court après le tracto-bull de son maître, pour essayer d’en mordre les roues. J’entends aussi le tracto. Je me dis : « Tiens, c’est Kik »..


Promenade dominicale
Cela dit, un jour (un dimanche), on est allés se promener. On est montés au Ballon de Servance, droit dans la forêt – et ça grimpe sec! En haut il faisait du vent, ça a séché la sueur, on s’est assis un moment et on a regardé la vallée et on a dit trois ou quatre fois que c’était beau. C’était beau, d’ailleurs. J’ai pris une photo. Ensuite on est redescendus. Je suppose qu’après notre départ, c’est resté beau à voir. Y a pas de raison.


Jeff
J’ai un neveu qui s’appelle Jeff. En fait, il s’appelle Jean-François mais on l’appelle Jeff, c’est son nom d’artiste. Parce que mon neveu (Jeff) est un saltimbanque. Il fait le pitre sur des scènes de théâtre, il écrit des sqouetchs pour lui et pour d’autres, des scénarii. Ce genre de truc. Des choses comme ça:

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Edito avant qu’il ne soit trop tard…

Jeudi de l’Ascension…
( Certes mais de quoi ???? )
C’est à l’heure où les coqs trouvent intelligent de réveiller tout le monde
(y compris les chômeurs) que tel le Depardieu moyen sur le tournage d’Astérix III, je retrouve enfin mon Clavier…
Insomnie, quand tu nous tiens…
Étant actuellement très occupé à préparer le « meilleur du pire » de mes petites horreurs pour le Festival d’Avignon 2003 , je dois dire qu’à l’image du corps professoral qui défila cette semaine dans les rues de Paris à grand renfort de slogans revendicateurs et de K-Ways Go Sport ( vous savez, ceux dont la fermeture-éclair reste coincée à mi-parcours au premier aller-retour), je dois dire, disais-je, qu’à l’instar de ces pervers chargés de l’éducation (oh my god, laquelle ?) de nos petites têtes blondes, mon inspiration quant à cet édito est à deux doigts (ça fait mal) de se mettre en grève …
A cette différence près qu’aucune nostalgie post-soixante-huitarde aux relents patchoulisés ne me pousse à vomir ma rancœur à qui veut l’entendre dans un mégaphone rouillé..
Sans éprouver non plus le besoin de me rassasier, au départ de cette excursion banderolisée, de l’incontournable et traditionnel repas de base du syndicaliste (de base également) à savoir : la sacro-sainte merguez estampillée « Made in La Gerbe » marchandée, négociations obligent, 3 euros 27 à un vendeur à la sauvette…(Rime, poésie…)
Il est d’ailleurs amusant de noter que c’est au moment précis où pointe subrepticement à l’horizon le képi de l’employé municipal chargé de vérifier patentes et autres autorisations fantômes nécessaires à la pratique de ce commerce de rue que le terme de « vendeur à la sauvette » prend tout son sens…
Il est alors assez hallucinant de voir ces commerçants « free-lance » descendre le boulevard au pas de course en moins de temps qu’il n’en faut à la merguez sus-nommée (non ce n’est pas vulgaire) pour remonter un oesophage…
Tout ça pour vous dire que l’affligeante conjoncture sociale actuelle, loin de m’inciter à battre en retraite, me laisserait plutôt penser que depuis la mort du Général de Gaulle, en France, c’est le bordel qui est Général…
Plus abattu qu’un certain J.F.K (qui n’apprécia que moyennement en son temps la lamentable capacité des décapotables américaines à arrêter le plomb), je me suis donc attardé, histoire de penser à autre chose, sur le menu cathodique que me proposait cette semaine la petite lucarne magique, la fée télévision…
Grand bien m’en…merde !!!!


Au hasard de mes zappings nocturnes, rapidement sevré du voyeurisme malsain (C’est mon choix..) des reportages sur le tournage de la dernière pub Crunch en Algérie alternant avec des infos à deux balles (Kennedy le retour ) sur le prix de la robe de Nicole Kidmann en exhib sur la croisette… Je décidai en total accord avec ma conscience de boycotter de ce billet d’humeur hebdomadaire :
1) Le chocolat…2) Le Festival de Cannes !!!
Ah !!!! Cannes et sa Fête du cinéma…
Attendue comme le messie par le touriste moyen, le caméscope à la main et Bobonne au pied…
Morceaux choisis :
« J’te préviens, Jeannine… Si on loupe la montée des Marches, je t’efface ta cassette des Feux de l’Amour !!! Et baisse un peu ta robe, tu perds ton temps… Ils sont tous pédés les acteurs… Surtout les mecs …
Oh la vache !!!!! Y’a Béatrice DALLE.. » (Et non pas l’inverse…)
Sans plagier Pascale CLARK, animatrice arlésienne sur une chaîne cryptée qui fit sa réputation grâce au porno (la chaîne, pas Pascale CLARK), permettez moi un petit commentaire « En aparté »…
Tel un guerrier africain en proie à l’expectative, soudain, un doute Massaï :
Pour monter les marches, il faudrait, parait-il, une tenue décente…
Mais ces marches, pour les descendre, faut il être bien monté ???
Sans compter qu’avec les sommes astronomiques (et là, je ne parle pas des siestes) que génère le dit « Festival », que ne s’empressent ses organisateurs d’installer un escalator ???
Escalator qui permettrait au passage à toutes ces « starlettes de supermarché », ascendant mannequin des Galeries La Faillite, de se retrouver un peu dans leur élément… Pensons un peu à elles, que diable…. Fin de la parenthèse…
Loin de moi également l’envie de déblatérer sur l’incontournable et très médiatisé « Nice People », programme qui lui, s’apparente surtout à un Festival de Connes…
Et de me prendre soudain à rêver que cette affligeante démonstration de télé-poubelle quotidienne version fils à papa, disparaisse fils à… fissa !!!!
Notez que son audience, (en chute libre à la vitesse d’un Concorde survolant Garches les Gonesses) devrait rapidement valoir à son producteur de se faire appeler « Arthur » par ses supérieurs hiérarchiques bataves…
Par dépit, je me rabattrai donc sur le concours de l’Eurovision 2003, gigantesque Karaoké interplanétaire qui permit il y a des lustres (et pas forcément à Versailles) à l’ineffable Marie Myriam d’obtenir son statut d’intermittente…
L’eurovision… d’horreur !!!

Joute vocale indéboulonnable du petit écran, commentée pour la première fois cette année en live et de concert, ( En un seul mot… Au pluriel, c’est : deux cons servent… On aura tout essayé…), par l’excellent Laurent Ruquier et sa « chenchuelle potiche » Isabelle Mergault …
Devinette : Lolo et Zaza sont dans un bateau… Que dis-je : une galère….
Seul point positif de cette grande messe de la variétoche multilingue :
Si nos deux pantins surmédiatisés de France 2 n’atteignirent que rarement des sommets de perspicacité, ils eurent au moins le mérite (merci mille fois) de nous absoudre du retour de Marc Olivier FOGIEL en deuxième année….
MOF pour les intimes … Dont on se prend parfois à regretter qu’il ne se prénomme pas Bernard Olivier …
Et ce pour la simple raison que ce changement de patronyme qui pourrait certes paraître incongru ( toujours en un mot ) doterait au passage le néo-roquet aboyeur du PAF d’initiales bien plus en rapport avec le sentiment que peut nous inspirer sa pseudo insolence cathodique hebdomadaire : B.O.F…)
Voilà, pour parodier Françoise Sagan en proie à ses doutes existentiels :
Point, à la ligne…
Amis de l’humour corrosif, ne soyez pas trop déçus… Je reviendrai bientôt….
Tel Rocco SIFFREDI prenant trois pas d’élan avant de chevaucher une soubrette faussement ingénue dans « Arrête de sucer ton pouce, j’ai mieux plus bas », ce n’est que reculer pour mieux sauter…
Les bonnes âmes s’offusqueront certainement de me voir terminer cet édito sur Rocco l’étalon…
A ma décharge (chacun son tour), si le nom d’un hardeur français m’était revenu à l’esprit, j’aurais à coup sûr fait plus fin…
A très plus…
Odieusement vôtre…
JEFF

Voilà. C’est Jeff. Il cherche à se faire des zamis à la téloche. S’il passe dans votre ville, allez-y. Donnez-lui le bonjour.

Family
J’ai un autre neveu qui s’appelle Jean-Luc. On l’appelle Jean-Luc, lui. C’est son nom d’artiste aussi. Il fait dans le dessin, le graphisme, les voyages. Un jour je vous montrerai.
Et puis j’ai un fils qui s’appelle Dylan. Encore un artiss. Quelle famille! Des fois, on travaille ensemble. Des fois pas. Si vous voulez voir ce qu’il fait, c’est là:
http://dylan.pelot.free.fr/


A part ça
A part ça, quoi dire? je ne pense en fait qu’à ce livre et à son devenir, et toutes ces sortes de choses. C’est faux. Je pense aussi à d’autres trucs. Le prochain, par exemple. Qui se met en place. Qui menace. Ça risque d’être quelque chose de pas très soft. De pas très politico-correct. Ça risque. Mais c’est comme ça.

Lectures
J’ai quand même l’esprit à la dérive. Un peu. Qu’est-ce que j’ai lu de bon? Carbone modifié, aux éditions Bragelonne. De Richard Morgan. Petit chef-d’œuvre dans le genre. Le genre SF. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose de si bon. Bel et bon. (Personnellement l’héroïc fantasy et ses dérivés me fait copieusement ch…aque fois la même chose). Là, c’est grand. Et c’est pas de l’HF.
Bon.
Au fait: très bon éditeur, Bragelonne. Très très bon. Et si vous en doutez, allez donc voir là:
http://www.konnar.com
et puis là:
http://www.konnar.com/index2.htm

et vous m’en direz des nouvelles. Ha ha ha.
Ainsi que La maison des feuilles (que j’ai lu aussi). De Mark Z.Danielewski, chez Denoël. Paru l’année dernière, certes, mais vous devriez vous précipiter quand même, vous autres qui aimez l’étrange. A priori je me méfie des tournicoteries typographiques extravagantes, mais là…
En ce moment je lis un docu sur la Guerre de Palestine. C’est autre chose…

Rubriques
Nous allons inaugurer deux rubriques, tiens: J’aurais dû et J’aurais pas dû. C’est pas que ça serve à grand-chose mais ça fait une conclusion…
J’aurais pas dû
Aller voir Matrix, le deux, à Épinal, aux Imaginales (manifestation par ailleurs fort sympathique).
J’aurais dû
Aller boire un coup avec Bernard Blanc qui venait d’arriver, plutôt qu’aller voir Matrix, à Épinal, aux Imaginales (manifestation par ailleurs fort sympathique).

Hasta luego

PS: Il y avait bien longtemps que je n’avais pas rigolé autant, d’ailleurs, au repas final des Imaginales.
PS bis: Dis-donc, Daniel Conrad, tu penses au théâtre?

Vendredi 2 Mai

  Bavardages de mai
La maison de Pipo (2 Mai)
Petit Poem Illustret:

Le 2 Mai, fais ce qu’il te plait.
Le 2 Mai, Pipo n’a pas travaillet.
Et moi je suis allé sur le chantiet
et j’ai pris quelques clichets.

Pour voir des images,
Vous n’avez qu’à cliquet
sur la bande dessinet
ci-après.


Putain, la poésie, c’est dur!



La Maison de Pipo ( 4 Mai )

C’est dimanche. Soleil d’enfer. La blanche incandescence des chemins, etc. L’air qui tremble, les ombres denses et courtes. Tout le bataclan. Les petites bêtes qui volent.
On était convenus que je descendrais de bonne heure. Sylvain m’avait dit qu’il valait mieux faire ça pas trop tard. Pour un tas de raisons que je ne suis pas forcé de dévoiler. Il (Sylvain) devait être en bas sur le chantier assez tôt. C’est lui l’opérateur. Et Feuille-Bois (Philippe) aussi. Bon. Je ne sais pas ce qui s’est passé, je ne me souviens plus, mais je ne suis pas descendu avant 10H30, dans ces eaux-là. lls étaient déjà là, bien entendu. Ils attendaient. En train de préparer la nacelle (un godet à béton) et de l’accrocher au crochet de la grue.

Pipo est absent, aujourd’hui encore. Parti. Il doit rentrer vers midi. S’il est vraiment ici à cette heure et s’il lui prend dans l’idée de venir faire un tour sur le chantier… vaut mieux pas. Lui, il ne verrait pas ça d’un bon oeil. C’est son matériel et c’est sa responsabilité. On ne sait jamais.
Ça fait un un jour ou deux, qu’il est parti, je ne me souviens plus exactement. Je dis  » à un congrès de maisons en rondins « , mais je dis n’importe quoi. En vérité, chez un collègue de stage, je crois, qui a suivi le même apprentissage, et qui a construit une grande maison d’habitation selon le procédé. En Haute Loire, je crois. Aux environs d’Issoire, je crois aussi.
Donc, quand le chat n’est pas là…
En avant pour l’opération vues aériennes!!
Et accessoirement:

Et c’est ainsi que voilà:

( Suite… )
Depuis, Pipo est revenu. Enchanté de sa visite en Haute-Loire. On ne voulait pas lui dire qu’on avait fait des tours de manège avec sa grue, mais quelqu’un a vendu la mèche.
Je l’ai revu le lendemain. Il n’avait pas l’air spécialement courroucé. Son problème c’est surtout de ne pas prendre de retard, au fil des jours. De  » faire des bonnes journées  » et grimper une rangée après l’autre. Tout seul avec sa grue. Je ne sais pas combien elle fait exactement de périmètre, sa maison, je le lui demanderai. Mais c’est pas rien.

Parrain
A part ça, Sylvain a aussi des poules. Et notamment une qui s’est mise à couver. Je vais être parrain d’un poussin. Joie.

A part ça
A part ça, bof. C’est dire.

Fin du monde
Je viens d’achever de raconter l’histoire du monde, du Big Bang à la vie, en douze feuillets. Pour la Fondation 93. C’est pas ce qu’on croit.

Fantômes
Revu  » L’Été en Pente Douce  » à la télé.
Pauline.

Allez, hasta luego.


PS: Aujourd’hui 8 mai. Temps orageux, lourd. Faudrait pas que ça craque, c’est pas bon pour les poussins, dans les oeufs. Sans déconner. Me fais du soucis, moi.

Dimanche 20 avril 2003

  
Prin temps de l’été
Un dimanche, genre 20 avril 2003. Les gens ne croient plus à rien.Il a fait beau et il a fait moins beau, et même qu’il a plu. Et même aussi qu’il a neigé. Il y a une dizaine de jours, il a neigé, oui madame. D’aucuns que je ne citerai pas ne m’ont pas cru quand je le leur ai annoncé, alors je leur ai envoyé une photo et il me fut répondu que c’était une photo de l’année dernière. Des fois le genre humain me navre.


Télénervante

C’est comme en Irak. Par exemple. En Amérique aussi, d’ailleurs – plus exactement aux USA et plus exactement à Washington et parfois au Texas et dans ces coins-là. Ou sur les plateaux de télé quand des espèces de Dantec y viennent faire leur numéro. Mais il y a aussi des sortes de Romain Goupil. Des gens dont le principal souci est apparemment de s’écouter parler (voire vociférer) tout en restant sourds et apparemment mithridatisés fort efficacement contre la teneur en connerie de ce qu’ils racontent (avec une posture d’ironique condescendance pour les uns, une grande capacité à braillerie mensongère tenant lieu d’argument pour d’autres). S’écouter sans s’entendre. Ou alors… Ils sont ainsi quelques-uns. Je trouve de plus en plus, avec le temps qui passe. C’est donc peut-être une histoire d’âge, de saison.

Télétonnante

Par ailleurs et toujours à propos de télé, j’ai écouté et regardé hier, dimanche pascal (car nous voici lundi au détour d’une phrase), une émission politique sur la 5 animée par Serge Moati. Qui s’appelle Ripostes. Une discussion politique donc réunissant Séguin Philippe, Bayrou François, Chevénement Jean-Pierre et Glavany Jean. Première fois que j’entends une discussion sensée, courtoise, et hautement agréable entre des hommes politiques qui n’ont rien à vendre dans l’instant. Je n’en suis pas revenu. Tout à coup des gens intelligents qui palabrent, s’écoutent, se respectent. En la parole de qui nous vient l’envie de faire confiance! Étonnant. Et on en est surpris de se dire que la politique peut effectivement être quelque chose de positif et de crédible, digne d’intérêt. J’en suis pas encore revenu, là.

En petit

Sinon en gros ça va.
Pourquoi dit-on  » en gros « ? On devrait dire  » en petit « , plutôt, je trouve.
En petit ça va. J’ai donc fini d’écrire ce roman. Maintenant c’est la période trouille qui commence. Il sortira dans l’arène (le roman) en septembre. Avec les fauves. Mais bon, je ne vais casser les oreilles des gens avec mes angoisses.
Alors quoi de neuf?

Révélations

Je pue des pieds. Me semble que c’était pas si féroce il y a quelques années. Bon. On ne va pas non plus faire un sujet avec ça. Mais n’empêche que les vieilles pompes dans lesquelles on est si bien, c’est pas le rêve, question puerie. Les vieilles tennis. On dit  » vieux  » ou  » vieilles « , pour les tennis? Alors voilà: vous faites les marioles, mais vous ne m’êtes d’aucun secours, au fond.

Gésine

Mon prochain bouquin me tracasse. Me gratouille. Ça fait plusieurs années déjà que c’est là et que ça gigote. Mais ça se retenait, tant qu’il y avait l’autre en marche, le précédent. Maintenant, plus de retenue. Ça démange.
Sais pas encore pour qui (je veux dire: quel éditeur) mais en tous cas, ça va être étrange, j’ai l’impression. Titre de travail qui risque d’être le bon, à demeure: Les Bordels de Dieu. Je n’en dirai pas plus.

Vrac et courrier

On reçoit plein d’inepties, dans les boîtes. Un jour c’était un type qui voulait me vendre une recette de régime alimentaire pour perdre 7 kilos en deux semaines, quelque chose dans ce goût-là, contre quelques euros. Sept kilos! Et puis quoi encore?
Un autre jour, un connard (ou une connarde), anonyme, me fait part d’appréciations que personne ne lui a demandées, comme si son avis comptait et le fait qu’il fût donné davantage encore, du style: Si vos bouquins sont aussi à chier que vos peintures ça promet rien de bon. No coment.

Et cet aprem, ça:

Salut , c’est céline …
J’ai encore fait des photos coquine ce week-end avec une amie.
Je viens juste de les mettre en ligne.
Tu peut venir voir ca dans la partie gratuite de mon site !
Je te donne l’adresse :
http://zeubx.free.fr/celine/
Bisous …

Sacrée Céline – à qui je me garde bien d’aller rendre visite, cela va sans dire. Rien que deux fautes d’orthographe, en cinq phrases. On a connu pire.
Un nombre incalculable de trucs qui filent à la poubelle direct. C’est comme les pubes de Aldi ou EuroMarché ou ne je sais quoi dans la boîte aux lettres.

Pas la frite

Pas la frite parce que voilà:
Jacques Chambon est mort, il y a quelques jours, pas beaucoup, deux ou trois. Crise cardiaque. Jacques Chambon était éditeur et savait rudement bien parler d’une littérature qu’il aimait: la science-fiction. Jacques était un ami. Je crois pouvoir le dire. Moi en tous cas j’en avais décidé. Je me disais volontiers qu’il était là. Nous avons travaillé ensemble et ce fut un vrai plaisir. J’étais certain de faire mes bagages avant lui, et précisément pour ces contrées-là qu’il traverse à cette heure. Certain. Je ne sais pas pourquoi. On me demande d’écrire quelque chose, dans le cadre d’un hommage. Je ne sais pas si j’ai envie – non pas de lui rendre hommage mais de participer à ce qui peut si vite tourner au numéro. Jacques Chambon était un type bien et il avait le talent de lire et de donner naissance à de bels et beaux livres qu’il nous donnait à manger comme il nous aurait invité à faire jolie frigousse. Une belle ripaille entre gens vivants. La preuve: les livres demeurent, vous pouvez à loisir en reprendre le menu. C’est lui qui vous invite encore et toujours. Jacques Chambon m’a été amputé de ce qui rassure, au fond de nos têtes, ce qu’on sait là, présent, de notre nature.
Hasta siempre.

LA MAISON DE PIPO

Le 10 avril.
Une heure après avoir pris les photos ci-après, il neigeait, comme je le disais plus avant. Certes, deux jours après, c’était fini, fondu. Ça n’a pas empêché Pipo de bosser. Un tremblement de terre n’empêcherait pas Pipo de travailler. Il a prévu que la maison serait debout pour le mois d’août. Ensuite, il la démonte (c’est le principe du jeu de construction) et il la remonte sur le terrain de son emplacement définitif. Il faut qu’elle soit couverte pour l’hiver.

ImplantationImplantation bis
Pipo au boulotLa matière


Le 20 avril
Dix jours plus tard. Ça  » prend de la gueule  » On peut d’ores et déjà avoir une idée de ce que ça donnera, au final. On peut aussi ne pas s’en rendre compte – il n’y a pas d’obligation. Mais ça va quand même être grand.
(Ce lundi de Pâques après-midi, Pipo ne travaille pas. Une honte.)
Je mijote un plan avec Philippe Feuille-Bois (vous ne pouvez pas comprendre) pour prendre des photos aériennes du chantier. Mon épouse, à qui j’ai eu l’imprudence de confier le projet, craignant pour ma santé, pour le moment, s’y oppose…
Ce qui m’impressionne le plus sont les assemblages des troncs découpés à la tronçonneuse.

3eme rang 13eme rang 2
AssemblageAssemblage (détail)


Jardinage et bricolages

J’ai repiqué des groseilliers que Jojo Gaidot m’a donné. Un jour, il faudra que je vous parle de Jojo Gaidot.
J’ai remaçonné aussi un muret dans lequel est incrustée ma boîte aux lettres, et qui s’était mis à pencher dangereusement (le muret), menaçant à tout instant de s’écrouler sur un mouvement un peu violent de la factrice déposant délicatement une lettre dans la boîte. Qui ne mériterait pas ça, la brave (la factrice, pas la boîte). Le terrain s’affaissait, ou je ne sais quoi.

Édition au quotidien

Au mois de novembre, début, les éditions Verticales en la personne de BW décident de rééditer un roman que je lui avait proposé (à BW) et qui s’intitule  » Elle qui ne sait pas dire je  » – et qui serait d’après BW une des meilleures choses que j’aie publié, il y a bien longtemps, aux Éditions Plon. Je reçois une proposition de contrat. Qui propose un montant d’à-valoir sur droits parfaitement … dérisoire. Je demande donc davantage. Depuis cette date – novembre 2002 – il parait que le grand décideur n’est pas joignable …  » Je te rappelle  » est devenu une sorte de gimmick.
 » Elle qui ne sait pas dire je  » ne sera donc pas réédité aux Éditions Verticales. Mais ailleurs.
Où ça? Où ça?

Hasta luego

Lundi 31 mars 2003

  La maison de Pipo
Je connais un gars qu’on appelle Pipo. Ce n’est pas son véritable patronyme. C’est un surnom.

J’adore les surnoms, en vérité. C’est généralement beaucoup plus vrai que les noms dans lesquels on tombe tout petit sans que personne nous demande notre avis. (Ce qui n’est pas plus mal non plus, parce que notre avis, à cet âge… et même plus tard notre avis à propos des noms qu’on aimerait porter… C’est comme ça que des tas de gens s’appelleraient Loana ou Barbapapa ou Steevy ou Casimir ou je ne sais quoi. Pokémon. Harry Pampers. Sans doute. Bref. Mais nous nous éloignons.)

Pipo est routier. Ainsi que sympa. Je ne sais pas s’il aime bien son boulot, c’est une conversation que nous n’avons jamais eue, mais je sais que si on ne le retenait pas c’est autre chose qu’il ferait. A une autre occupation qu’il consacrerait sa vie. Ce que je sais, c’est que mon pote Pipo aime le bois, et les maisons en bois. Les constructions en rondins, par assemblage, et tout le cirque. Les belles maisons. Il a même fait des stages, Pipo, dans les Alpes – je crois. Ou le Jura. Non, les Alpes. Il est allé apprendre sur place, auprès de ceux qui savent. Ce qui est certain, c’est que construire une maison en rondins assemblés, ce n’est pas de la tarte ni à la portée de n’importe qui.

L’année dernière, Pipo s’est fait la main. Il est arrivé un jour chez mon autre copain d’en dessous de chez moi, qui s’appelle lui Sylvain (et qui doit être un peu son cousin), qui vend du bois et du charbon et aussi des cailloux, vu qu’il exploite une carrière. Avant, cette carrière, c’était ma jungle de quand j’étais petit. C’est là que je piégeais des éléphants. Sylvain est arrivé et il a tout ratiboisé, il a creusé et troué et nivelé, et fait passer tout ça dans des concasseurs et des trieuses qui font un boucan infernal quand ça s’y met, avec le bull et le tracto, une infernale machinerie. Mais bon. Je ne lui en veux pas, je vais vous dire pourquoi: parce qu’il fait son possible aussi pour respecter dans la mesure de la mesure l’environnement, les nuisances, tout le bataclan: il fait vraiment son possible et je lui en sais gré. Mais ceci n’est pas le propos. Le propos c’est que Pipo l’année dernière s’est amené sur le site de l’exploitation de Sylvain, où la place ne manque pas, sa grue sous le bras. Et il s’est comme qui dirait entraîné. Il a construit un chalet, une petite maison de cinq mètres sur six ou sept, en gros. Ça lui a pris une petite année, toujours en gros. Il y travaillait les week-end et pendant ses congés. Il ne s’est pas amusé. Donc il s’est fait la main.

Il a pris son élan.

Et cette fois-ci c’est du sérieux. Pipo construit sa maison. Une vraie et grande maison d’habitation. Dont il a dessiné les plans et fait la maquette. Une maison qu’il va dresser là, assembler, tout. Et la couvrir. De A à Z. Quand elle sera terminée, il la démontera pour aller la reconstruire (la réassembler) sur son terrain qu’il a acheté. Voilà l’aventure. Pour cela, Pipo cesse son travail de routier pendant un an. Je ne sais pas comme ça s’appelle: un congé sabbatique? En tous les cas, pendant une année, il va construire sa maison.
Chouette, non?

Moi je vais suivre ça avec intérêt, je vous le dis.
Pour commencer, il y a les billes de bois. Les troncs. C’est du sapin. De l’épicéa. Pipo est allé repérer les arbres et les a sélectionnés sur pied. On les lui a coupés. Vendus. Livrés. Il a fallu – il faut – les écorcer. Nous en sommes là.

Pipo en a encore pour deux semaines à travailler comme routier. dans deux semaines, hop! la grande aventure commence!
(à suivre)


Mercredi 26 mars 2003

Ailleurs:
Il pleut de la boue et du feu sur Bagdad.
Ici:
Les B52 qui décollent d’Angleterre (et qui y retournent) passent au-dessus de ma tête. Je les entends gronder et faufiler la nuit de leurs sillages. De jour dans le ciel bleu, ils tracent des rubans cotonneux qui s’effacent graduellement et s’effilochent, qui se dissolvent comme des mauvaises pensées, des poisons dans les veines.

Pourtant c’est le printemps. Soleil non stop depuis plusieurs semaines. Les lézards sont sortis (je ne plaisante pas: on ne plaisante pas avec les lézards).

Quand j’entends dire en ce moment cet affligeant maître du monde de foire-fouille, quand je regarde à la télévision sa tête à claques d’illuminé, quand j’entends dire ce qu’on veut bien montrer des grands roquets irresponsables qui l’entourent et le conseillent en le poussant en avant, quand dans un pétrifiant écho j’entends aboyer le fou d’en face et monter sous les bombes la clameur orchestrée de son soi-disant peuple hagard, il me prend comme une grande et terrible désespérance de l’évolution humaine, et je ne puis m’empêcher d’entendre en grondement de fond le ressac ricanant de la pire invention des hommes, la pire des armes bactériologique à destruction massive qu’ils ne se privent pas de brandir à tour de bras et utiliser largement depuis le commencement des temps (ou presque), la plus terrible et la plus lourde et la plus barbare au sens lamentable du terme sous ses affligeants pseudonymes, de Jehova à Allah, tous ces putains nom de dieu qu’on ne brûlera donc jamais, décidément imputrescibles…

Il me vient sans espoir, sans illusions, cette désespérance, une colère qui monte. Avec le terrorisme pour seule échappatoire. En me priant de ne pas envisager pire.

La maison de Pipo – (suite)

Or donc, voilà: ici, Pipo ne s’est pas reposé. Il a poursuivi bravement son travail: les billes sont écorcées et l’emplacement de la maison est défini, tracé au sol. Y a plus qu’à grimper!
Dans une semaine d’après ce que j’ai cru comprendre, il se met au boulot. Pour un an de gros gros boulot. Allez Pipo!

Condoléances et joyeusetés !
Good morning les morts!
Trouvez-moi qui a dit « Bienheureux les pauvres d’esprit » ? pour en faire une devise et un cri de guerre.

Puta de dios.
Y vaya con hombres.

Mardi 4 mars 2003

  Dans quelques minutes
Dans quelques minutes, nous serons mercredi. Enfin je dis « nous », je ne sais pas « vous », mais moi oui. Vous, vous faites ce que bon vous semble.

Si ça vous chante de rester un peu mardi, hein?… Mais moi non. Moi j’aime plutôt bien le mercredi. Je ne sais pas pourquoi. Je m’en fiche, au fond, de savoir pourquoi, c’est comme ça. Ça doit remonter à l’enfance, à cause du lendemain. Le lendemain du mercredi, dans mon enfance, c’était jeudi. Et le jeudi on restait au lit. Je dis « on », là encore, je ne sais pas, en fait. Moi oui. Vous, si ça se trouve, vous étiez du style à vous lever quand même. Envers et contre tous. Vous faites (encore une fois) ce que bon vous semble. Nous vivons dans un pays libre.

Personnellement, je n’ai jamais aimé me lever.

C’est ma confession publique. (Ça fait mieux de dire ça en anglais, mais je ne connais pas l’anglais, cette langue barbare par excellence ). Pas la peine de crier. Je ne vous entends même pas.

Je ne dirai pas non plus mon sentiment sur Bush et sa politique, et son gouvernement de pitbulls.

Je ne dirai rien de la guerre.

Au lieu de quoi:

Ceci étant dit,

jeudi 6 mars 2003

Dans quelques heures nous serons jeudi. Nous venons de faire un bond dans le temps. En vérité nous passons notre vie à sauter. Pas étonnant qu’on se fatigue et que ça use et que vienne la vieillesse.

Vu à la télé

J’ai vu hier soir François Nourissier à la télévision. Dans une émission de Franz-Olivier Gizzzzbert, l’homme avec plein de Z dans son nom. Et Sarkozy, aussi. Qui a écrit un livre (!!??) il y a des siècles et qui repassait par-là sous le prétexte que ledit livre refaisait surface, évidemment. Plein de choses énervantes, donc, dans cette émission sans parler de la collègue de FOG (Fog!!!) qui se la pète toujours grave et le couteau entre les dents, ainsi qu’à son habitude. Sarkozy, l’homme qui n’a qu’un Z dans son nom, comme Zorro, et un seul K aussi, contrairement à kasskouille (qui en a deux) parce que moi je commence à en avoir marre de voir Zorro tous les jours dans mon poste. Dans pas longtemps, il va présenter la météo — sur France 2.

C’est vrai qu’au fond je regarde fréquemment la télé. Le soir. Une heure ou deux. Et les infos de 13h, et à 13h 19 , bing! je pique du nez, sieste d’un quart d’heure au bas mot, je ne vois jamais la fin, le générique du vieil inspecteur germanique me tire des somnolences juste à temps pour me permettre de m’enfuir. Ainsi va ma vie.

Je vous présente Jacky Chat.
 Hé! Jacky!Non, bon, il ne veut pas se retourner.

Actu

Parce que j’ai terminé l’écriture de Big Roman. Je suis en cours de relecture.

C’est sans doute pour cette raison que je me relâche un peu. Et que me revoici.

Alors donc, l’enfant va paraître en septembre. Avec les nageurs de combat. J’ai tout l’été pour m’entraîner et le soutenir sur le départ. Ça fera dans les 800 pages. On surnomme ça un pavé.

Et voilà.

En attendant
En attendant je vous présente Robert. Robert, c’est mon beau-frère. Le frère de mon épouse. Sur la photo, c’était Noël. Robert à Noël, donc.

 

Cosette à Noël
 Et aussi Cosette (toujours à Noël, d’ailleurs) qui s’était couchée sur la canapé quand les rayures n’étaient pas encore sèches. Sacrée Cosette! 

Choses et autres

Cela dit, il fait un temps à pissenlits.

J’ai l’air badin, comme ça, mais je suis très énervé, au fond. Très excité. Sur des charbons ardents. (A cause du roman – il s’intitule C’est ainsi que les hommes vivent, et je ne suis pas mécontent du titre.) C’est parce que je suis très excité que je dis n’importe quoi. Pour me détendre.

J’ai lu un très bon James Lee Burke: La Rose du Cimarron chez Rivages. Et puis aussi et toujours chez Rivages Le Serpent de Sydney. Je vous les recommande. Je vous les offrirais bien mais je n’en ai qu’un exemplaire de chaque. Rien d’autre (je veux dire: je n’ai rien lu d’autre). J’avais du mal à lire quoi que ce soit, ces derniers temps, à cause de l’énervement qui montait. J’imagine.

Par ailleurs, tiens, il se pourrait fort bien que les romans de Dylan Stark soient réédités au Québec — et en anglais! Yeah! l’Anglais, la langue barbare par excellence.

Bon, allez…

Un ami m’avait envoyé la recette des crosnes, mais je l’ai égarée. Zut et zut.

Hasta luego.

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Post scriptum 1):
Je sais parfaitement bien que le nom de FOG s’écrit  » GIESBERT », faudrait pas me prendre pour une trompette, non plus.

Post scriptum 2):
J’ai retrouvé les crosnes! Je ne suis pas si distrait et désordonné que cela!

Dans la rubrique, donc, Courrier du lecteur, une lettre du petit Alain:

À: pierre pelot
Date : lundi 16 décembre 2002 12:10
Objet : Re: retour de bavardages

Je sors des « bavardages ». Ca me manquait et je ne m’en étais pas rendu compte. Un peu comme quand on mange des crosnes, ces petits machins en forme queue de cochon vachement chiant à éplucher. En fait il faut les mettre dans un torchon avec du gros sel et on frotte, ça retire les petites peaux qui adhèrent (aux crosnes pas au torchon). Après, on fait cuire le tout (sans le torchon) comme des salsifis. C’est très bon mais c’est devenu très cher, je sais pas pourquoi? Bref j’ai bien aimé le retour des « bavardages », même sans les crosnes.
Bisques de homard et falbala
Alain

Dimanche 15 décembre 2002

 Le revoilà.

Le revoilà

J’ai beaucoup vissé.

Voilà, c’est dit, c’est avoué, la faute est donc à moitié pardonnée, suppose-je. Sinon bon. Et puis encore faudrait-il que ce soit une faute, ce dont je ne suis pas sûr du tout, en plus. Non mais. Non seulement pas sûr du tout, mais persuadé du contraire.

Or donc c’est ainsi.

J’ai beaucoup vissé, disais-je, et cloué (un peu moins) et limé et boulonné et découpé ferraille et bois, et raboté (bois seulement) et collé, et garni de cuir, et décapé (ferraille et bois again) et verni (ferraille et bois, décidément…)

Pour preuve un morceau du module en cours, c’était en septembre. A ce jour, il est fini, il n’y a plus qu’à le mettre en place.En place dans le bureau qui le recevra, après travaux… Pour preuve… Il y avait ici une cheminée: Il y a maintenant des étagères … 

C’était en août et nous voilà en décembre. En décembre? Voui, le mois de l’enfant Jésus, Nom de Dieu c’est ma foi vrai! Je n’en reviens pas . Enfin si, un peu, mais quand même, je n’en reviens pas.

J’ai beaucoup écrit aussi. J’avance, j’avance, je vois se profiler le bout du tunnel. Un tunnel se profile-t-il? Il vaudrait mieux que non. Il est chaudement recommandé de ne pas se lancer dans un tunnel de profil, ça ne mène jamais bien loin.

Et puis j’ai fait ma choucroute pour l’année.

Bon. Je suis bien content de me remettre à ces bavardages. C’est le premier pas qui compte. Du coup, je vais aller dormir un peu, parce qu’il est 2h30, mine de rien, et que la journée fut longue.

J’en dirai plus demain.

Mais je suis bien content. Lalala, entonna-t-il en marchant vers sa couche.

14/12/02

En vérité, l’heure et la date sont trompeuses. Un jour est passé — hier — sans que je me manifeste. La date précédente est le tout début d’hier en toute fin d’avant-hier. Me suis-je bien fait comprendre? Si tant est que ceci ait la moindre importance. C’est comme ça.

Donc je promets et ne tiens pas.

Continué bricolage, finissage et peaufinage hier matin, et puis écriture hier ensuite. Ça avance. Mais foin des courses de vitesse d’antan. Une page, deux pages, maximum cinq par jour. Un peu plus quand c’est vraiment le miracle. 1 000 000 et quelques centaines de milliers de signes à ce jour. Eh oui. Mais j’aperçois le bout du tunnel (disais-je plus avant) enfin, prévu pour février. Le roman, c’est décidé, sort en mai 2003. S’intitule donc: C’est ainsi que les hommes vivent. Deux ans d’écriture au bas mot. Jamais vécu ça paravant. Jamais « fonctionné » non plus de cette façon sur une histoire — qui m’a vraiment embarqué dans des directions insoupçonnées.

Cette histoire m’attendait au tournant. J’en suis l’élu. Je crois.

Sinon

Sinon? Sinon les chats vont bien. Les chevreuils nés et vironnant dessous chez moi sont toujours là. Pourtant c’est la pleine saison des gros cons.

Ecartages

Mes bricolages matinaux de ces derniers six mois m’ont écarté de mes ballades en forêt quotidiennes. Je ne sais plus à quoi ça ressemble, là-haut. Ça me manque. Je vais remettre ça très bientôt.

News boulot-boulot

J’ai écrit pour la radio, et François Angelier, une dramatique intitulée Saison Poison, qui sera diffusée, me dit-on début 2003, je n’en sais pas plus. Toujours pas payé à ce jour, d’ailleurs.

Les Éditions Verticales doivent en principe rééditer Elle qui ne sait pas dire Je. Toujours pas reçu le contrat prévu il y a un mois au moins, d’ailleurs.

Ces histoires de délais et de machins qui traînent me tuent. Me rongent. M’énervent. je devrais m’y faire, eh bien non, d’ailleurs. Le jour où je serai maître du monde, y en a qui vont pas rigoler.

Projet d’adaptation en BD par Franz de La Piste du Dakota. Projet retardé pour cause de retard. On ne sait pas si l’autre projet d’adaptation en BD de la série Dylan Stark se fera.(In)Considérations

25 millions de personnes me disent qu’il faudrait bien que cette série de romans (Dylan Stark – voir si ça vous chante sur le site Ecrivosges de mon camarade Bernard) soit rééditée. Pas vraiment 25 millions, mais au moins dix — pas dix millions non plus: dix, deux fois cinq, quoi. Parmi ces dix, aucune n’est éditeur.

H.A.N.D.
A propos de BD, le premier tome de H.A.N.D, dessiné par Emmanuel Vegliona (on ne prononce pas le « g », comme dans tagliatelle) est paru, chez Dupuis. Ça s’appelle La peau des ombresCertains qui aiment me l’ont fait savoir, et j’en fus bien heureux. Ceux qui n’aiment pas ne m’ont rien dit — et ils peuvent continuer: ça repose.Le second tome est en cours, et paraîtra premier semestre 2003 je pense. La Jungle de rouille.J’écris bientôt le troisième.

Il faudrait bien que

Il faudrait aussi que j’écrive le number cinq de Vincent, le chien terriblement jaune. Vincent au cirque.

Projet à creuser aussi d’une BD avec mon fils au pinceau. Un truc marrant et top secret.

A midi

A midi j’ai mangé du poulpe. Cuit dans une sauce tomate maison. Pas vilain.

Quand c’était bien

A une époque plus bénie que bénite, je faisais des papiers pour l’Huma. Nité, oui. Faire des papiers, c’est à dire je parlais (enfin j’écrivais) de livres qui m’avaient plu. Histoire de partager mes plaisirs solitaires. Et puis l’Huma pour des raisons riquiquiesques n’a plus passé mes papiers, au moins trois.

En voici donc rien que pour vous, deux:livres livres livres livres livres livres

(si nous avions le temps, le matos, l’énergie, nous ferions défiler ce bandeau façon panneau de pube lumineux à l’aide de quelque logiciel farceur… mais bon)… Par exemple ?

livres livres livres livres livres livres

Choke, par Chuck Palahniuk. 
Éditions Denoël (Denoël & D’ailleurs)

Crépuscule Sanglant de James Carlos Blake
Ed. Rivages thriller

livres livres livres livres livres

PS: Du coup je continuerais bien mes papiers dans un autre canard, moi. Qui c’est qui veut?Samedi

Nom de Dieu, déjà samedi !

Fin de la rubrique Samedi Hiver

Voici l’hiver qui approche à grands pas. Les feuilles ont jauni et sont tombées. La forêt, les samedi et dimanche, jour du saigneur, résonnent de coups de fusils. J’ai déjà dit que c’était la saison des gros cons. Vivement le printemps.

Avant, il va y avoir Noël, le jour de l’An. Je déteste un peu, mais finalement pas tant que les temps d’après les fêtes. Le début de la nouvelle année. Ça, alors là, je gerbe à mort. Depuis toujours. Personne n’imagine à quel point ma vie aura été pénible dans ces moments-là.

Histoire

C’est une histoire qu’un pote m’a raconté:

C’est un type qui retourne chez son toubib après une série d’examens. Le toubib, l’air grave, les résultats des examens à la main, fait asseoir le type et lui dit:

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est qu’on va donner votre nom à une maladie.

Bon. Si vous la connaissiez, fallait pas lire.

Télévision

Je me lasse vite, en vérité. Je regarde un truc, j’aime bien, et puis crac j’aime plus, aussi vite que je me suis installé dans le j’aime bien — aussi vite que les autres s’installent dans leurs habitudes et leurs systèmes.

Mais jusqu’à présent l’émission de Field sur Paris Première les dimanches j’aime bien. C’est quand même autre chose que Durand. Ou Gisberg. Ou Ruquier. Ou Canal. Canal ou la dégringolade.

Tiens, je vais aller voir Caméra Café, c’est l’heure.

Cosette aussi, qui vient de descendre bruyamment de son fauteuil. (Si vous ne savez même plus qui est Cosette, c’est à désespérer.)

Hasta luego.

Samedi 10 août 2002

  Météo plombante

Ce n’est pas un temps pour bavarder. J’entends partout des plaintes et des lamentations. Quand on se lève, le matin sombre, on a envie de se recoucher. Des fois on ne se lève même pas, pour éviter de se recoucher. C’est dire. Et quand on se lève quand même et qu’on regarde par la fenêtre, argh! on a tout à coup le moral dans les tendons (d’Achille).

Ha la la
En plus de ça, j’ai un retard fou dans mon roman à cause d’un truc qui m’a pris deux mois. Deux mois d’absence, eh bien c’est pas terrible au retour. La pagaille. Ha la la. Extrêmement difficile de se replonger dans le bain de cette histoire. Un million et quelques centaines de milliers de signes d’ores et déjà, je ne sais plus combien de temps à être immergé dans cette écriture. Trois siècles au moins, j’ai l’impression.
Ha la la (bis).

Mangeaille
C’est aussi un temps à manger. Ce que nous faisons par moments. Quelquefois en compagnie d’amis. Quelquefois des tartines, quelquefois davantage. Comme par exemple un cassoulet. Ci-après la preuve:


Les trois premiers qui en feront la demande en recevront une part par retour – c’est à peu près tout ce qui reste, et c’est encore meilleur réchauffé.
Le cassoulet est mon dada. Plat typiquement lorrain s’il en est. Pas la peine de rectifier, c’était de l’humour pluvieux. Je vais envisager une choucroute, tiens, autre plat de saison. Ou des pâtes. Je suis assez amateur de pâtes. Même beaucoup. Les vraies, les pas aux oeufs, surtout.
Bon.

Sinon
En un mot, voire trois, tout fait chier, en ce moment. 
Et de plus mon fax vient de rendre l’âme. Damned. Je suis donc preneur d’un fax, celui que vous avez en trop dans un coin du bureau. Ce qui est idiot de ma part de demander ça: vous n’êtes pas au bureau, y a plus de bureau, j’en ai la preuve au courriel que je reçois – vous êtes au moins huit sur dix à utiliser votre courrier électronique du boulot, hein? Ben tiens! Plus de bureau, donc, tout le monde sous la flotte à râler que y a plus de saisons. Ben c’est comme ça. Je peux écrire n’importe quoi, d’ailleurs, personne ne le lira. Je me demande même pourquoi je m’obstine à soliloquer de la sorte sous prétexte de bavardages, alors que les oreilles alentour sont bouchées ou absentes.

N’importe quoi
pobdvdhghtoùs,qghfr « zvnn:lskdyaeyghkw,d;w,x,.K+M;
Voilà. C’était n’importe quoi.

Quoi d’autre?
Quoi d’autre?
Rien. 
Et en plus, des copains qui devaient venir ne sont pas venus, sans dire merde ni ouf, ce qui fait que je suis inquiet et que je n’ose pas les appeler de peur d’apprendre un truc pas rigolo, que par exemple ils sont morts. Ou sur le point de l’être d’ici à cinquante ans.

Menuiserie, mécanique, ferraillage, design, etc.
Je suis en train de faire un meuble, un élément, un machin que j’appelle  » module de travail « . Quand ce sera terminé je vous le montrerai. C’est à partir d’un objet récupéré dans un tissage, une sorte de râtelier sur lequel on rangeait les rouleaux de tissu. Ha-ha! Vous allez voir ça. D’aucuns prétendent autour de moi que ça va crever le plancher de mon bureau, une fois fini. Des d’aucuns pas très marrants, je trouve.

Cinoche
J’ai regardé hier soir le dvd du Seigneur des Anneaux. J’avais pas vu le film en salle. Hé ben dis donc, ça c’est du cinoche!!!
A propos de cinoche, j’apprends par un bruit qui court… mais c’est encore trop tôt pour le révéler, à la réflexion.

A suivre
J’aurais plein de choses à dire, en fait, des choses intéressantes, même, mais ce sera pour la prochaine fois. Dés qu’il fera beau.
hasta luego 

PS:
Et vous, sinon, ça va?

Mardi 11 juin 2002

  Imaginales…

Mais plus pour très longtemps. Dans moins de quelques heures, hop: mercredi 12!

En attendant, il s’est passé des choses, aujourd’hui. Et même hier. Le monde bouge. Par exemple, aujourd’hui, ce matin en France, les Bleus chantent en chœur sur un air connu: On prendra l’avion, on prendra l’avion, on pren-on pren-on prendra l’avion… (Une autre version, même air: On l’a eu dans l’fion, on l’a eu dans l’fion, on l’a-on l’a-on l’a eu dans l’fion… Moins soft, moins élégant, certes.) Bon. Alors voilà ce que c’est que de se prendre pour les champions du monde. Juste « se prendre ». Et moi, à huit heures, comme un tas d’autres couillons, devant mon poste de télé, l’œil pas frais… Mal dormi, debout quand même, au poste devant le poste. Bref.

Bref.

Ça a l’air un peu con, maintenant, toutes ces pubs avec les champions du monde en train de faire des trucs de X-MEN pour vanter je ne sais quelle marque de machins, Lebœuf mangeant du bœuf, des subtilités du genre. Ça fait mal rangé. C’est une impression.

Mais nous avons dit: Bref.

Et à propos de dire, on n’a pas fini d’en dire sur le sujet. Encore un truc qui va me gonfler dans pas longtemps, car je suis décidément teigneux. Même cette pauvre raclure fielleuse de Megret donne son appréciation sur la défaite, sauce xénomégret, bien sûr, j’ai entendu citer l’abject aux infos. Ce qui me fait le plus grincer de la comprenote n’est pas tant que l’individu défèque en public ce genre d’opinion, ça c’est dans la logique du personnage, mais qu’on nous le relaie aux infos, à nous qui n’avons rien fait de mal à priori, ni rien demandé à personne non plus. Là, donnez-moi le mode d’emploi… Qu’un service journalistique d’information décide et choisisse, entre trois millions de nouvelles, d’infliger au sommaire d’un journal ce relent nauséeux, je voudrais comprendre. Comme si c’était de la plus haute importance.

Je vais me coucher, tiens, du coup.

Bonjour, me voilà levé. Donc nous sommes lendemain.

J’ai reçu ce matin au courrier un alboum de mon camarade Lefred-Thouron. L’objet s’appelle Je suis un Gland. Évidemment j’en parle parce que c’est un ami, mais il n’empêche que si ce n’était pas un ami je regretterais de n’en pas parler, au cas où je devrais n’en rien dire, puisque n’ayant pas la raison pour le faire que l’auteur ne m’est pas inconnu. Relisez: c’est simple. A part ça, Lefred-Thouron a un enfant qui se prénomme Zoé, un autre Maurice, une épouse qui se prénomme La Grande et une chienne Brutusse. C’est une belle famille. Ils vivent heureux pas trop loin de chez moi et néanmoins ça fait lurette qu’on ne s’est pas vus ni que nous n’avons fait la frigousse ensemble. Faudrait que ça change. Ceci dit son alboum est comme d’habijours très drôle. C’est chez Fluide Glacial.

Que je vous dise cela va-t-il changer quelque chose?

Bon. Nous voilà, dans la foulée, au sur-sur-lendemain pour le moins. Et même sur-sur. Le temps passe que c’est fou, la vitesse à laquelle.

Par exemple, je suis allé à Épinal. Il y a un moment déjà. C’était une manifestation qui s’appelle Les Imaginales. Premier number. Et bien comme on dit: pour un premier number, c’était une réussite. En tous cas, je trouve. Et pourtant il ne faisait même pas beau — pas trop. Pas comme aujourd’hui où je crève dans mon bureau sous les toits. Sous le toit, un seul suffit. Les Imaginales est une manifestation qui met en présence des tas d’écrivains traitant de l’imaginaire à travers notoirement ces genres sous-estimés par excellence que sont la SF et le Fantastique, d’une part, mais pas mal d’autres aussi. Des illustrateurs, des peintres, des scientifiques aussi, des parleurs, des silencieux, de tout Et puis des gens de la rue, autrement dit de chez eux. Des gens. Brassez-moi tout ça. Et puis des livres. Re-brassez. De l’avis de tous les invités, ce fut un beau moment. Du mien aussi. Et je trouve que mon avis, pour ma part, et en ce qui me concerne en tous cas, est très important. Car c’est ainsi, à travers mon avis, que je peux me faire une idée, un jugement.

(Je ne sais pas vous, qui lisez ces lignes, mais moi je trouve que ça fait longtemps que les BOCALS ne se sont pas manifestés. Et leur esprit. Je dis ça parce que je commence à les sentir dans ces lignes. Je les sens s’immiscer. Pointer du nez. Me perturber. Les BOCALS se sont tus parce que j’ai eu des problèmes mécaniques et techniques de photographie, de numérisation, de bécane, de bazard. Ça va s’arranger. Et puis de temps aussi (les problèmes), et c’est pas négligeable. Ça, je ne sais pas si ça va s’arranger. )

Donc les Imaginales. On y donna des prix, des médailles, des images. Des bons points, en somme. On y récompensa. C’est formidable. Mais j’ai tout oublié. En tous cas moi je n’en ai pas eus, des images ni des prix ni des médailles ni des récompenses. Ce qui n’est que très normal. Si vous voulez être au courant, j’imagine que c’est sur le site. Le site des Imaginales. Comme je ne connais pas l’adresse dudit site et que j’ai la flemme de chercher (c’est fou ce que j’ai la flemme en ce moment), je pense que mon camarade Bernard Visse, s’il lit ces lignes, va vous le donner aussi sec ci-dessous, l’adresse, ou le palmarès, ou une réflexion de son cru, ou rien, selon son humeur, on va bien voir:

Plage Bernard Visse: « Qui lit. Et qui écrit : Pierre, je dirai – pour tenter de donner le début du commencement des prémices d’une explication au fait que tu n’as pas eu de médaille lors des Imaginales 2002 – que tu n’as pas besoin de ça pour être un homme de (grand) prix et pour tout dire : une récompense à toi tout seul, à mes yeux comme à ceux de tous tes lecteurs ! Tu rougis, j’espère…. Bien fait pour toi ! Trêve de plaisanterie : le site des Imaginales se trouve LA. » (ndlc)….

Sinon, les Imaginales est une manifestation conçue et imaginée par le ci-dessus Bernard Visse, justement, et Stéphane Nicot. Et des autres. Et bravo à tous. C’est presque mieux que le Mundial, et c’est vachement moins loin, et on y voit des tas de trucs exotiques. 

Par exemple ça:Et aussi ça:
Et même ça:Et des jeunes femmes asiatiques attendant que les mérous passent (ce qui fait au moins trois private jokes en un).

Alors?

Il parait que l’année prochaine ce sera mieux encore.

Quant à moi, je prépare quelque chose pour cet endroit, dans deux ans, en cas de vie.

D’autre part, comme je sens l’odeur du poulet cuit qui monte jusqu’ici, le pauvre, et que ce soir est le soir du second tour des législatives et qu’il faut que j’aille voir ça (je suis en plus à peu près certain que c’est encore un gros nul de député qui va s’aligner…), nous allons nous quitter, sur cette couverture de la BD qui sortira en octobre, signée Emmanuel Vegliona pour le dessin, et l’autre pour le texte:

Hasta la proxima de vez.

Vendredi 17 mai 2002

  Étonnants Voyageurs…

Étonnant voyageur, c’est bien ce que je suis en ce moment même, je trouve, dans le train où je tapote ces lignes. Un rien m’étonne, je suis donc sur la bonne voie…

… et nous en voilà revenant, braves gens, braves gens: c’est fou comme le temps passe vite! Mardi, déjà!

et puis maintenant:

Mercredi 22 mai 2002

Et comme je ne sais plus ce qui est arrivé juste après que j’aie inscrit cette date qui m’amena à d’autres occupations, nous voilà aujourd’hui:

Jeudi 23 mai 2002

Ça n’en finit plus.

Donc, reprenons. Je suis allé à St Malo. A Étonnants Voyageurs, festival formidable s’il en est, je ne plaisante pas, riche en tout: air du large, écrivains, exposants, conférenciers, mouettes, films, gens, tout. La ville de St Malo est superbe.

Son histoire lui tourne les remparts. Pour quelques restaurants qui prennent les gens pour des cons, il y en a cent autres qui sont exactement le contraire. Le tout est de bien tomber. Comme partout en somme. Nous avions une chambre sur la plage. Le vendredi soir à Paris j’ai dit qu’il ferait beau, j’avais du mérite, c’était sous la pluie, et crac il a fait beau. Le rite, c’est de faire le voyage dans le train de la mort avec un tas d’autres auteurs et éditeurs et petit monde de ce monde-là, et, mon épouse et moi, avec Lionel Hoebeke, l’éditeur, et sa compagne Aline qui ne l’est pas moins. J’adore ces personnes-là.

A St Malo comme il se doit nous avons mangé des huîtres. J’ai déjeuné une fois avec François Guerif qui, lui, a mangé des frites. Et je le prouve.

François Guerif est un type comme on n’en fait plus. Non seulement il sait tout, mais il sait tout. Un monsieur droit dans ses bottes, en plus. Un éditeur hors pair. Amusez vous à regarder les catalogues des éditeurs où il s’est manifesté, et vous verrez si je mens. Et puis il chante Ferré avec une conviction rare. A ce dîner-là, à la terrasse, il a même chanté « Minuit Chrétien », entre le fromage et le café.

Autre repas un autre soir en compagnie de François Angelier et JP Bochet. Gens de radio. Fort agréables. J’ai retrouvé le titre du film que je cherchais: Codine.

On croira à lire ces lignes que nous ne faisons que manger et boire en cette ville malouine, et c’est faux. Il faut bien néanmoins se sustenter par moments. Quant à moi je ne bois pas. Plus. Alors… Et c’est bien entendu à table dans ces moments-là de rencontres que se font les meilleurs échanges. Que passent les meilleurs moments.

Au cocktail Gallimard de je ne sais plus quel jour, Jean-Christophe Rufin trouva le moyen de me présenter à Gonzagues Saint-Bris avec qui il devisait en assurant que nous avons sans doute quelque chose en commun. Regard de Gonzagues. Rufin avait escaladé la veille la face nord (je ne suis plus certain du point cardinal) du Mont St-Michel. Un Goncourt!!! Tout fout le camp, ma bonne dame.

Chaque année à St Malo je retrouve José Manuel Faraldo, qui écrit des bouquins formidables. Ça n’a pas loupé cette année. On se dit quatre mots, on se tombe dans les bras, on s’échange nos livres, on ne se revoit plus avant un an.

Michel Le Bris a reçu la légion d’honneur. Première fois de ma vie que j’assiste à ce genre de manif. Michel ému. Du coup moi aussi. Qu’est-ce que tout cela signifie?
Retour dans le train de la mort.
Aline en pleine forme.
Mon épouse aussi.

Tandis que je vais et viens dans les couloirs.

J’avais le lendemain rendez-vous à Paris avec un réalisateur et Yvan Le Bolloc’h, pour des trucs. A l’aller, c’était avec un autre réalisateur. Je n’en dis pas plus: superstition sans doute.

Sinon, dés demain, vous savez quoi? Je rebondis à Épinal où a lieu un autre festival, les Imaginales, c‘est la saison des « al ». Ça promet d’être pas mal.